Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
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PIPPI Giulio


Ecole romaine et ombrienne

Le supplice de Marsyas

Vers 1527

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 3487, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII1889
MA1817

LOCALISATION :
Très grand format

ATTRIBUTION ACTUELLE :
PIPPI Giulio

ANCIENNES ATTRIBUTIONS :
PIPPI Giulio
Jabach, Everhard

TECHNIQUES :
Plume et encre brune, lavis brun, pierre noire, sur quatre feuillets de papier beige collés ensemble. Quelques reprises à la plume et à l'encre noire. Traces de mise au carreau à la pierre noire. Angle supérieur droit coupé et reintegré. Collé en plein.
H. 00,502m ; L. 00,663m

HISTORIQUE :
E. Jabach (L. 2959) ; montage à bande dorée des dessins d'ordonnance ; Inventaire Jabach, II, n° 236 (Giulio Romano) - Entré dans le Cabinet du Roi en 1671 ; paraphe de J. Prioult (L. 2953), marques de la Commission du Museum (L. 1899) et du Conservatoire (L. 2207).
Dernière provenance : Jabach, Everhard
Mode d'acquisition : cabinet du roi
Année d'acquisition : 1671

INVENTAIRE JABACH :
Dessin dit d'ordonnance collé et doré de la collection d'Everhard Jabach, acquis pour le roi en 1671 A. Critères de l'identification Le dessin a conservé tous les signes attestant sa provenance et son acquisition en 1671 : - montage Jabach ivoire à large bande d'or fin ; - numéro d'inventaire Jabach à la sanguine, au verso du montage ; - paraphe Jabach à l'encre brune [L. 2959], au verso du montage ; - marques, au verso du montage, du récolement du fonds Jabach effectué en 1690 par Jean Prioult, commissaire-enquêteur au Châtelet de Paris, à la suite du décès de Charles Le Brun, premier peintre du roi, directeur et garde général du Cabinet des tableaux et dessins : - transcription en toutes lettres du numéro d'inventaire Jabach ; - paraphe Prioult [L. 2953]. L'iconographie, la technique et les dimensions du montage sont en accord avec la description donnée par la notice de l'inventaire Jabach correspondant au numéro d'inventaire à la sanguine. B. Notice de l'Inventaire Jabach, février 1671. Mise au net. Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrit français 869 Desseins d'ordonnances de l'escolle de Raphaël : 236 Apollon qui escorche Marsias où il y a six figures entieres à la plume lavé sur du papier blanc de 2 pieds trois pouces de long sur 21 pouces de hault dudit [J. Romain]
INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.2, p.244, chap. : Ecole romaine, carton 13 bis. (...) Numéro : 1817. Nom du maître : Idem [[ Pippi, Giulio (dit Jules Romain) /&. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 18 B. Désignation des sujets : Le même sujet fait de la même manière. Dimensions : H. 51 x L. 67cm. Origine : Idem & Collection ancienne /&.Prix de l'estimation de l'objet : 40francs. Emplacement actuel : Idem & Calcographie du Musée Napoléon /&. Observations : Idem & [Remis le 27 décembre 1828 pour être relié] [[à l'encre]] ]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]] [[trait oblique / au crayon / sur le n° d'ordre]]. Cote : 1DD34 Note relative à la saisie informatique : Désignation des sujets : l'iconographie et la technique, précisées dans la notice n° 1816, concernent en fait les deux notices n° 1816 et 1817..

