Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 23/09/2021 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

INGRES Jean Auguste Dominique


Ecole française

Etude de pantalon et de souliers
pour le portrait posthume en pied de Ferdinand-Philippe d'Orléans

1843

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 1104, Recto

Numéros de catalogue :
Guiffrey et Marcel G5052

LOCALISATION :
Petit format

ATTRIBUTION ACTUELLE :
INGRES Jean Auguste Dominique

TECHNIQUES :
Pierre noire. Mis au carreau à la mine de plomb. Annotation à la mine de plomb en bas à droite : clair et de haut en bas, vers la gauche : '1/2/3/4/5/6/7/8/9/10/11/12'. Restauré en 2004
H. 00,335m ; L. 00,195m

HISTORIQUE :
Collection Edouard Gatteaux ; legs au Louvre en 1881.
Dernière provenance : Gatteaux, Jacques Edouard
Mode d'acquisition : legs
Année d'acquisition : 1881


COMMENTAIRE :
'Le portrait peint du duc d'Orléans, fils aîné de Louis-Philippe, fut commencé à la demande du prince en novembre 1841 et achevé en avril 1842, trois mois avant la mort tragique du modèle (...) (toile conservée au musée national du château de Versailles). Il en existe plusieurs répliques peintes. Quant aux dessins préparatoires, ils ne sont guère nombreux, et celui du Louvre, où Ingres étudie le bas du costume, qui ne sera pas retenu dans la plupart des versions peintes (sauf celle de Versailles), coupées à mi-jambe, demeure l'un des plus expressifs ; charpentée à grands traits, conçue comme un dessin de sculpteur, la feuille étonne par son obsession du volume. Montauban (musée Ingres) conserve deux autres études pour le pantalon (G. Vigne, 1995). « Etude de jambes et de pieds pour le portrait posthume en pied de Ferdinand-Philippe d'Orléans peint par Ingres en 1844. Le dessin date de novembre-décembre 1843. La mort du duc d'Orléans en juillet 1842 suscite un fort besoin de copies du portrait qu'Ingres venait de terminer. Un an plus tard, en juillet 1843, Ingres a déjà exécuté ou supervisé quatre copies lorsqu'une cinquième lui est demandée assortie d'un changement de format. Le roi Louis-Philippe souhaite en effet disposer d'un portrait de son fils en pied, destiné au pavillon attenant à la chapelle Notre-Dame-de-Compassion.../...Les dessins préparatoire (cat. 120, 121, 122) indiquent pourtant qu'Ingres prit très au sérieux cette commande, rétribuée au prix considérable de 10 000 francs. Il reprend à nouveaux frais le dessin des jambes et fait réformer le fond par un assistant : outre qu'il faut ajouter un tapis de la Savonnerie, la table doit être supprimée et le lambris d'appui abaissé. En effet, dans le portrait d'origine, la perspective était fausse mais dissimulée par le cadrage coupé aux genoux. Le portrait en pied est achevé en mars 1844. / La facilité aurait été de faire exécuter un calque grandeur nature du tableau original, de le reporter sur une nouvelle toile plus haute, et de simplement prolonger le dessin des jambes et de la figure jusqu'au sol. En réalité, le dessin photographié ici [cat.120 photogravure d'un dessin d'Ingres détruit dans l'incendie de domicile d'Edouard Gatteaux en mai 1871] prouve qu'Ingres remet complètement l'ouvrage sur le métier : il repart des anciens dessins préparatoires exécutés durant l'hiver 1841-1842 pour le portrait original, les assemble de manière inédite et les combine avec une nouvelle étude de pieds. On remarque en effet, sur cette esquisse [celle photographiée] mise au carreau, que le torse reprend fidèlement l'esquisse (cat.9) dont on retrouve la raideur (hanches droites, ceinture horizontale) et le bras droit d'abord représenté tendu le long du corps (avant que l'artiste ne se ravise, l'efface et le replie selon la formule qu'il avait adoptée pour le portrait peint achevé en avril 1842). Les jambes quant à elles reprennent les plis et l'écartement de l'étude (cat.11), et sont prolongées jusqu'aux souliers grâce à l'étude (cat.121). Au vu du résultat obtenu ici, Ingres n'est pourtant pas satisfait : les jambes sont un peu trop écartées et tendues. Le maître décide par conséquent de reprendre de zéro le dessin des jambes entières et demande donc à un modèle vivant de poser pour lui en pantalon et souliers de cuir. Cette étude (cat.122) est ensuite raboutée au buste. On mesure ainsi l'exigence et la précision d'Ingres : alors qu'on ne lui demande que de prolonger le format d'une composition préexistante, le peintre engage à nouveaux frais une réflexion complète sur l'ensemble de la figure, à l'aide de la technique de collage (ou d'assemblage) qui lui est familière.» (C. Fabre, 2021) Bibliographie : H. Toussaint, " Deux dessins du Louvre remis en cause : Portrait d'Elisa Garnerin et Antiochus et Stratonice " in Petit Journal' de l'exposition 'Revoir Ingres, Paris, musée du Louvre, 1980, Paris, 1980, n° XV.3, repr. G. Vigne, 'Dessins d'Ingres : Catalogue raisonné des dessins du musée de Montauban', Paris, 1995, nos 2764-2765 L.-A. Prat, 'Ingres', Paris, Musée du Louvre, 5 Continents éditions, 2004, (Cabinet des dessins ; 4), n° 37, p. 86 L. Lhinares, "Jacques Edouard Gatteaux, un don sauvé des flammes" in Grande Galerie, sept. - nov. 2013, n°25, pp. 76-77 C. Fabre in « Ferdinand Philippe d'Orléans. Images d'un prince idéal », dir. Florence Viguier-Dutheil, Stéphanie Deschamps-Tan et Côme Fabre, cat. exp. Montauban, musée Ingres-Bourdelle, 18 juin - 24 octobre 2021, Paris, 2021, n¿122, p.275, repr., voir aussi pp. 270-277

INDEX :
Collections : Gatteaux, Jacques Edouard
Lieux : Montauban, Musée Ingres-Bourdelle, oeuvre en rapport (MI.867.362ter), Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, oeuvre en rapport (MV 5207 anciennement LP 5976 et inv.5422), Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, oeuvre en rapport (MV 5209 anciennement LP 5975 et inv.5421), Montauban, Musée Ingres-Bourdelle, oeuvre en rapport (MI.867.362), Lyon, musée des Beaux-Arts, oeuvre en rapport (inv. B 1305-C)
Personnes : Orléans, Ferdinand-Philippe, duc d' (1810-1842)
Sujets : portrait - Ingres, Jean Auguste Dominique, Portrait du duc d'Orléans
Techniques : pierre noire - mise au carreau - mine de plomb

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 19, p. 93