Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 05/05/2023 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.
Atelier de

BERAIN Jean I


Ecole française

Habit de fantôme pour Thésée
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV

Dessin

TECHNIQUES :
encre brune - rehauts d'or - aquarelle - rehauts d'argent - pierre noire (traces) - plume

INVENTAIRES :
Collection Edmond de Rothschild
1758 DR/ Recto

LOCALISATION :
Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome III - 1696 DR à 1761 DR

ATTRIBUTION ACTUELLE :
Atelier de BERAIN Jean I
Oeuvre originale BERAIN Jean I

ANCIENNES ATTRIBUTIONS :
ANONYME FRANCAIS
Inventaire Edmond de Rothschild

TECHNIQUES ET DIMENSIONS :
Plume et encre brune, aquarelle, rehauts d'or et d'argent (oxydé) avec des traces de pierre noire.
Dimensions à la feuille : H. 00,230m ; L. 00,199m

HISTORIQUE :
Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1935

COMMENTAIRE :
Berain se distingua par l'invention de costumes pour les opéras de Lully, montés dans la salle des ballets du château vieux de Saint-Germain-en-Laye. C'est pour la création de la tragédie en musique Thésée, le 15 janvier 1675, ou lors des reprises de ce spectacle en 1677 et 1678, qu'il imagina cet habit de fantôme. Ce rôle, également qualifié de « spectre » dans une source plus tardive, intervient au cœur du drame lyrique, dans le divertissement de l'acte III, où, selon le livret de Quinault, il contribue avec d'autres habitants des Enfers à servir les ordres de Médée en venant tourmenter la rivale de celle-ci, la princesse Aeglé. Incarné probablement en 1675 et 1677 par le célèbre acrobate de la foire Saint-Germain, Charles Allard, cet être épouvantable signalait son identité par une grande « mante de satin gris-blanc » évoquant un linceul, retenue à ses poignets, bordée « d'un ruban large d'un pouce de cramoisi » et doublée « de noir », qu'il pouvait agiter des deux bras pour mieux effrayer la victime de la magicienne. D'après d'autres indications relevées dans le recueil de Dresde conservé au Staatliche Kunstsammlungen, Kupferstich-Kabinett, (Inv.-Nr. Ca 102, no 12), il portait sous cette cape un vêtement « de satin vert de mer », que mettaient en valeur des écailles réalisées à l'aide d'un « cordon noir et argent ». Afin de mieux décrire le personnage, Berain le dota de mamelles desséchées et pendantes, d'une ceinture de reptiles surmontée d'une chauve-souris, symbole de la nuit, et, pour garnir le « bas » de chacune des « chausses », d'un masque de démon, « moulé de carton en bas relief et brodé de laine couleur de chair basanée ». Le visage présenté par l'interprète était composé d'un « masque vert », percé de grandes orbites et d'une large mâchoire édentée. Les cheveux seraient une « crinière de queue de cheval noir » et la coiffure épouserait la forme d'un papillon susceptible d'évoquer, avec ses ailes aux contours singuliers, l'univers des songes, propice à l'apparition d'un fantôme. (J. de La Gorce in cat. exp. 'Masques, mascarades, mascarons', Paris, Musée du Louvre, 2014, p. 220, n°45). Voir aussi : Jérôme de La Gorce, 'Le recueil des « Habits de masques » du Kupferstich-Kabinett de Dresde, Jahrbuch der Staatlichen Kunstsammlungen Dresden', vol. 31, 2004, p. 63-74.

INDEX :
Lieux : Dresde, Kupferstichkabinett, oeuvre en rapport, Saint-Germain-en-Laye, château+
Personnes : Lully, Jean-Baptiste+ - Bérain, Jean II, oeuvre en rapport - Allard, Charles +
Sujets : masque - costume de théâtre - Lully, Jean-Baptiste, Thésée, opéra

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 1, p. 14