Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 24/09/2024 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

REMBRANDT Harmensz van Rijn


Ecole hollandaise

Lion au repos

Vers 1645/1650

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 4721, Recto

Numéros de catalogue :
Hollandais H1190

LOCALISATION :
Petit Format (S)

ATTRIBUTION ACTUELLE :
REMBRANDT Harmensz van Rijn

TECHNIQUES :
Plume et encre brune, lavis brun. Numéroté en haut à gauche, à la plume et encre brune : '52'. Annoté en bas à droite, au crayon, de la main de Ploos van Amstel (?) : 'Rembrandt fect.' Au verso, à la sanguine, d'une écriture du XVIIè s : 'van rem nt : na't leven f l0 gld.' Filigrane : Couronne sur un croissant renversé.
H. 00,138m ; L. 00,207m

HISTORIQUE :
Henry Revely, marque en bas à gauche (L.1356) - Robert Prioleau Roupell ; vente Londres, 12 juillet 1887, n° 1078, à Thibaudeau - Léon Bonnat, acquis en 1889, numéroté en haut à gauche : '52' de son album, marque en bas à droite (L.1714) ; don en 1919 - Marque du musée en bas à gauche (L.1886).
Dernière provenance : Bonnat, Léon
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1919


COMMENTAIRE :
F. Lugt (1933) considère le dessin comme un original à situer vers 1640 et il l'inclut dans la série d'études de lions exécutées par Rembrandt à l'occasion du passage d'une ménagerie à Amsterdam dont font partie deux autres dessins du Louvre (RF694 et RF695 ), en 1947 il considérait qu'ils reflétaient différentes phases du style de l'artiste et situait le nôtre vers 1651-1652,et formait une série d'études exécutées vers 1650 : Paris, Louvre, RF694 et RF695; Rotterdam, Museum Boymans van Beuningen, Inv.R12; Amsterdam, Rijksmuseum, Inv. RP-T-1961-81, il situe plus tard la feuille entre 1650 et 1652.E. Starcky (1988) préfère le dater vers 1648-1650. Enfin P. Schatborn (2006), qui reconnaît dans ces animaux des lions berbères, situe ce dessin au début des années 1640. Les feuilles représentant des lions ont pu faire partie de l'album cité dans l'inventaire de Rembrandt de 1656 comme 'beesten nae 't leven' (animaux d'après nature (Strauss, Van der Meulen, 1979). D'après P. Schatborn ( 1981), le dessin pourrait provenir de la collection de Jan Pietersz. Zomer, dont le catalogue de vente de 1722 comprend un lot de dessins avec 17 lions d'après nature. Il a été gravé par B. Picart dans son 'Recueil de Lions' publié en 1729 à Amsterdam (F11) (C. van Tuyll van Serooskerken, 2006). 'Rembrandt a dessiné de nombreux animaux mais surtout des lions. Il pouvait en observer les spécimens apportés d'Afrique du Nord par les marins de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Ces lions berbères (...) étaient gardés en captivité dans des cages aménagées non loin de la maison de Rembrandt. Ils étaient ensuite transférés vers les différentes ménageries d'Europe, à commencer par celle du prince Frédéric Henri d'Orange-Nassau près de La Haye où Rembrandt eut peut-être l'occasion de les dessiner. Ces études de lion d'après nature revêtaient pour lui un intérêt multiple. Ils permettaient à l'artiste d'exercer sa main, mais ils pouvaient encore être utiles pour les compositions religieuses et allégoriques qui exigeaient la figuration de félins, comme les représentations de saint Jérôme ou de Daniel dans la fosse au lion. (...) Enfin ces dessins de lions exécutés sur le vif servaient de modèles aux élèves de Rembrandt, qui étaient vraisemblablement associés à l'exercice, comme ils l'étaient pour les dessins d'après nature. (...) Quand Bernard Picart publie en 1729 dix-huit gravures d'après des dessins de Rembrandt dans son 'Recueil de lions', les prototypes étaient alors tous considérés comme des originaux. Or les modèles de ces gravures, qui ont tous été retrouvés à deux exceptions près, sont en effet majoritairement des dessins d'élèves. La conservation des dessins de Rembrandt et de ses élèves dans un même portefeuille [comme cela se pratiquait dans l'atelier de Rembrandt] a ainsi entrainé de longue date une confusion dans les attributions (...). Aujourd'hui seules six études de lions sont unanimement