COMMENTAIRE :
Traditionnellement donné à Giulio Romano, ce dessin est le carton préparatoire à l'une des huit scènes mythologiques peintes dans la Sala delle Metamorfosi, ou Sala di Ovidio, au Palazzo Te, à Mantoue (repr. dans A. Belluzzi, 'Palazzo, Te a Mantova / The Palazzo Te in Mantua', photographies de G. Sgrilli, Modène, 1998, 2 vol. (Mirabilia Italiae, 8), II, p. 108 fig. 127). La décoration de cette pièce, appelée « camarino » en raison de ses modestes dimensions, fut terminée le 15 octobre 1527, quand les peintres Anselmo Guazzi et Agostino da Mozzanica furent payés pour le décor du plafond et de la frise « avec des figures colorées et des paysages » ('Giulio Romano. Repertorio di fonti documentarie', par Daniela Ferrari, avec une introduction d'Amedeo Beluzzi, 2 vol., Mantoue, 1992, I, p. 232-233). Cette frise, de goût antiquisant, peinte en haut des parois, comporte une alternance de scènes mythologiques et de paysages imaginaires insérés dans un cadre architectural peint. On connaît les cartons pour sept des huit peintures historiées : cinq sont conservés au Louvre (celui-ci et INV 3488, 3498, 3508 et 3509), un à Vienne (Graphische Sammlung Albertina, inv. 14192) et un autre à Chatsworth (Devonshire Collection, inv. 85). De technique analogue, ces études présentent parfois des traces de piquetage et/ou d'incision pour le transfert du dessin. Le sujet de cette composition est librement inspiré de l'histoire de Marsyas échorché par Apollon pour avoir osé le défier dans un concours musical (Ovide, 'Métamorphoses', VI, 388-392). La flûte de roseaux accrochée à l'arbre et la présence du roi Midas avec les oreilles d'âne, à droite de la composition, renvoient au duel musical qui opposa Pan, jouer de la flute, à Apollon, maître de la lyre (Ovide, 'Métamorphoses', XI, 153-179). La contamination des deux légendes a des origines anciennes et est codifiée par Hygin dans l'histoire du Roi Midas ('Fabulae', CXCI : '... cum Marsya vel Pane'). Comme deux autres compositions de la salle des Métamorphoses ('Le Jugement de Pâris" et "Apollon et Pan"), cette même scène est reprise dans la décoration du Palazzo Torelli, à Mantoue, exécutée par l'atelier de Giulio. Ces fresques, detachées en 1832, sont aujourd'hui conservées à Vérone, au Museo di Castelvecchio (repr. dans S. Marinelli, « Gli affreschi di palazzo Torelli a Mantova », Quaderni del Palazzo Te, (1985), 2 (janvier-juin), p. 33, fig. 5). Dans la peinture correspondant à cette feuille, le dessin du bras droit et de la main gauche d'Apollon suit la variante à l'encre noire indiquée sur l'étude du Louvre (L. Angelucci, dans 'Giulio Romano a Mantova "Con nuova e stravagante maniera", cat. exp. (Mantoue, Palazzo Ducale, 6 octobre 2019 - janvier 2020), sous la direction de L. Angelucci, R. Serra, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, P. Assmann, P. Bertelli avec la collaboration de M. Zurla, Complesso Museale Palazzo Ducale di Mantova, éd. Skira, Milan, 2019, n° 7). BIBLIOGRAPHIE : W. McAllister Johnson, « Les débuts de Primatice à Fontainebleau », dans Revue de l'Art, (1969), 6, p. 12 et note 23, repr. fig. 16 ; E. Verheyen, 'The Palazzo del Te in Mantua, Images of Love and Politics', Baltimore et Londres, 1977, p. 112 ; T. Yuen, « Giulio Romano, Giovanni da Udine and Raphael: some Influences from the Minor Arts of Antiquity », dans Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, XLII (1979), p. 269 