Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
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VIGEE-LEBRUN Elisabeth


Ecole française

Portrait d'Auguste-Jules Armand Marie de Polignac ( 1780-1847).

Vers 1793/1794

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 54587, Recto

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
VIGEE-LEBRUN Elisabeth

TECHNIQUES :
Pierre noire, et rehauts de pastel sur papier brun. Dimensions du cadre : H. 0,375 ; L. 0,265
H. 00,375m ; L. 00,265m

HISTORIQUE :
Collection de Jules François Armand, duc de Polignac (1746-1817), et de son épouse, Gabrielle Yolande Martine de Polastron (1749-1793), parents du modèle, puis, par descendance, jusqu'à Armand Charles, duc de Polignac (1946-.). Vente Sotheby's, Paris, 12 décembre 2004, lot 123 (Portrait d'Auguste Jules Armand Marie de Polignac et de son frère, Camille Henri Melchior de Polignac),repr., invendus. Acquis par le musée du Louvre en 2007 auprès d'Armand Charles, duc de Polignac. Commission du 14 juin 2007. Conseil artistique du 20 juin 2007. Décision du 21 juin 2007.
Dernière provenance : Polignac, Armand Charles, duc de
Mode d'acquisition : achat
Année d'acquisition : 2007


COMMENTAIRE :
Neil Jeffares donne ce pastel à Elisabeth-Louise Vigée Le Brun, portrait de Auguste-Jules-Armand-Marie de Polignac (1780-1847) (1736-1820), romancière, avec sa fille Suzanne-Félicité (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 551). A Vienne, où elle séjourna jusqu'en avril 1795, E. Vigée Le Brun entra au service d'une nouvelle clientèle aristocratique d'origine autrichienne et polonaise. Elle précise dans ses 'Souvenirs' avoir peint au pastel les deux frères de la duchesse de Guiche, Auguste Jules Armand Marie et Camille Henri Melchior de Polignac. Les portraits présentaient les deux enfants se regardant. Ils obéissaient à une mode des silhouettes et profils qui s'était développée tout au long du XVIIIe siècle. (X. Salmon in cat. d'exp. 'Elisabeth Louise Vigée Le Brun', Paris, New York, Ottawa, 2015-2016, n° 113). Appartenant à la société intime de la reine Marie-Antoinette, les Polignac furent à plusieurs reprises portraiturés par Mme Vigée Le Brun. Nommée gouvernante des Enfants de France en 1780, Gabrielle Yolande Claude Martine de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793), posa pour la portraitiste à partir de 1782. Cette année-là, elle paraissait sur un premier portrait vêtue d'une robe flottante de linon blanc ou de mousseline et d'un châle noir bordé de gaze, la tête coiffée d'un chapeau de paille à la jardinière piqué d'un bouquet de fleurs des champs et d'une plume noire (Château de Versailles, inv. MV 8971). La même année ou peu après, l'artiste livrait une réplique de ce premier portrait (Hartford, Wadsworth Atheneum Museum of Art. Inv. 2002.13.1). En 1783, la duchesse était cette fois représentée à mi-corps, tenant un papier à musique à proximité d'un pianoforte (Aylesbury, Waddesdon Manor, Collection Rothschild, inv. 2154). Cette seconde composition avait sans doute inspiré une version sans chapeau aujourd'hui connue par l'estampe du comte de Paroy (Château de Versailles, inv. MV 8051,inv. GRAV. 5308). Dans la liste des tableaux et des portraits, Vigée Le Brun mentionnait également un autre portrait de Mme de Polignac en 1787 et deux autres en 1789. Dans les mêmes années, elle avait également fixé les traits de sa fille Louise Françoise Gabrielle Aglaé, duchesse de Guiche (1768-1803). Si l'on en croit l'artiste, en 1783 elle livrait deux exemplaires d'un premier portrait, en 1787 deux autres, l'un décrivant la jeune femme avec une guirlande de fleurs, l'autre peint au pastel, et en 1789 deux nouvelles effigies au pastel. De cet ensemble se distingue tout particulièrement le superbe pastel ovale où le modèle paraît les mains posées sur la poitrine, œuvre signée et datée de 1784 (Collection particulière, voir Salmon,2015, p. 218-219, no 88). Aussi, lorsque, pendant les premières années de l'émigration, la portraitiste rejoignit Vienne à l'invitation du comte Wilczek,retrouva-t-elle avec grand bonheur les Polignac. Installé depuis peu dans la capitale impériale, le couple la sollicita une nouvelle fois. Si, dans ses Souvenirs, Élisabeth Louise Vigée Le Brun indiquait qu'elle fit alors de mémoire probablement pour elle-même un ultime portrait de la duchesse morte à Vienne le 5 décembre 1793, elle précisait aussi avoir peint au pastel « les deux frères de la duchesse de Guiche », Auguste Jules Armand Marie (1780-1847) et son cadet Camille Henri Melchior (1781-1855). Restés dans la descendance des modèles jusqu'en 2007 et alors malheureusement séparés, les deux garçonnets avaient été représentés de profil, se regardant l'un l'autre. Œuvres brillantes, leurs profils furent certainement rapidement tracés à la pierre noire, puis délicatement rehaussés de pastel afin de transcrire le ton des chairs, des lèvres et des cheveux, de restituer la couleur des yeux et de donner les teintes des habits. Peu courant dans l'œuvre de Vigée Le Brun, l'art du profil avait permis de travailler rapidement, sans lasser les deux jeunes enfants. Il répondait à une mode qui s'était répandue en France et en Europe depuis plusieurs décennies. Cochin, Carmontelle ou bien encore Trinquesse s'étaient ainsi distingués dans ce genre du portrait à main levée. Vigée Le Brun n'avait rien à leur envier (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 143, p. 284 -285). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 143.

INDEX :
Collections : Polignac, Jules François Armand, duc de
Personnes : Polignac, Auguste-Jules Armand Marie de (1780-1847)
Sujets : portrait
Techniques : pastel - pierre noire