© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Tony Querrec
Ecole hollandaise
Dame, debout, légèrement tourné vers la gauche, lisant une lettreINVENTAIRES ET CATALOGUES :Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 23042, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII33854
Numéros de catalogue :
Hollandais H83
LOCALISATION :Petit format
ATTRIBUTION ACTUELLE :BISSCHOP Jan de
ANCIENNES ATTRIBUTIONS :Attribué à BORCH Gérard Ter le Jeune
TECHNIQUES :Pinceau et lavis brun sur unes esquisse à la pierre noire. Encadré d'un trait à l'encre noire. Feuille cintrée en partie haute et collée en plein.
Forme : cintrée dans le haut
H. 00,330m ; L. 00,230m
COMMENTAIRE :Il revient à Frits Lugt ('Inventaire général des dessins des écoles du Nord, musée du Louvre, Ecole hollandaise, I,' Paris, 1929, n° 83) d'avoir reconnu dans cette feuille la manière de Jan de Bisschop et sa technique caractéristique, inspirée de celle de Bartholomeus Breenbergh qui fut peut-être son maître à Amsterdam entre 1644 et 1648. Sur une esquisse à la pierre noire - particulièrement bien visible ici du fait de l'inachèvement du dessin - l'artiste applique au pinceau de larges plages de lavis brun et utilise la réserve du papier pour suggérer les rehauts de lumière, traduisant avec virtuosité les effets de brillance des perles et du satin. La lecture de notre dessin est malheureusement troublée par les nombreuses lacunes de l'encre métallogallique, que l'on rencontre également sur d'autres dessins de l'artiste. Elles sont peut-être dues aux nouvelles recettes qu'expérimentait de Bisschop lorsqu'il préparait lui-même son encre.
Les études de figures, les portraits et les scènes de genre de son invention sont rares dans le corpus dessiné de Jan de Bisschop, principalement constitué de copies d'après les maîtres anciens et modernes. C'est pourquoi Frits Lugt a proposé de voir dans notre dessin une copie d'après un tableau perdu de Gerard ter Borch ou de son élève Caspar Netscher. Ces deux peintres abordèrent à maintes reprises le thème de l'écriture ou de la lecture de lettre, contribuant dès les années 1650 à la popularité de ce sujet qui reflète une pratique très en vogue parmi la haute société hollandaise. Ils représentèrent le plus souvent des femmes seules assises de trois-quarts au centre de la composition, comme dans la Jeune femme avec une lettre et un médaillon peint en 1667 par Netscher, très semblable à notre dessin pour la position, le regard, les vêtements et la coiffure de la jeune femme, à la mode des années 1660 .
Pourtant, la Femme assise du musée des Beaux-Arts de Budapest figure le même modèle, dans une position différente mais vêtu et coiffé à l'identique (voir T. Gerszi, '17th c. Dutch and Flemish Drawings in the Budapest Museum of Fine Arts', 2005, n° 17) . Il ne faut donc plus voir dans ces deux feuilles des copies d'après des tableaux perdus de Netscher mais plutôt des études d'après nature, exécutés probablement lors d'une même séance de pose. Comme le remarque Teréz Gerszi, de Bisschop a sans doute commencé par étudier la tête du modèle seule, dans le 'Portrait de femme de Berlin' (Kupferstichkabinett, inv. 3904).
(O. Savatier Sjöholm in cat. exp. 'Dessiner le quotidien. La Hollande au Siècle d'or", Paris, Louvre, 2017, n° 21)
INDEX :Collections : Lagoy, marquis de - Revil, Narcisse (1779-1844)
Techniques : lavis (brun) - pierre noire
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 9, p. 415