© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Michel Urtado
Ecole française
Vue de la Porte du Peuple à RomeVers 1638/1644
INVENTAIRES ET CATALOGUES :Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 32990, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII10669
MA9840LOCALISATION :Petit format
ATTRIBUTION ACTUELLE :SILVESTRE Israël
TECHNIQUES :Graphite, plume et encre brune, lavis brun H. 19,8 ; L. 25,8 cm
H. 00,198m ; L. 00,258m
HISTORIQUE :Collection P. Crozat (no 75 en bas au milieu) ; Pierre Jean Mariette, sa marque (L. 2097) ; acheté par Radel ; Cabinet du Roi ; marques du Louvre (L. 1899 et L. 2207).
Dernière provenance : Mariette, Pierre-Jean
Mode d'acquisition : cabinet du roi
Année d'acquisition : 1775
INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.7, p.1230, chap. : Ecole française, carton 101. (...) Numéro : 9840. Nom du maître : Idem [[ Silvestre, Israel /&. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 2. Désignation des sujets : Vue de la porte du peuple, à Rome. Dessin à la plume et lavé. Dimensions : H. 20 x L. 26cm. Origine : Collections ancienne et de Mariette. Emplacement actuel : Idem & Calcographie du Musée Napoléon ]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]]. Cote : 1DD39
COMMENTAIRE :Cité dans :« Dessins français du XVIIè siècle, Collections du département des Estampes et de la Photographie », sous la direction de Brejon de Lavergnée, Bibliothèque nationale de France, 18 mars 2014 au 15 juin 2014, n°25, p. 64.
"La place du Peuple, située au nord de Rome, avec la porte du même nom ouvrant sur l'ancienne Via Flaminia, était le lieu d'entrée naturel des pèlerins et des étrangers dans la Ville éternelle, et c'est là, dans cette paroisse Santa Maria del Popolo, qu'ha- bitaient la plupart des artistes. Silvestre, dans une œuvre de jeunesse, la huitième planche des Stations de Rome (1), crée un espace limité par l'angle droit que forment l'enceinte représentée en oblique, la vision frontale de l'église et l'obélisque bornant la composition à droite, et s'attache à rendre le grouillement de l'activité sur la place, accentué par les déclivités du terrain, lesquelles creusent des ombres mouvantes. Ce sont au contraire la monumentalité de l'architecture et le sens du vide qui en découle qui intéressent l'artiste dans cette feuille. Il s'est installé sur une position légèrement surélevée, ce qui lui permet de placer au tout premier plan à droite un talus à contrejour qui creuse l'espace, et de représenter de manière déformée les emmarchements de la fontaine située au pied de l'obélisque (cette fontaine a été déplacée dès 1823 et se trouve depuis 1950 place Nicosie). Pour celle-ci, il insiste sur une certaine fluidité, en faisant en sorte que les jets d'eau et les lavis d'ombres priment sur la construction. Au contraire, la face illuminée de l'obélisque se voit de manière presque frontale et détermine l'échelle du dessin, écrasant de sa hauteur le cavalier sur sa monture, croqué très petit. L'attention à la surface de ce monument, qui se traduit par une transcription exacte du début de l'inscription (sans que l'épi- graphie soit pour autant respectée) et par un relevé assez précis des hiéroglyphes, accentue sa verticalité, d'autant plus que la longue ombre qu'il projette à angle droit (il doit être assez tard dans la journée) délimite un dessin dans le dessin. Dans cette surface s'affirme le primat d'une représentation de l'architecture, avec le mur d'en- ceinte vu de manière presque frontale, au détriment de l'église Santa Maria del Popolo, à peine suggérée, quitte à diminuer la hauteur et l'importance de ce mur dans la moitié gauche du dessin, de l'autre côté de l'obélisque. Silvestre s'efforce de rendre les différences de texture entre les anciens murs romains un peu décrépis et leurs trous de boulin, l'appareil en bossage au lit de pierres régulier, l'ordre vertical que dessinent les deux pilastres flanquant de chaque côté la porte (qui sera aménagée par Bernin en 1655 sur sa face interne pour l'entrée triomphale de la reine Christine de Suède) et les masures. La fonction de communication de la Porta del Popolo est renforcée par la trouée (accentuée par l'effet de réserve) qui semble se projeter en avant dans une partie de l'édifice laissée dans la pénombre. Quelques traits dans le ciel suffisent à donner un peu de mouvement à une zone qui occupe près des deux tiers de la feuille. Par ce jeu sur les lavis qui compose l'espace, ce tremblement précis du trait qui donne le sens de l'architecture et du matériau, Silvestre s'inscrit ici remarquable- ment dans le prolongement des dessinateurs nordiques des années 1610-1620, Bartholomeus Breenbergh entre autres, qui avaient su montrer leur fascination pour la grandeur passée de la Ville éternelle."
Notes : 1. Faucheux, 2-8.
Bibl. [voir document associé] : Belin, 1968, no 12 ; Rosenberg, 2011, F 2783. Exp. : Paris, 1958-1959, no 14 (notice par Maurice Sérullaz) ; Rome et Milan, 1959-1960, no 46, p. 32-33 ; Paris et Rome, 1961, no 305 ; Grenoble, 2006-2007, no 53, p. 130-131 (notice par Catherine Loisel).
(Olivier Bonfait in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), cat. sous la dir. de Bénédicte Gady & Juliette Trey, n°9).
INDEX :Collections : Crozat, Pierre - Cabinet du Roi - Mariette, Pierre-Jean
Lieux : Rome, Porta del Popolo, Rome, Santa Maria del Popolo+
Techniques : encre brune à la plume - lavis (brun) - graphite
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 13, p. 351