© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Thierry Le Mage
Ecole française
Vue de Sienne1835
INVENTAIRES ET CATALOGUES :Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 41422, Recto
LOCALISATION :Petit format
ATTRIBUTION ACTUELLE :FLANDRIN Paul
TECHNIQUES :Crayon graphite et aquarelle
15 x 24,2 cm
Signé et daté, en bas, à gauche, à la plume et encre brune : 'à Sienne juin 1835. Paul Flandrin'
Restauré en 2006
H. 00,150m ; L. 00,242m
HISTORIQUE :Mode d'acquisition : achat
Année d'acquisition : 1987
COMMENTAIRE :«Après un succès relatif sous l'Ancien-régime, l'aquarelle fut peu à peu près ignorée en France, entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. Seule la forme monochrome de tonalité ocre ou grise, appelée lavis, était pratiquée par les artistes néoclassiques, en raison de sa référence à l'antique. En revanche, l'esthétique sévère de la Révolution et de l'Empire n'admettait pas l'aquarelle colorée. Trop spontanée, frivole, irrévérencieuse.../...Tandis que l'aquarelle avait acquis en Angleterre le statut d'art national avec la fondation en 1804 de la Royal Watercolour Society, elle était en France exclue du Salon, et la tentative menée par Eugène Lami pour créer une institution analogue à la société anglaise, en 1879, n'obtint qu'un succès mitigé. En France, les aquarelles étaient principalement réservées à la sphère privée, on y voyait des sortes de « diamants » (45) dont la transparence fascinait ceux qui pouvaient y avoir accès. Elles demeurèrent donc liées au stade initial de la technique elle-même (46). Il est difficile de dire si les Flandrin commencèrent à s'y intéresser sous l'influence d'une tendance répandue parmi leurs contemporains français adeptes du paysage (47).../...Les Flandrin s'en [de l'aquarelle] emparent à l'occasion d'un voyage en Ombrie et en Toscane qu'ils entreprennent à l'été 1835 avec Eugène Oudiné et Victor Bodinier. Ses différentes étapes sont ponctuées de notations rapides sur papier (51) où l'on compte, entre autres, deux aquarelles figurant la silhouette des collines d'Assise (cat.160, 161), un panorama du lac de Trasimène (cat.162) et une vue de la ville de Sienne avec la Torre del Mangia (cat.163). Face au profil de la cité médiévale (52), Paul insiste sur le caractère protocubiste des architectures de l'Italie centrale, filtrées à travers la connaissance des maîtres du Trecento et en particulier de Giotto, dont les œuvres visibles à Assise, découvertes lors de ce même voyage, l'ont profondément marqué. Le format horizontal, le point de vue levé, le rythme des volumes, la netteté de la ligne et la construction paratactique sont en effet autant d'éléments repris par Paul dans ses vues de villes italiennes (cat.147, 164), pour lesquelles il choisit le crayon ou l'aquarelle. ».
(45. C'est ainsi que Delacroix définissait les aquarelles de Bonington (E. Delacroix, « Correspondance générale d'Eugène Delacroix », ed. A. Joublin, 5 vols., Paris, 1936-1938, t.IV, p.286) ; 47. Sur la diffusion de l'aquarelle chez les peintres de paysage français de la première moitié du XIXe siècle, voir M.-P. Salé, « Saisir la couleur sur le motif : l'expérience précoce des aquarelles, Giverny, 2020, pp.51-64)... ; 51. P. Miquel, « Le Paysage français au XIXe siècle 1824-1874. L'école de la nature», Maurs-la-Jolie, 1975, p.407 ; 52. Comme sur les dessins « Rome, la tour des Milices » et « Vue de Florence depuis San Miniato » (cat.147), conservés en collection particulière) (E. Marchetti, 2021).
Bibliographie :
E. Marchetti, » La Découverte de la nature. Paysages d'Italie » in « Hippolyte, Paul, Auguste. Les Flandrin artistes et frères », dir. Elena Marchetti & Stéphane Paccoud, cat. exp. Lyon, musée des Beaux-Arts, 27 mars - 27 juin 2021, Paris, 2021, pp.146-177, en particulier p.154, n°163, repr. p169
INDEX :Lieux : Sienne, vue
Techniques : aquarelle - graphite
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 31, p. 62