© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Michel Urtado
Ecole florentine
Saint Marc1538
INVENTAIRES ET CATALOGUES :Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 252, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII1253
MA1209LOCALISATION :Petit format
ATTRIBUTION ACTUELLE :BECCAFUMI Domenico
TECHNIQUES :Plume et encre brune, lavis brun, tracé préparatoire à la pierre noire, rehauts de blanc (en partie retouchés), papier lavé brun. Annotation à la plume et encre brune, en bas au centre : 'Mecarino'.
H. 00,386m ; L. 00,214m
HISTORIQUE :Cabinet du Roi ; montage bleu à filet d'encre brune, réserve blanche et bande dorée, par Mallécot, pour le Cabinet du Roi ; paraphes de Cl. Delamotte (L.478) ; marques de la Commission du Museum (L.1899) et du Conservatoire L.2207).
Mode d'acquisition : cabinet du roi
INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.1, p.158, chap. : Ecole de Sienne, carton 11. (...) Numéro : 1209. Nom du maître : Beccafumi, Domenico. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 3. Désignation des sujets : Un prophète. Dessin à la plume, lavé et rehaussé de blanc. Dimensions : H. 39 x L. 21,5cm. Origine : Collection ancienne.Prix de l'estimation de l'objet : 10francs. Emplacement actuel : Calcographie du Musée Napoléon. Observations : [Remis le 27 décembre 1828 pour être relié.] [[à l'encre]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]] [[trait oblique / au crayon / sur le n° d'ordre]]. Cote : 1DD33
COMMENTAIRE :Dans l'inventaire des dessins établi par Morel d'Arleux (Inv. ms), ce dessin, annoté en bas au centre du diminutif de Domenico Beccafumi - Mecarino - est effectivement retenu comme de sa main et il est décrit comme 'Un Prophète'. J. Judey ('Domenico Beccafumi', Berlin, 1932 [Freiburg i. B., Ph. D., v. 23. Sept. 1932], p. 130, 144 n° 162) y a reconnu, malgré l'absence du lion symbolique, une étude pour l'un des tableaux du côté droit de l'abside du Duomo de Pise, 'Saint Marc tenant son Évangile', payé à l'artiste en décembre 1538 (1539, style pisan ; voir D. Sanminiatelli, 'Domenico Beccafumi' Milan, 1967, p. 59 n° 79). Dans le dessin, comme dans la peinture, la lumière qui éclaire l'évangéliste, et qui est une lumière divine dont l'intensité se concentre sur la page du livre sacré, vient d'ailleurs de la gauche, c'est-à-dire du centre de l'abside. Une autre étude, polychrome et à l'huile, pour la même peinture, conservée au Metropolitan Museum de New York (inv. 1974.216), est pratiquement de mêmes dimensions que celle du Louvre et, comme elle, de proportions plus ramassées que l'oeuvre définitive. D. Sanminiatelli (« The Sketches of Domenico Beccafumi », The Burlington Magazine, XCVII, n° 623, 1955 p. 39), R. Bacou (cat. exp. Choix de dessins de maîtres florentins et siennois, Première moitié du XVIe siècle : XIe exposition du Cabinet des dessins, Paris, musée du Louvre, 1955, n° 67), A. Forlani ('Disegni italiani del Cinquecento. Scuole fiorentina, senese, romana, umbro marchigiana e dell'Italia meridionale', Venise, 1962, p. 194 n° 62), B. P. Gordley ('The Drawings of Beccafumi', Princeton Univ., Ph. D., 1988, p. 251, 252-254, 398 n° 90), P. Giannattasio (dans P. Torriti, 'Beccafumi : Opera Completa', Milan, 1998, p. 306-307 D115) et E. Tenducci (dans Ibidem, p. 307 D116) la tiennent pour un état antérieur dans la conception de l'oeuvre. L'une et l'autre n'ont en fait pas la même fonction : le 'bozzetto' du Metropolitan Museum détermine essentiellement la distribution des lumières et la modulation des ombres sur la figure (A. De Marchi dans cat. exp. Domenico Beccafumi e il suo tempo, Sienne, Chiesa di Sant'Agostino, Pinacoteca Nazionale, Duomo..., 1990, p. 463 ; id., dans 'La tribuna del Duomo di Pisa: capolavori di due secoli', par R. P. Ciardi, Milan, 1995, p. 100) tandis que le dessin du Louvre, qui intègre cette donnée, indique en outre l'organisation des drapés, le caractère de la physionomie, la disposition du