© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Adrien Didierjean
Gravé par
Ecole allemande
Couple d'amants surpris par la mortImprimé vers 1517
Estampe
ETAT :Épreuve du 4e état
TECHNIQUES :gravure sur bois - clair-obscur à trois planches
INVENTAIRES :Collection Edmond de Rothschild
739 LR/ Recto
Anciens numéros d'inventaire :
13081
LOCALISATION :Réserve Edmond de Rothschild, petit format
ATTRIBUTION ACTUELLE :Gravé par BURGKMAIR Hans l'Ancien
Edité par NEGKER Jost de
TECHNIQUES ET DIMENSIONS :Gravure sur bois, 3 planches de noir, orange et marron. Inscription gravée : .H. BVRGKMAIR
Filigrane datable autour de 1517- 1518 (Piccard online n° 52655).
Dimensions à la feuille : H. 00,215m ; L. 00,150m
Dimensions au trait carré : H. 00,215m ; L. 00,150m
HISTORIQUE :Au verso, paraphe et marque de la Collection A. Firmin-Didot (L. 119)
Œuvre conservée dans le portefeuille n°48 du baron Edmond de Rothschild jusqu'en 2016.
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1935
COMMENTAIRE :Daté de 1510, le Couple d'amants surpris par la Mort, est la première gravure en couleurs en feuille imprimée en trois bois. L'artiste a traité ce sujet avec originalité, en représentant ce thème d'inspiration nordique dans un décor architectural fidèle aux canons de la Renaissance italienne. L'estampe a été imprimée en plusieurs états, dont la chronologie a été affinée en 1991 par Nicolas Stogdon. Celui-ci a reconnu dans l'unique épreuve (d'essai ? - Londres, British Museum, Prints and Drawings,1949,0411.4057-) le premier état comportant la date et le nom de Burgkmair gravés sur la planche de trait ainsi que des accents noirs à différents endroits (bouclier, plume du casque, volute gauche du chapiteau, etc.), ôtés dans l'état suivant (Stogdon état Ib, état II pour nous). Dans l'épreuve Rothschild 740 LR (état III ; Stogdon état II), la date a été supprimée et le nom typographié de Jost de Negker imprimé sur le pilastre à gauche. Enfin, l'estampe a été publiée sous la forme d'un quatrième état (Stogdon états IIIa et b) connu par de très nombreuses épreuves et caractérisé par la présence du nom de Jost de Negker imprimé dans un cartouche sous le trait carré, lequel est souvent absent du fait du rognage fréquent des gravures à leur trait carré.
L'originalité de cette estampe réside dans l'absence des contours traditionnellement contenus dans la planche de trait et dans l'interdépendance des différentes matrices. La représentation graphique est obtenue grâce à une gamme de couleurs qui donne aux formes leur plasticité. La couleur claire rend la chair des personnages et la matière des objets, la couleur foncée fournit le motif de certains éléments ou se trouve employée en grands aplats d'ombres, cependant que le noir pose les rehauts les plus intenses. Ce déploiement de valeurs tonales s'organise selon une source lumineuse provenant de la gauche, qui a sans doute justifié l'abandon des accents noirs entre le premier et le deuxième état : les ombres portées sur ces éléments, tous majoritairement placés à gauche de la composition, auraient été en incohérence avec la direction de la lumière. Cette mise en lumière montre combien l'estampe en couleurs emprunte ici au dispositif de la peinture, mais également à celui du bas-relief en calcaire, alors très en vogue à Augsbourg grâce aux réalisations de Hans Daucher. Le nom de Jost de Negker, absent aux premier et deuxième états et présent à partir du troisième état sous la seule forme d'un élément allogène à la matrice de trait (insertion de caractères typographiques), indique qu'il n'en est peut-être pas le concepteur, mais qu'il a récupéré les bois quelques années après 1510, en prenant soin d'ailleurs d'ôter la date, qui pouvait apparaître comme obsolète. En effet, certains filigranes observables sur les épreuves du troisième état orientent vers une datation autour des années 1515-1516, (Briquet 243 : Augsbourg, 1516 ; Briquet 14734) et cette épreuve du quatrième état comporte un filigrane datable autour de 1517- 1518 (Piccard online n° 52655), ce qui pourrait indiquer un retirage au même moment que les rééditions en 1518 par Negker de L'Empereur Maximilien et du Saint Georges de Hans Burgkmair. (Séverine Lepape avec la collaboration d'Elisabeth Savage, dans cat. expo. 'Gravure en clair-obscur Cranach, Raphaël, Rubens', Musée du Louvre, Paris, 17 octobre 2018 - 14 janvier 2019, n° 4, p. 50 et 51).
Bibliographie : Bartsch, 1808, t. 7, n° 40, p. 215 ; Dodgson, 1911, t. 2, n° 46, p. 85 ; Exp., L' Europe Humaniste, Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, 1954-1955, p. 118, n° 914 ; Hollstein German, 1957, t. 5, n° 724-II ; Haverkamp-Begemann, 1962, p. 13, n° 9 ; cat. exp. Paris, 1965-1966, p. 7, n° 21 ; Falk, dans cat. exp. Augsbourg et Stuttgart, 1973, n° 41b ; Strauss, 1973, no 13-I ; Stogdon, 1991, n° 22 ; Landau et Parshall, 1994, p. 198 ; P. Torres, dans cat. exp. Sao Paulo, MASP, 2012, p. 103 et 105; Gnann, dans cat. exp. Vienne, 2013-2014, n° 3 (avec bibliographie complète) ; Gnann, dans cat. exp. Londres, 2014, n° 4, p. 30-31 ; Bushart, 2015, p. 175-176.
INDEX :Collections : Firmin-Didot, Ambroise
Lieux : Londres, British Museum, oeuvre en rapport
Personnes : Burgkmair, Hans, oeuvre en rapport
Sujets : Allégorie de la Mort
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 1, p. 39