© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Tony Querrec
Gravé par
Ecole française
Habit représentant le Mystère au ballet du "Triomphe de l'Amour"Vers 1681/1684
Estampe
TECHNIQUES :eau-forte - burin
INVENTAIRES :Collection Edmond de Rothschild
L 71 LR/240 Recto
LOCALISATION :Réserve Edmond de Rothschild
Recueil : Bonnart -3-
L 71 LR
Folio 35
rapporté au recto
ATTRIBUTION ACTUELLE :Gravé par LEPAUTRE Jacques
Gravé d'après BERAIN Jean I
TECHNIQUES ET DIMENSIONS :Eau-forte et retouches au burin. Signé en bas à gauche du trait carré : 'Jean Berin in. et del.', à droite : 'Jacques le Pautre fec.'
Dimensions à la feuille : H. 00,286m ; L. 00,189m
HISTORIQUE :Baron James Mayer de Rothschild; don au baron Edmond de Rothschild; don au musée du Louvre.
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1935
COMMENTAIRE :Cette estampe et celle qui représente l'Indien chantant (L71 Lr/237) font partie d'une série de six costumes commémorant le Triomphe de l'Amour. Pour les figures de l'Indien et du Mystère, Berain emploie l'un de ses mannequins favoris (pour des femmes (2494 DR, 1547 DR, 2529 DR), pour des hommes (1548 DR, 1725 DR, 1755 DR, 1988 DR, 2461 DR) ou même pour des démons (1742 DR), avec ou sans recours à un mannequin à l'eau-forte, qui synthétise à lui seul l'esthétique corporelle de la rhétorique classique, dont la cinquième partie, nommée actio, régissait le maintien, le geste et le jeu de l'acteur-chanteur dans la seconde moitié du XVIIe siècle : la pointe des pieds est bien tournée en dehors, les coudes sont correctement détachés de la taille, les doigts sont répartis avec art - le majeur et l'annulaire ayant moins de distance entre eux qu'avec l'index et l'auriculaire -, et la tête se porte dans la direction opposée à l'appui du corps. Tout cela concourt à rendre la posture à la fois héroïque, gracieuse et contrastée, conformément aux standards de l'époque. Cependant, dans le but de varier les attitudes de leur série, l'Indien est présenté dans le même sens que le dessin alors que le Mystère est gravé en contrepartie. Lepautre commet ainsi, sans le savoir, une faute vis-à-vis des canons régissant le 'decorum corporis'. Comme l'expliquait Michel Le Faucheur : « Il faut faire tous les gestes de la main droite, et si on y emploie la gauche, que ce soit seulement pour accompagner la droite, et encore en s'élevant toujours moins haut qu'elle. » Or, le Mystère de Lepautre ne respecte pas cette règle, erreur que Berain ne commet pas dans la représentation des chanteurs ou des danseurs. Quant au Mystère, né du génie poétique de Philippe Quinault, Berain a su forger visuellement une figure allégorique nouvelle pour laquelle l'Iconologie de Cesare Ripa n'offrait aucun modèle. Dans le livret, ce dieu se charge, avec le Silence et la Nuit, de cacher les amours secrètes de Diane et d'Endymion. Il porte une tunique vaporeuse (comme doit être le mystère), bordée de plisses et taillée dans une étoffe habituellement réservée aux chemises (voir aussi 1565 DR, 1912 DR et 1855 DR). Un réseau de ceintures structure l'ensemble, évoquant les scellés qui doivent garantir le secret. Enfin, trois mascarons, sur la poitrine et aux genoux, marquent que le Mystère est le maître des fausses apparences, attributs qu'il partage d'ailleurs avec le Mensonge, la Fraude et la Peinture.
(M. Bouffard dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, cat. 37c, p. 130-133).
DESCRIPTION DU RECUEIL :H : 00,350 m
L : 00,278 m
D : 00,045 m
Livre ouvert : 00,542 m
INDEX :Collections : Rothschild, James Mayer de
Personnes : Quinault, Philippe+
Sujets : Lully, Jean-Baptiste, Le Triomphe de l'Amour - costume de ballet
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 9, p. 16