personnage dans l'espace et la perspective de l'architecture, ainsi que l'incidence des ombres portées. La peinture en tempère le souffle, en élonge les proportions dans un sens « maniériste » de « dématérialisation » (B. P. Gordley, 1998, cit. p. 235), renforce l'intériorité sourcilleuse de l'expression du saint, accentue l'intensité des contrastes et la solidité rigide des drapés, ce qui peut être interprété comme un discret hommage à l'art de Peruzzi. Le dessin du Louvre a dû être fait durant le premier semestre 1538, avant la réalisation des quatre tableaux intégrant les images des quatre évangélistes, car il y figure une corniche dans la niche qui est absente dans chacune des peintures (A. De Marchi, 1995, cit. p. 105), les deux premières - le 'Saint Jean évangéliste' et le 'Saint Luc' - ayant été livrées le 1er juillet. Ce motif architectural apparaît en revanche dans une gravure au burin d'un 'Apôtre' ou 'Prophète' (A. De Marchi, 1990, cit., p. 481-483 n° 150 ; E. Tenducci, 1998, cit., p. 325 D150), non sans parenté avec le 'Saint Matthieu' de la série de Pise. Cette gravure, ainsi que le 'Saint Marc' dans sa version initiale, avec la corniche, ont été imités, ou même en partie copiés, dans le 'Saint Jean évangéliste' (collection privée) et le 'Saint Paul' (Volterra, Palazzo Inghirami) attribués tour à tour à Daniele da Volterra (R. P. Ciardi et B. Moreschini, 'Daniele Ricciarelli. Da Volterra a Roma', Milan, 2004, p. 21-26, 148-149 n° 11) et à Giovan Paolo Rossetti (A. De Marchi, 1995, cit.). Dans les oeuvres de Beccafumi, le principe, ancien, de la mise en place de la figure, quelque peu saillante, dans une niche lisse a moins pour antécédents immédiats les estampes des 'Dieux dans les niches' gravées par Caraglio d'après des dessins de Rosso Fiorentino (1526 ; Bartsch, XV, p. 77-79 n° 24-43), comme l'affirme A. De Marchi (1995, cit.) que les 'Saints Pierre et Paul' peints par Fra Bartolommeo avec l'aide de Raphaël pour San Silvestro, à Rome (1513 ; Vatican, Appartamento Pontificio).
Voir : D. Cordellier, 'Domenico Beccafumi' (Cabinet des dessins), avec la collaboration de L. Angelucci et R. Serra, Milan, 2009, n° 30.
Voir aussi :
- D. Sanminiatelli, 1967, cit., p. 154 n° 77 ; A. De Marchi, 1990, cit. p. 463 sous n° 129, p. 483 sous n° 150 ;
- Disegno & Couleur, Dessins italiens et français du XVIe au XVIIIe siècle, cat. exp., Musées royaux des Beaux-arts de Belgique, Belgique, 25 février au 18 mai 2014, Milan, Silvana Editoriale, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 2012, pp.45-47 : dans la notice 11 de ce catalogue Frederica Mancini met en rapport ce dessin de Beccafumi avec une feuille de Giovanni Battista Paggi conservée aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Saint Pierre dans une niche (inv. 10866). Paggi aurait pu découvrir au cours de son séjour toscan le travail de Beccafumi, comme d'ailleurs l'avait déjà signalé Adolfo Venturi en 1934.
- Ger Luijten, dans cat. expo. 'Gravure en clair-obscur Cranach, Raphaël, Rubens', Musée du Louvre, Paris, 17 octobre 2018 - 14 janvier 2019, p. 96 à 97, n° 27.
INDEX :Collections : Cabinet du Roi
Lieux : New York, Metropolitan Museum of Art, oeuvre en rapport, Rome+, Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, oeuvre en rapport, Rome, Vatican+, Pise, Duomo, oeuvre en rapport, Collection particulière, oeuvre en rapport, Volterra, Palazzo Inghirami, oeuvre en rapport
Personnes : Marc, saint - Paul, saint+ - Jean l'Evangéliste, saint+ - Pierre, saint+ - Luc, saint+ - Matthieu, saint+ - Volterra, Daniele da+ - Peruzzi, Baldassarre+ - Fra Bartolommeo+ - Caraglio, Gian Giacomo+ - Rosso Fiorentino+ - Raffaello+ - Rossetti, Giovan Paolo+ - PAGGI Giovanni Battista
Sujets : ICONOGRAPHIE RELIGIEUSE - apôtre - Saint Marc lisant - apôtre lisant
Techniques : encre brune à la plume - lavis (brun) - pierre noire - rehauts de blanc - papier lavé de brun
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 1, p. 39