Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
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Attribué à

LEPAUTRE Jacques


Ecole française

Costume d'Égyptien chantant pour l'apothéose d'« Isis »
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV

Vers 1677

Dessin

TECHNIQUES :
encre brune à la plume - lavis (gris) - encre de couleur à la plume - pierre noire (traces) - encre noire à la plume (encre de Chine)

INVENTAIRES :
Collection Edmond de Rothschild
1938 DR/ Recto

LOCALISATION :
Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome V - 1903 DR à 2013 DR

ATTRIBUTION ACTUELLE :
Attribué à LEPAUTRE Jacques
Bouffard, Mickaël et Fernandez Masaguer, Victoria et La Gorce, Jérôme de

TECHNIQUES ET DIMENSIONS :
Plume et encre brune, encre de Chine, lavis gris, traces de pierre noire sur une silhouette à l'eau-forte très pâle ? Filigrane au soleil avec B- fleur de lys-Colombier dans un double cercle (Proche de Gaudriault, 1995, no 999. Relevé sur la quasi-totalité des dessins de la série d'Isis). Annotations à la pierre noire effacées à droite : velour et d[?] / fon satin noire / moire ? d [argent ?] / cramoisy / noir de / b[...] / noir / et blan / ou or / fon d [...] / de s[...] / M[...] / ave[c] / et / fon de sat[in] / et dant[elle] / moir[e] / noire / filag[e].
Dimensions à la feuille : H. 00,234m ; L. 00,172m

HISTORIQUE :
Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1935

COMMENTAIRE :
Le frontispice de Jean Lepautre pour le livret d'Isis, représentant l'apothéose de la nymphe Io, permet d'identifier plusieurs costumes des peuples d'Égypte, que Berain s'ingénie à décliner en sept modèles à la fois variés et unifiés sur le plan stylistique. On voit ici un costume destiné aux vingt-huit Égyptiens chantant. Les Égyptiennes sont incarnées par quatre hommes pour la danse et quatre femmes pour le chant (2440 DR et 2517 DR). Pour donner au spectateur l'impression que ces différents personnages appartiennent au seul et même peuple, Berain s'adonne à un ingénieux chassé-croisé dans la répartition des détails du costume : l'Égyptien dansant aux castagnettes (2727DR) est coiffé de la même toque tailladée que l'Égyptienne dansante (2440 DR), qui arbore sur sa jupe des rinceaux identiques à ceux de sa contrepartie chantante (2517 DR). Celle-ci porte un corps de robe et une coiffure analogues à ceux du troisième personnage féminin (1922 DR), qui partage, quant à elle, ses rayures avec le choriste ici représenté et ses hauts de manche avec son partenaire de danse (1939 DR). Ce dernier est affublé d'un col à crevés qui renvoie à celui du danseur au tambour de basque (1965 DR), dont les lambrequins sont la version raccourcie de ceux de la chanteuse mentionnée ci-dessus. Ainsi, les habitants du Nil ont au moins un détail de costume en commun avec un autre des membres de la troupe, jeu de rappel qui crée une cohérence stylistique tout en évitant la monotonie d'un tableau où quarante-quatre interprètes porteraient le même costume. On connaît trois dessins de Berain pour cette scène dans les collections de Stockholm, dont ce collaborateur a su préciser des détails qui ne sont parfois qu'esquissés dans les versions originales (Nationalmuseum, NMH 84/1874, fol. 77, - pour ce dessin- fol. 78 et NMH 81/1874, fol. 101). Si les annotations des exemplaires de Stockholm ont été perdues par le découpage des silhouettes, ne laissant que des traits tronqués pour témoigner de leur existence, cette série attribuée à Jacques Lepautre porte encore les siennes, même si elles sont souvent partiellement effacées. Leur présence signifie que ces feuilles sont elles aussi des dessins préparatoires à la confection des costumes. La première du spectacle ayant eu lieu en janvier 1677, tous ces dessins datent probablement de l'automne de l'année précédente. Quant aux étranges postures de cet Égyptien et de son camarade dansant (1939 DR), l'un brandit un poing signifiant la menace ou la vengeance et l'autre fait le signe des « cornes » utilisé pour se moquer des cocus ou encore pour émettre un reproche. Ces gestes injurieux ne peuvent s'adresser qu'à la furie Errinis (2093 DR), renvoyée aux Enfers par Junon au dernier acte, après avoir pardonné à sa rivale Io d'avoir suscité l'amour de Jupiter. (M. Bouffard dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. expo Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 32, 36 et p. 192-193 cat. 63a; J. de La Gorce, p. 20 et 162).

INDEX :
Lieux : Stockholm, Nationalmuseum, oeuvre en rapport
Personnes : Lepautre, Jean, gravure en rapport
Sujets : Lully, Jean-Baptiste, Isis - costume d'opéra

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 1, p. 14