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GISSEY Henri


Ecole française

Costume de Diane chasseresse ou de la Lune pour la danseuse Mademoiselle Ribera dans l'opéra « Ercole Amante » (?)
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV

Vers 1662

Dessin

TECHNIQUES :
lavis (gris) - encre de couleur à la plume - pierre noire (traces)

INVENTAIRES :
Collection Edmond de Rothschild
3101 DR/ Recto

LOCALISATION :
Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome XIV - 2991 DR à 3185 DR bis

ATTRIBUTION ACTUELLE :
GISSEY Henri
Bouffard, Mickaël

ANCIENNES ATTRIBUTIONS :
ANONYME FRANCAIS
(Inventaire Edmond de Rothschild), 1935

TECHNIQUES ET DIMENSIONS :
Plume et encre grise, lavis gris, traces de pierre noire sur une silhouette incomplète à l'encre. Annotations, à l'encre grise, en haut à gauche : Maele ribera / le tafentas blanc. Filigrane au bâton royal de France (proche de Delaunay, 1997, no 196 et Gaudriault, 1995, nos 264-265)
Dimensions à la feuille : H. 00,210m ; L. 00,165m

HISTORIQUE :
Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1935

COMMENTAIRE :
Ce costume était destiné à « la petite Ribera » (après 1648 - ?), fillette d'un baladin espagnol et maître de castagnettes, connue pour sa vivacité. Elle avait alors moins de quatorze ans et Gissey pouvait sans inconvenance lui découvrir les jambes et ne cacher sa poitrine qu'avec une fine étoffe de « taffetas blanc ». Au début du règne de Louis XIV, les mentalités n'admettaient pas qu'une femme dansât en public pour de l'argent. Non rémunérées, seules les dames de la Cour pouvaient monter sur scène, ou encore les filles de baladins puisque c'est le père qui percevait vraisemblablement leur salaire. Jusqu'en 1681, le travestissement était habituel, ce à quoi Louis XIV se prêta lui-même à maintes reprises. Le port du masque alors de rigueur dans les ballets de cour facilitait grandement cette métamorphose. Dans les dessins, divers indices peuvent trahir le genre de l'interprète : pour les hommes en travesti, on cachait la pilosité des avant-bras (rebutante chez un personnage féminin) et on évitait les décolletés (susceptibles de trahir l'illusion), tout en autorisant le raccourcissement des jupes, pour donner plus de liberté aux mouvements sans contrevenir aux bienséances ; pour les femmes adultes, on dissimulait pudiquement les chevilles et l'on ne montrait de peau nue que ce que la mode civile tolérait d'exposer. Les partitions musicales ne témoignent pas encore de l'existence de danses trop sautillantes ou rapides pour les femmes, ce que ni l'honnêteté ni le costume n'auraient autorisé. Comme le notait Ménestrier (1682, p. 253), les habits de ballet doivent laisser « la jambe bien libre pour danser » et ceux « des femmes sont les moins propres, parce qu'ils doivent être longs ». Si l'on reconnaît aisément ici les attributs de Diane, les livrets et les relations officiels ne recensent aucun rôle de cette nature pour la petite Ribera. Avec d'autres enfants, souvent conduits par son père, elle interprète une Espagnole dansant la sarabande dans le Ballet de la nuit (1653), une petite fille de la cour de Thétis dans les Noces de Pélée et Thétis (1654), une Minute dans le Ballet du Temps (1654), une Heure dans le Ballet de Psyché ou de la puissance de l'Amour (1656) et un amour travesti en nymphe dans le Ballet des amours déguisés (1664). En 1662, elle danse même costumée en étoile dans Ercole Amante au milieu des dames de la Cour, peut-être en remplacement de Marie Mancini, nièce de Mazarin et amante de Louis XIV jusqu'à son mariage. En repassant tous les rôles susceptibles de correspondre à ce costume pendant la période d'activité de Gissey, on ne voit qu'une possibilité tirée du même spectacle : l'entrée soliste de la Lune, dansée par Mlle Girault si l'on en croit le livret. Entre la production du dessin par Gissey et celle du spectacle, la distribution peut avoir changé. (M. Bouffard dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. expo Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 110-111, cat. n° 27)

INDEX :
Personnes : Louis XIV, roi de France+ - Ribera, mademoiselle, danseuse - Mancini, Maria+ - Girault, mademoiselle, danseuse
Sujets : Diane chasseresse - costume de ballet

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 1, p. 14