considérées comme des œuvres de Rembrandt (...). Les premières sont exécutées vers 1638-1642 à la pierre noire et au lavis gris (...). Il s'agit des deux dessins du British Museum et de la collection Leiden (...). Par la suite, Rembrandt privilégie pour ses études de lions l'usage de la plume, de l'encre brune et du lavis brun, comme sur les feuilles du Louvre (fig. 4 [RF 4721]) et de Rotterdam, que l'on peut dater de la fin des années 1940. (...) Plusieurs ensembles de dessins, qui représentent le même lion avec de légères modifications, soit de la position de la tête, soit de l'angle de vue, attestent une pratique collective de dessin d'après nature dans l'atelier de Rembrandt. L'un de ces ensemble s'articule autour du 'Lion au repos' Paris, musée du Louvre, RF 4721). Un dessin d'un élève de Rembrandt conservé à Amsterdam (Rijksmuseum inv. RP-T-1961-81) dans un position quasiment identique représente le même animal (...). L'absence d'esquisse préparatoire à la pierre noire ou au graphite - des indices qui permettent bien souvent d'identifier les copies dans les dessins de l'école de Rembrandt - et les corrections à la gouache blanche sur la gueule de l'animal, confortent l'idée qu'il s'agit d'un dessin original. éxécuté par un élève lors d'une même séance de pose, et non d'une copie d'après le dessin du Louvre |RF 4721]. De même le 'Lion couché et dormant' (cat. 41 [RF 694]) du musée du Louvre est vraisemblablement u original exécuté sur le vif, comme l'indique l'esquisse de l'arrière train et de la queue rapidement reprise à la plume en haut à droite. Ici aussi les erreurs de perspective dans le dessin du museau, l'absence d'esquisse sous-jacente et les corrections à la gouache blanche sur le dos de l'animal laissent penser que le dessinateur est un élève qui s'efforce d'imiter la feuille du maître.(...) Le 'Lion couché, la tête de face, endormi' du musée du Louvre (cat. 42, [RF 695]) représente peut être également le même animal, la tête redressée et vue de face cette fois, dans un style qui imite là aussi celui du maître (O. Savatier Sjöholm, 2019). Bibliographie : F. Lugt, 'Musée du Louvre. Inventaire général des dessins des écoles du nord. Ecole hollandaise. Tome III. Rembrandt, ses élèves, ses imitateurs, ses copistes', Paris, 1933, n° 1190 O. Benesch, 'Rembrandt Selected Drawings', Londres, 1947, sous n° 183 O. Benesch, 'Rembrandt Selected Drawings', Londres, 1954-1957, vol. V, 1957, n° 1214 Strauss, Van der Meulen, 'The Rembrandt Documents', New York, 1979, 1656/12, n° 249 P. Schatborn, 'Van Rembrandt tot Crozat. Vroege verzamelingen met tekeningen van Rembrandt' in 'Nederlands Kunsthistorisch Jaarboek', 32, 1981, p. 24-25 E. Starcky, 'Rembrandt et son école', cat. exp. Paris, Musée du Louvre, 1988-1989, n° 43 P. Schatborn, 'Rembrandt', cat. exp. Milan-Paris, 2006, n° 25 C. van Tuyll van Serooskerken in 'Rembrandt dessinateur, Chefs-d'oeuvre des collections en France', cat. exp. Paris, musée du Louvre, 2006-2007, n° 40 O. Savatier Sjöholm in 'Rembrandt, Vermeer et le siècle d'or hollandais. Chefs-d'œuvre de la collection Leiden et du musée du Louvre', ed. Blaise Ducos & Lara Yeager-Crasselt, cat. exp. Abu Dhabi, Louvre Abu Dhabi, 14 février - 18 mai 2019, voir pp 112-113, n° 41-43 et voir aussi O. Savatier Sjöholm, 'Les Dessins de Rembrandt, supports de dialogue et d'enseignement artistiques' pp. 44-50, pp. 48-50, note 22, repr. p.48 dans le même ouvrage

INDEX :
Collections : Bonnat, Léon - Roupell, Robert Prioleau - Reveley, Henry
Lieux : Londres, British Museum, oeuvre en rapport, Rotterdam, Museum Boymans van Beuningen, oeuvre en rapport, Paris, Musée du Louvre, département des Arts graphiques, Cabinet des Dessins, oeuvre en rapport, Amsterdam, Rijksmuseum, Rijksprentenkabinet, oeuvre en rapport, NewYork, collection Leiden, oeuvre en rapport
Personnes : Orange-Nassau, Frédéric Henri+
Sujets : Animal, lion - Picart, Bernard, Recueil de lions
Techniques : encre brune à la plume - lavis (brun) - pinceau - papier bistre - filigrane : couronne sur un croissant inversé

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 20, p. 272