sous note 28; G. Robertson, dans cat. exp. The genius of Venice, 1500-1600, Londres, Royal Academy of Arts, 1983-1984, p. 231-233 sous n° 132 ; S. Marinelli, « Gli affreschi di palazzo Torelli a Mantova », Quaderni del Palazzo Te, (1985), 2 (janvier-juin), p. 33, repr. p. 30 fig. 6 ; J. Rapp, « Tizians Marsyas in Kremsier. Ein neuplatonisch-orphisches Mysterium vom Leiden des Menschen und seiner Erlösung », dans Pantheon, XLV, 1987, p. 70, 87-88 sous note 13, repr. p. 71 pl. 1 ; K. Oberhuber, dans cat. exp. Giulio Romano, textes de E. H. Gombrich, M. Tafuri, S. Ferino Pagden et al., Mantoue, Museo Civico Palazzo Te, Palazzo Ducale, 1989, p. 453, repr. p. 161 ; E. Wyss, 'The Myth of Apollon and Marsyas in the Art of the Italian Renaissance, An Inquiry into the Meaning of Images', Newark, 1996, p. 97-100, 134-138, repr. p. 98 fig. 64 ; A. Belluzzi, 'Palazzo, Te a Mantova / The Palazzo Te in Mantua', photographies de G. Sgrilli, Modène, 1998, 2 vol. (Mirabilia Italiae, 8), I, p. 349 n° 127, repr. II, p. 351 fig. 190 ; T. P. Olson, « "Long live the knife", Andrea Sacchi's 'Portrait of Marcantonio Pasqualini' », dans Art History, XXVII (2004), 5 (novembre), p. 702, repr. p. 703 fig. 1.6 ; D. Cordellier, cat. exp. Primatice, maître de Fontainebleau, Paris, Musée du Louvre, 2004-2005, p. 183, p. 184 note 4 ; D. Dombrowski, « Die Häutung des Malers. Stil und Identität in Jusepes de Riberas Schindung des Marsyas », dans Zeitschrift für Kunstgeschichte, 72, 2 (2009), p. 221, repr. fig. 5 ; L. Angelucci, dans 'Giulio Romano', Cabinet des dessins, musée du Louvre-Le Passage Paris-New York éditions, Paris, 2012, par L. Angelucci et R. Serra, p. 11, p. 68 sous n° 10. . Laura Angelucci & Roberta Serra, 'Giulio Romano, une 'Manière nouvelle et extravagante' in Grande Galerie, automne 2019, n°49, pp. 96-97, repr.; L. Angelucci, dans 'Giulio Romano a Mantova "Con nuova e stravagante maniera", cat. exp. (Mantoue, Palazzo Ducale, 6 octobre 2019 - janvier 2020), sous la direction de L. Angelucci, R. Serra, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, P. Assmann, P. Bertelli avec la collaboration de M. Zurla, Complesso Museale Palazzo Ducale di Mantova, éd. Skira, Milan, 2019, n° 7 ; D. Cordellier, Michel-Ange et Raphaël en regard. Cartons italiens de la Renaissance 1500 - 1550, dans Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte, cat. exp. sous la direction de Sébastien Allard, Sylvain Bellenger et Charlotte Chastel-Rousseau, Paris, Musée du Louvre, 7 juin 2023 - 8 janvier 2024, Louvre Edition, Gallimard, Paris, 2023, p. 303 sous n° 81.

INDEX :
Collections : Jabach, Everhard - Cabinet du Roi
Lieux : Chatsworth, Duke of Devonshire Collection, oeuvre en rapport, Vérone, Museo di Castelvecchio, oeuvre en rapport, Vienne, Albertina, Graphische Sammlung, oeuvre en rapport, Paris, Musée du Louvre, oeuvre en rapport, Mantoue, Palazzo Te, Camera di Ovidio, oeuvre en rapport, Mantoue, Palazzo Te, Sala delle Metamorfosi, oeuvre en rapport, Mantoue, Palazzo Torelli, oeuvre en rapport
Personnes : Apollon - Pan - Marsyas - Midas, roi - Apollon+ - Pan+ - Pâris+ - Guazzi, Anselmo+ - Mozzanica, Agostino da+
Sujets : MYTHOLOGIES - Supplice de Marsyas - Apollon écorchant Marsyas - Métamorphoses, d'Ovide - Fables, d'Hygin
Techniques : encre noire à la plume - encre brune à la plume - lavis (brun) - papier beige - pierre noire

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 2, p. 96