© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Tony Querrec
Copie d'après
Ecole allemande
Le Péché originelDernier tiers du XVIe siècle?
Estampe
ETAT :Épreuve du 2e état
TECHNIQUES :gravure sur bois - clair-obscur à deux planches
INVENTAIRES :Collection Edmond de Rothschild
1298 LR/ Recto
Anciens numéros d'inventaire :
623
LOCALISATION :Réserve Edmond de Rothschild, petit format
ATTRIBUTION ACTUELLE :Copie d'après BEHAM Hans Sebald
ANCIENNES ATTRIBUTIONS : BEHAM Hans Sebald
(Inventaire Edmond de Rothschild), 1935
TECHNIQUES ET DIMENSIONS :Gravure sur bois, une planche de trait noir, une planche de teinte orange
État II/II
Dimensions à la feuille : H. 00,355m ; L. 00,258m
Dimensions au trait carré : H. 00,355m ; L. 00,258m
HISTORIQUE :Baron Edmond de Rothschild (1848-1934) ; don au musée du Louvre en 1935.
Œuvre conservée dans le portefeuille n°56 du baron Edmond de Rothschild jusqu'en 2016.
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1935
COMMENTAIRE :Cette oeuvre n'est pas directement attribuable à Hans Sebald Beham. Elle est l'une des neuf copies d'après la grande gravure sur bois représentant Adam et Ève qu'il exécuta autour des années 1525-1530. Hans Sebald Beham n'est certainement pas l'auteur des cinq autres gravures en couleurs que la littérature lui attribue car la plupart d'entre elles sont soit des copies, soit des tirages tardifs, où la planche de teinte a été ajoutée pour masquer l'usure de la matrice.
La couleur orange/marron n'ajoute aucun élément significatif à l'estampe, mais elle lui apporte un fond coloré qui donne davantage de volume aux deux personnages. Les quelques blancs en réserve éclairent par petites touches l'anatomie d'Adam et Ève à la manière d'un bas-relief, la lumière accrochant les endroits les plus en surface. La plupart des épreuves en couleurs de cette estampe ont été imprimées dans une tonalité ocre/saumon, sauf une épreuve conservée à Londres, en rouge brique, couleur assez rarement employée pour imprimer des clairs-obscurs (Savage, dans cat. exp. Londres, 2015-2016, n° 21), qui donne à l'estampe la semblance d'une marqueterie ou d'une pièce de mobilier en bois de noyer. L'ajout de la planche de teinte vise un effet expressif, la couleur est recherchée pour elle-même et non dans une idée de dialogue avec la planche de trait. On notera, pour s'en convaincre, le procédé assez sommaire consistant à laisser en réserve des tailles horizontales parallèles directement au contact des silhouettes, comme pour faire ressortir les corps d'Adam et Ève. Ces éléments indiquent clairement que la conception de la planche de teinte fut le fait d'un autre artiste, qui transforma l'image originale de manière délibérée.
Peu d'historiens se sont risqués à dater cette impression en clair-obscur. L'épreuve de la collection Rothschild comporte un filigrane indistinct, mais d'autres tirages répertoriés par Walter Strauss, comme celui conservé à la BnF (Estampes, RESERVE EC-4 (A)-FOL, Hebert 1872a) ou celui de Munich (Munich, Staatliche Graphische Sammlung, Inv. 1929-31), ont été imprimés sur un papier portant les armoiries de Kaufbeuren, ville située en Bavière, filigrane utilisé sur une période large (1530 à 1600). Une variante de ce filigrane se retrouve également sur des tirages tardifs de gravures de Dürer, notamment la série des 'Entrelacs' ou celles composant 'l'Arc de Triomphe', ce qui semble bien orienter vers le sud de l'Allemagne, et peut-être vers Nuremberg. Walter Strauss signalait que ce filigrane se retrouvait également sur les papiers d'autres clairs-obscurs classés sous la vague étiquette « École de Dürer », comme 'Le Christ bénissant les enfants' (Strauss 56) ou la 'Sainte Famille avec Anne et Joachim' (Strauss 51). Pour la première, la manière dont est gravé le bois de teinte tout comme sa couleur (BnF, Estampes, RESERVE CA-9-FOL, Hebert 959a.) ne sont pas sans rappeler celles du 'Péché originel'. Peintres et dessinateurs de Nuremberg manifestèrent un nouvel engouement pour la couleur dans le dernier tiers du XVIe siècle, au point d'enluminer les gravures de Dürer. Il n'est donc pas impossible que la gravure d'après Beham, tout comme ces estampes dites de l'école de Dürer, aient été exécutées dans ce foyer et ce contexte artistiques. (Séverine Lepape, cat. expo. 'Gravure en clair-obscur Cranach, Raphaël, Rubens', Musée du Louvre, Paris, 17 octobre 2018 - 14 janvier 2019, p. 64 et 65, n° 11).
Bibliographie :
Pauli, 1901-1911, t. 1, n° 687b, p. 322 ; Dodgson, 1903, t. 1, n° 38b ; Strauss, 1973, n° 47 ; Bartrum, dans cat. exp. Londres, 1995, n° 93 ; Torres, dans cat. exp. São Paulo, 2012, p. 109, ill. p. 111 ; Gnann, dans cat. exp. Vienne, 2013-2014, p. 13-14 et n° 27 p. 84 (avec bibliographie complète) ; Savage, dans cat. exp. Londres, 2015-2016, n° 21.
INDEX :Lieux : Munich, Staatliche Graphische Sammlung, oeuvre en rapport, Paris, Bibliothèque Nationale, département des Estampes et de la Photographie, oeuvre en rapport, Kaufbeuren+
Personnes : Dürer, Albrecht, gravure en rapport
Sujets : Adam et Eve
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 1, p. 55