Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 04/11/2021 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

BOZE Joseph


Ecole française

Portrait de madame Joseph Boze
Madeleine Françoise Boze, née Clétiez (1751-1835), épouse de Joseph Boze.

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 1947, Recto

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
BOZE Joseph

TECHNIQUES :
Pastel sur quatre feuilles de papier gris-bleu préparé avec une matière légèrement granuleuse assemblées à joints couvrants puis marouflées sur toile tendue et clouée sur châssis. Inscription à la plume et encre brune sur le châssis : Portrait de Nb ( ou Me) Laure (?) Clétier femme Boze pastel de/ Joseph Boze son mari. Sur le carton de montage, à la sanguine : 130 ou 30 (?).
H. 00,654m ; L. 00,818m

HISTORIQUE :
Resté en possession de l'artiste jusqu'en 1826, puis de sa fille Victoire jusqu'à son décès en 1871. Passé par succession à Cécile Garnier, la petite-nièce de Victoire Boze et la petite-fille d'Ursule Boze. Légué par Cécile Garnier en septembre 1894 au musée du Louvre, par testament du 6 juin 1894, en souvenir de sa grand-tante Victoire. Restauré en mars 2015 (dépoussiérage de la toile de marouflage, élimination des moisissures sur la surface du pastel, mise en place dans un cadre emboîtant).
Dernière provenance : Garnier, Marie Cécile
Mode d'acquisition : legs
Année d'acquisition : 1894


COMMENTAIRE :
Geneviève Monnier (Inventaire des Collections Publiques Françaises, Pastels des XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, 1972, n° 31.) Gérard Fabre, Joseph Boze, 1745-1826, Portraitiste de l'Ancien Régime à la Restauration, Martigues, Musée Ziem, 18 novembre 2004 - 20 février 2005, Paris, Somogy, Martigues, Musée Ziem, 2004, cat. n° 9, p. 50-51, repr. Neil Jeffares confirme l'attribution à Joseph Boze et l'identification du modèle, Mme Joseph Boze, née Françoise-Madeleine Clétiez ( 1751-1835), (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 75). Une copie avec variantes a été vendue par Sotheby's à Monaco les 30 juin- 1er juillet 1995, partie du lot 161, repr. Le pastel (0,90 × 0,76 m) avait pour pendant un portrait masculin dont le modèle n'est pas connu dans le corpus de l'artiste. Si l'autoportrait de Boze exposé au Salon de la Correspondance avait été conçu pour être montré au public et ainsi souligner le talent de son auteur auprès des amateurs et de la clientèle, le portrait de son épouse était quant à lui destiné au cercle familial, où il demeura jusqu'en 1894. Le couple s'était marié au début de l'année 1770. On ne sait précisément à quelle date, ni où, les archives des paroisses de Marseille, de Martigues, d'Alès ou de Nîmes n'ayant livré aucun élément. On ne sait pas non plus dans quelles circonstances Joseph Boze avait rencontré Madeleine Françoise Clétiez. Charles Clétiez, le père de sa future épouse, appartenait à une famille parisienne d'horlogers installée paroisse Saint-Jean-de-Latran. Il avait quitté la capitale vers 1737 pour la ville d'Alès, où il avait épousé Marie Brest le 3 juin 1740. De six ans sa cadette, la jeune Mme Boze avait suivi son époux à Paris en 1778. C'est probablement au début des années 1780 qu'elle avait posé pour le pastel du Louvre. Ainsi que l'a justement souligné Gérard Fabre lors de la rétrospective dédiée à l'artiste à Martigues en 2004, l'œuvre présente un format inhabituel qu'il serait tentant d'expliquer par le fait qu'elle avait pu être le pendant d'un autoportrait de son époux peint à l'huile sur toile resté jusqu'en 1871 dans la descendance Boze. Conservée en 2004 dans une collection privée à San Francisco (Fabre, 2004, p. 48-49, no 8, repr.), cette toile offre en effet presque les mêmes dimensions en largeur (0,67 × 0,82 m) et met en scène l'artiste en redingote rouge et pantalon bleu, avec un carton à dessin, un porte-mine, une partition et quelques instruments de musique. Sur le pastel du Louvre, Mme Boze se tourne vers la gauche, comme si elle regardait son époux, interrompue dans la lecture d'un livre de musique. Le portrait de Madeleine Françoise Boze est resté inachevé pour des raisons qui nous échappent, mais qui ne le condamnèrent pas à la destruction puisqu'il passa en possession de Victoire Boze, puis de sa petite-nièce Cécile Garnier. Cet état d'inachèvement est d'un grand intérêt car il permet de mieux comprendre la méthode de travail de l'artiste. Avant de poser ses tons sur le papier, le pastelliste avait pris soin de frotter le support à l'aide d'une pierre ponce afin d'en accentuer le caractère duveteux et de permettre ainsi aux pigments de couleur de mieux se fixer. Visiblement, il s'était ensuite appliqué à placer son modèle sur la feuille à l'aide de quelques traits. Toute son attention s'était concentrée après ces deux premières étapes sur l'exécution du visage en présence du modèle, ainsi que de la main et du bras posés sur le livre de musique. Tout comme sur l'autoportrait du Salon de la Correspondance, la ressemblance et la psychologie du modèle sont transcrites avec le plus grand soin. Assurément, Boze laisse à la postérité l'image d'une épouse qui regarde avec amour celui qu'elle admire pour son talent (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 32, p. 84-85). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 32.

INDEX :
Collections : Garnier, Cécile
Personnes : Boze, Joseph, Mme
Sujets : portrait
Techniques : pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 19, p. 163