Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
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PERRONEAU Jean-Baptiste


Ecole française

Portrait de Laurent Cars, graveur (1699-1771).

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 32350, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII30788
MA12830

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
PERRONEAU Jean-Baptiste

TECHNIQUES :
Pastel sur papier bleu marouflé sur une toile tendue sur châssis. La toile est imprimée avec une préparation rouge comprenant de l'huile afin de protéger le pastel de l'humidité ou de faciliter le marouflage en limitant la dilatation et la rétractation de la toile. Les mesures du cadre sont : H : 00,85 ; L : 00,73 et profondeur : 00,08. Etiquette blanche au verso du cadre : 'Cadre 904'. La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien de M. et Mme Patrick A. Gerschel avec la collaboration des American Friends of the Louvre en 2014.
H. 00,605m ; L. 00,505m

INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.9, p.1720, chap. : Ecole française, Peintures et dessins encadrés, etc.. (...) Numéro : 12830. Nom du maître : Peronneau, Fils. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 212. Désignation des sujets : Portrait au pastel de Laurent Cars, graveur. Il est encadré et sous glace. Dimensions : H. 59 x L. 47,5cm. Origine : Collection de l'Ancienne Académie. Emplacement actuel : Idem [[ Calcographie du Musée Napoléon ]]. Observations : [Exposé] [[au crayon]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]] [[trait oblique / au crayon / sous le n° Morel d'Arleux]]. Annotations marginales sur l'inventaire : [Pastel n° 48] [[à l'encre / dans la marge de gauche]]. Cote : 1DD41

COMMENTAIRE :
Voir : Geneviève Monnier, 'Pastel XVIIe et XVIIIe siècles, musée du Louvre, cabinet des Dessins' Inventaire des collections publiques françaises, 18, Paris, 1972, n° 91 à 96 ; Jean-François Méjanès, dans cat. exp. 'Acquisitions 1984-1989, département des Arts graphiques', musée du Louvre, Paris, n° 109. Neil Jeffares donne ce pastel à Jean-Baptiste Perronneau, portrait de Laurent Cars (1699-1771), graveur (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 399). A propos de la publication de Dominique d'Arnoult, Jean-Baptiste Perronneau, ca. 1715-1783. Un portraitiste dans l'Europe des Lumières, Arthena, 2014, lire : Xavier Salmon, Jean-Baptiste Perronneau la main virtuose, Histoire de l'art / Jean-Baptiste Perronneau, Grande Galerie, Le Journal du Louvre, n° 32, 2015, p. 86-89. Le pastel a été gravé par Simon Charles Miger (1736-1820). L'estampe fut annoncée par le Mercure de France en octobre 1777 et exposée au Salon en 1779 (no 276). Le portrait a également été reproduit en xylographie par Robert Jeannisson (1905 - après 1960) en 1935 (Chalcographie du musée du Louvre). Il a aussi fait l'objet de plus d'une trentaine de copies au pastel, toutes référencées par Neil Jeffares (www.pastellists.com). Parmi celles-ci, deux sont d'une qualité d'exécution qui a conduit à y reconnaître des répliques de la main de Perronneau. L'une est conservée au musée des Arts décoratifs à Paris (inv. 40267. 0,555 × 0,450 m). L'autre appartient à la collection Horvitz à Boston (inv. D-F-230 / 1.1995.105. 0,68 × 0,58 m). De format ovale, elle présente le modèle sans les mains. En raison de documents d'archives ne mentionnant au XVIIIe siècle qu'un seul exemplaire du portrait de Cars, Dominique d'Arnoult a considéré en 1994 que, malgré leur « qualité supérieure », ces deux œuvres pouvaient ne pas être de la main de Perronneau. Perronneau et Laurent Cars avaient été très proches. Si l'on accorde quelque crédit aux Anecdotes particulières sur les grands hommes et autres personnes de considérations de la paroisse de Saint-Benoît publiées par Jean Bruté à Paris en 1752, le portraitiste avait appris la gravure dans l'atelier de la famille Cars, rue Saint-Jacques, soit non loin de la maison où son père Henry exerçait ses talents de maître perruquier. Reçu comme graveur à l'Académie le 31 décembre 1733, Laurent Cars avait pu aussi accorder sa protection au jeune Perronneau lorsque celui-ci avait complété sa formation à partir de 1734 à l'École du modèle au sein de la prestigieuse institution. Les liens entre les deux hommes demeurèrent étroits. On a l'assurance que Perronneau fixa au moins une fois les traits du graveur et ceux de sa mère, née Marie Barbery. Peintes au pastel, les deux œuvres sont en effet dûment citées le 14 avril 1766 dans le testament de Laurent Cars (« les deux pastels de Mr Perronneau, le portrait de ma mère et le mien ») qui les léguait à la femme de son neveu, Michelle Élisabeth d'Ivry (A.N., M.C., LXIV, fo 2 ro. Cité par Arnoult, 2014, p. 253 et 274). En revanche, Cars ne fait pas mention d'un autre portrait de lui que Perronneau aurait peint à l'huile. Ayant appartenu à la princesse Mathilde, l'œuvre, signée et datée de 1750 (ibid., p. 231, no 63P,repr. p. 24), fut associée tardivement au nom de Cars par comparaison avec le portrait du Louvre et avec le profil que grava Augustin de Saint-Aubin en 1768 d'après un dessin tracé en 1750 par Charles Nicolas Cochin. Aujourd'hui conservé au Museum of Art de l'Université du Michigan à Ann Harbor (Inv. 1960 / 2.126), ce très beau portrait offre à nos yeux peu de ressemblance avec celui de Laurent Cars, au visage plus bonhomme, avec un nez un peu plus large et plus court. Il est d'autre part très surprenant que le graveur n'en fasse absolument pas mention dans son testament alors qu'il prend soin de léguer les deux pastels à sa nièce et en précise à cette occasion leur auteur. Peut-être peint avant 1755, ainsi que l'a proposé Dominique d'Arnoult en raison de l'attitude donnée au modèle et des caractéristiques d'exécution proches du portrait de Pierre Bouguer daté de 1753 (cat. 115), le pastel figurant Laurent Cars fut exposé par Perronneau au Salon de 1759 avec sept autres de ses pastels. Il ne fit pas l'objet d'un commentaire particulier, Cochin, dans L'Année littéraire, se contentant de noter l'exécution spirituellement détaillée et la couleur vraie et séduisante des œuvres (V, 1759, p. 225), La Feuille nécessaire soulignant la vie et la grâce qui leur étaient conférées (1759,3.IX, p. 502), tandis que la Lettre Critique à un ami sur les ouvrages de MM. de l'Académie exposés au Sallon du Louvre déplorait que les pastels aient été, quoique dessinés avec esprit, d'un ton gris qui leur ôtait une partie de leur mérite (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 117, p. 243-245). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 117.

INDEX :
Personnes : Cars, Laurent
Sujets : portrait
Techniques : pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 13, p. 227