© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Tony Querrec
Ecole française
Portrait en buste de François-André Vincent, peintre ( 1746-1816).1782
INVENTAIRES ET CATALOGUES :Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 27037, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII33089
LOCALISATION :Réserve des pastels
ATTRIBUTION ACTUELLE :LABILLE-GUIARD Adélaïde
TECHNIQUES :Pastel sur papier gris-bleu tendu sur châssis entoilé. Signé et daté vers le bas à droite, a la mine de plomb : 'Labille f. Guiard / 1782'. Les mesures du cadre sont : H : 00,73 ; L : 00,63 et profondeur : 00,08.
La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien de David Aldea et Paul Yaworsky avec la collaboration des American Friends of the Louvre en 2014.
H. 00,605m ; L. 00,500m
COMMENTAIRE :La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien des American Friends of the Louvre en 2013.
Neil Jeffares donne ce pastel à Adélaïde Labille-Guiard, portrait de François-André Vincent ( 1746-1816), peintre (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 272).
Christophe Marcheteau de Quinçay, Bernd Pappe, Xavier Salmon, Marie-Gabrielle Capet (1761-1818), Une virtuose de la miniature, Exposition, Caen, Musée des Beaux-arts, 14 juin-21 septembre 2014, Snoeck , 2014, p. 29.
Une copie au pastel a été vendue à Rouen le 18 novembre 2012 (lot 139, repr., Mes Wemaere, de Beaupuis et Denesle).
Adélaïde Labille-Guiard peignit le portrait de François André Vincent en même temps que celui de Jean-Jacques Bachelier, les deux œuvres ayant été exposées au Salon de la Correspondance en juin 1782. Il semble qu'il était destiné au peintre Joseph Benoît Suvée (1743-1807), qui posa également pour la pastelliste dans les mêmes mois, son effigie étant exposée au Salon de l'Académie royale en 1783 (Paris, École nationale supérieure des Beaux-Arts.Inv. Mu 1505). Vincent venait tout juste d'être reçu académicien. Entré à l'âge de quinze ans à l'école de l'Académie royale, où il était devenu l'élève de Vien, il s'y était rapidement distingué en remportant en 1767 le prix de la tête d'expression fondé par le comte de Caylus et en 1768 le Grand Prix qui lui avait ouvert les portes de l'Italie et de la Cité éternelle où il avait séjourné d'octobre 1771 à octobre 1775. Agréé à l'Académie royale en 1777, il y était reçu le 27 avril 1782 avec pour morceau de réception « L'Enlèvement d'Orythie » (Rennes,musée des Beaux-Arts. Inv. 06.27.55). Le choix de Labille-Guiard n'était pas fortuit. Ils étaient amis d'enfance. Adélaïde s'était formée à l'art du portrait en miniature auprès du père de François André. Après son retour de Rome, il avait à son tour accepté de lui enseigner l'art de la peinture à l'huile, qu'elle ne pratiquait pas. Joachim Lebreton, le biographe de Mme Labille-Guiard, précisait à ce sujet tous les risques encourus, mais aussi toute la volonté manifestée par la jeune femme : « La confiance qu'elle avait toujours eue en lui, l'éclat avec lequel il avait remporté le grand prix de peinture, la haute considération dont il jouissait déjà dans l'école, enfin le désir de dépasser encore le but qu'il avait atteint, tout se réunissait pour placer Adelaïde Labille sous la direction de ce dernier maître. Elle lui avoua sa noble ambition. En ami sage, M. Vincent lui représenta les grandes difficultés qui lui restaient à surmonter dans l'art et les risques qu'elle pouvait courir, car il était possible qu'en voulant sortir du genre et du cercle dans lequel elle s'était fait une réputation elle compromît à la fois et cette même réputation et sa fortune. Sous ce dernier rapport, il semblait hors de doute qu'elle ne pouvait que perdre à poursuivre son projet. La sévérité et la justesse de ces observations ne l'ébranlèrent point : les sacrifices ne l'effrayaient pas plus que les obstacles. Des études sérieuses prirent la place des plaisirs de la société et remplirent tous ses moments » (Lebreton, 1803, p. 2-3, cité par Cuzin,2013, p. 255). Après avoir appris le maniement des bâtonnets de pastel auprès de La Tour, ainsi qu'en témoignent plusieurs contemporains, Adélaïde s'était donc acharnée à maîtriser la peinture à l'huile. Le 2 mai 1782, Vincent écrivait à son ami, Jean-Pierre Saint-Ours :« Me Guiard fait des progrès extraordinaires » (cité ibid.). Aussi n'y avait-il rien d'étonnant à ce qu'elle fixe au même moment les traits de celui qu'elle admirait tant. En juin 1782, le journal du Salon de la Correspondance loua le pastel en considérant qu'avec le portrait de Voiriot, également exposé, et d'un mérite distingué, il offrait une parfaite ressemblance. Tout élégant dans son habit de velours saumon, la perruque poudrée, le sourire aux lèvres, le professeur apparaissait des plus séduisant. D'une technique parfaitement maîtrisée, qui signalait Adélaïde par le beau ton de couleur, le dessin correct et de bon goût et la touche ferme et hardie délicatement estompée sur le visage tout en demeurant visible autour des yeux, et sur le menton, le portrait n'avait rien à envier à ceux des pastellistes masculins (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 75, p.150-151).
neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 75.
INDEX :Personnes : Vincent, François-André
Sujets : portrait
Techniques : pastel
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 11, p. 213