© Musée du Louvre, dist. GrandPalaisRmn / Laurent Chastel
Gravé par
Ecole anciens Pays-Bas
David jouant de la harpe devant Saül1555
Estampe
TECHNIQUES :gravure sur bois - clair-obscur à quatre planches
INVENTAIRES :Collection Edmond de Rothschild
4373 LR/ Recto
Anciens numéros d'inventaire :
13088
LOCALISATION :Réserve Edmond de Rothschild, grand format
ATTRIBUTION ACTUELLE :Gravé par GIETLEUGHEN Joos van
Gravé d'après FLORIS Frans I
ANCIENNES ATTRIBUTIONS :Gravé par MONOGRAMMISTE
(Inventaire Edmond de Rothschild), 1935
TECHNIQUES ET DIMENSIONS :Gravure sur bois. Quatre planches de teinte verte.
Inscriptions gravées, en bas à droite : FRANCISCVS FLORIS INVENTOR. IVDOCE DE CVRIA EXCVDEBAT 1555, et sur la base du trône : SAVL .I.REG.CA.XVI.
Dimensions à la feuille : H. 00,366m ; L. 00,513m
Dimensions au trait carré : H. 00,338m ; L. 00,483m
HISTORIQUE :Ambroise Firmin-Didot, mai 1877, n° 2037 ; achat par Louis Clément pour 95 francs ; baron Edmond de Rothschild (1845-1934) ; don au musée du Louvre en 1935.
Œuvre conservée dans le portefeuille n°186 du baron Edmond de Rothschild jusqu'en 2018.
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1935
COMMENTAIRE :Le Premier Livre de Samuel (16, 23) raconte comment le jeune David, futur roi d'Israël, a calmé la mélancolie du roi Saül en lui jouant de la harpe. L'image de Floris montre les courtisans de Saül s'efforçant de calmer leur roi tourmenté. Bien que ce sujet connaisse un précédent important dans l'art nordique avec la célèbre gravure de Lucas van Leyden de 1508, l'image de Floris s'écarte de ce modèle par son style moderne et son intensité dramatique. Sa composition révèle sa connaissance de certains des grands projets de fresques en cours lors de sa visite à Rome sous le pontificat de Paul III, au milieu des années 1540. La frise de corps masculins héroïques rappelle le cycle de peintures de Perino del Vaga dans la salle Pauline du château Saint-Ange. La figure à capuche au centre, les bras croisés sur sa poitrine, est inspirée de celle portant un bonnet phrygien en bas à droite de la 'Crucifixion de saint Pierre' dans la chapelle Paolina, peinte par Michel Ange à peu près en même temps que la salle Pauline. Parfois identifiée comme un autoportrait déguisé de Michel-Ange, cette figure avait déjà été extraite de la fresque et diffusée à part dans une estampe attribuée à Nicolas Béatrizet.
Les teintes utilisées dans l'impression de cette image - des combinaisons de verts, de bleus, de rouges et même de gris - rappellent celles des fresques qui ont servi de sources, évoquant dans un format certes réduit les tons sourds de ces cycles. Bien que cette estampe ait été imprimée avec une planche de trait noir qui délimite les formes, ce contour n'est pas nécessaire pour comprendre l'image visuellement, car l'imbrication des planches de teinte suffit à la structurer et à donner forme aux corps masculins héroïques, à leurs puissants raccourcis et à leurs poses dynamiques, ainsi qu'à la perspective progressive et inclinée de l'espace.
Dans 'David jouant de la harpe devant le roi Saül', Gietleughen utilise sa technique à planches multiples pour représenter le corps effectuant un mouvement dramatique dans l'espace peu profond d'une frise compacte. Le filigrane de cette épreuve des années 1570 et est identique à celui trouvé sur certaines estampes d'Adriaen Thomasz Key. Cela laisse entendre que cette estampe de Floris a été réimprimée près de vingt ans plus tard, sans doute par le même éditeur que celui qui a publié les estampes de Key (Dans ces impressions tardives, le bois de trait noir est parfois imprimé dans une encre plus épaisse). L'épreuve imprimée sur toile, fort rare et inédite (Inv. 19106), confirme l'idée que cette estampe n'était pas destinée à évoquer les qualités d'un dessin mais plutôt à être exposée sur un mur comme s'il s'agissait d'un petit tableau. Un tel mode de présentation attire l'attention sur l'échelle réduite de l'estampe et sur la façon dont sa taille modeste souligne paradoxalement la monumentalité des formes humaines. (Edward Wouk, cat. expo. 'Gravure en clair-obscur Cranach, Raphaël, Rubens', Musée du Louvre, Paris, 17 octobre 2018 - 14 janvier 2019, p. 132 et 133, n° 43 a et b).
Bibliographie :
Hollstein Dutch, 1952, t. 6, n° 1, p. 25 ; Oberhuber, dans cat. exp. Vienne, 1967- 1968, n° 117 ; Strauss, 1973, n° 101 ; Van de Velde, 1975, n° P15, p. 395-396 ; Bialler, dans cat. exp. Amsterdam et Cleveland, 1992-1993, n° 3 ; Kofuku, dans cat. exp. Tokyo, 2005, n° 23, p. 20 ; Hinterding, dans cat. exp. Paris, 2010, p. 52-54 ; New Hollstein Dutch, 2011b, vol. 1, p. liv-lvi, n° 1, p. 2 ; Wouk, 2015, p. 151-159 ; Gnann, dans cat. exp. Vienne, 2013-2014, n° 149 (avec bibliographie complète) ; Wouk, 2018, p. 212-214.
E. Wouk in 'Divine, August and Immortal' : The Potentials and Limitations of Colour Printing in the Low Countries, c. 1555' in 'Printing Colour 1400-1700 : history, techniques functions and receptions', Library of the Written Word, 2015, vol. 41, chap. 13, p. 151 à 160.
INDEX :Collections : Firmin-Didot, Ambroise
Personnes : David, roi d'Israël - Saül - Béatrizet, Nicolas, gravure en rapport - Perino del Vaga, oeuvre en rapport - Key, Adriaen Thomasz, oeuvre en rapport
Sujets : ICONOGRAPHIE RELIGIEUSE - David jouant de la harpe
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 3, p. 11