© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Thierry Le Mage
Entourage de
Ecole bolonaise
Figure masquée vue en buste, de profil vers la droiteCostumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIVVers 1542/1550
Dessin
TECHNIQUES :encre brune à la plume - lavis (gris) - aquarelle - lavis (beige)
INVENTAIRES :Collection Edmond de Rothschild
1631 DR/ Recto
LOCALISATION :Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome II - 1604 DR à 1695 DR
ATTRIBUTION ACTUELLE :Entourage de PRIMATICCIO Francesco
D. Cordellier
ANCIENNES ATTRIBUTIONS : ANONYME FRANCAIS XVIIè s
(Inventaire Edmond de Rothschild), 1935
TECHNIQUES ET DIMENSIONS :Plume, encre noire, lavis gris et beige, aquarelle. Découpé suivant les contours de la silhouette et collé en plein sur une feuille de doublage. Filigrane de la feuille de doublage : D & C Blauw (Proche de Churchill, 1935, no 329 bas).
H. 26,3 ; L. 16,8 cm (dimensions max. dessin).
Au verso, visible par transparence : une Étude d'armet.
Dimensions à la feuille : H. 00,289m ; L. 00,191m
HISTORIQUE :Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1935
COMMENTAIRE :Par sa facture, sa gamme chromatique, le profil de la figure avec la bouche entrouverte et les lèvres bien marquées, par la surenchère manifeste dans son savant emploi d'un vocabulaire antiquisant, ce dessin, qui fait partie d'un ensemble de quatre du même genre (1630 DR, 1631 DR, 1638 DR et 1639 DR), appartient à la production des études pour les costumes de bal et de mascarade développée par Primatice et son entourage pour François Ier, sa famille et sa cour, tant à Fontainebleau qu'à Paris. Il est rare que ce genre d'étude se limite, comme ici, à la figure en buste. Les seuls antécédents que nous connaissions à ce mode de cadrage resserré se trouvent dans l'oeuvre de deux autres artistes de l'école de Fontainebleau, Rosso Fiorentino et Léonard Thiry (Voir les dessins de Rosso et de Thiry parmi les vingt figures masquées vues en buste aux Beaux-Arts de Paris, M. 1296, recueil no 19, gravées en partie par Pierre Milan et par René Boyvin). Les dessins de ce dernier se distinguent cependant par trois points de celui présenté ici. En premier lieu, ils ne sont pas de style primaticien mais dans celui d'un autre conducteur des travaux de Fontainebleau, Rosso Fiorentino, lui-même peintre réputé pour ses projets de mascarades. Ensuite, ils sont monochromes et non aquarellés. Enfin, ils ont été gravés par René Boyvin. Ils participaient donc d'un projet éditorial visant à conserver la mémoire d'un apparat festif réel ou rêvé. Dans le cas présent, même si l'usage de la couleur exclut toute destination à l'estampe, il se peut que nous soyons aussi devant un dessin exécuté pour conserver le souvenir d'une fête. Ce serait, là encore, exceptionnel dans l'ensemble des dessins de Primatice et de son cercle parvenus jusqu'à nous. Il semble donc préférable de supposer qu'il s'agit d'un projet destiné aux poupetiers, tailleurs et plumassiers qui étaient impliqués dans l'exécution des costumes et des masques. Peut-être cette étude de détail s'imposait-elle du fait de la complexité de la forme. Il est remarquable que la bourguignotte y soit ornée, non seulement d'un cimier de plumes blanches, vertes et rouge-rosé, aux couleurs des vertus théologales - Foi, Espérance, Charité -, mais aussi d'une crête en forme de dauphin héraldique qui donne à penser que ce masque devait être porté par l'héritier de la couronne, le dauphin Henri, futur Henri II. Avec sa barbe noire, ce masque n'est pas sans évoquer en outre le costume « à la macédonienne » qui comportait « un morion [...] avec des plumes blanches et vertes et un masque avec une barbe noire », et fut porté par François Ier lors d'un bal donné à l'occasion du baptême de la fille du dauphin Henri. Le Nationalmuseum de Stockholm conserve un dessin (NMH 866/1863) de Primatice qui pourrait être une étude d'ensemble pour ce costume. (D. Cordellier dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p.94-95, cat. 19; p. 96 note 6; V. Fernández Masaguer p. 13 et J. de La Gorce p. 20).
Voir aussi :
Dominique Cordellier dans cat. d'exp. 'Masques, mascarades, mascarons', Paris, musée du Louvre, 2014, p. 219-220, n° 40-43;
Dominique Cordellier, "Les dessins "d'accoutrement de masque" de l'école de Fontainebleau", dans catalogue "L'art de la fête à la cour des Valois", sous la dir. d'Oriane Beaufils et Vincent Droguet, château de Fontainebleau, éd. In fine, 2020, p. 213, 227, n°97.
INDEX :Lieux : Fontainebleau+, Paris, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts+, Stockholm, Nationalmuseum, oeuvre en rapport
Personnes : Henri II, roi de France - Boyvin, René+ - Rosso Fiorentino+ - Thiry, Léonard+
Sujets : costume de bal - costume de mascarade
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 1, p. 14