© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Thierry Le Mage
Ecole française
Costume pour les soldats assiégés du roi Lycomède dans la tragédie en musique « Alceste »Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIVVers 1674/1678
Dessin
TECHNIQUES :encre noire à la plume - lavis (gris) - aquarelle
INVENTAIRES :Collection Edmond de Rothschild
1592 DR/ Recto
LOCALISATION :Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome I - 1542 DR à 1603 DR
ATTRIBUTION ACTUELLE :BERAIN Jean I
La Gorce, Jérôme de
ANCIENNES ATTRIBUTIONS : ANONYME FRANCAIS
(Inventaire Edmond de Rothschild), 1935
TECHNIQUES ET DIMENSIONS :Plume et encres noire et grise, aquarelle, lavis gris, rehauts d'or et d'argent. Découpé suivant les contours de la silhouette et collé en plein sur une feuille de doublage.
Filigrane représentant un cartouche où l'on discerne un trèfle à quatre-feuilles suivi d'un C.
H. 18,2 ; L. 11,5 cm (dimensions max. de la silhouette)
Dimensions à la feuille : H. 00,233m ; L. 00,131m
HISTORIQUE :Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1935
COMMENTAIRE :Trop général pour révéler à lui seul l'opéra dont il provient, ce costume d'archer oriental appartient à une série qui facilite son identification. Trois autres dessins de la collection Rothschild présentent la même gamme chromatique juxtaposant au moins trois de ces teintes particulières : un vert olive, un rose très saturé, un orange brûlé et un bleu pâle légèrement violacé. À la différence des étoffes, les visages, les cheveux, les mains et les jambes sont traités en grisaille. Cette série compte un habit pour 'Thétis sur son char', un autre de berger pour le divertissement final et un combattant en habit à la romaine (3473 DR, 1583 DR et 1591 DR).
Ce dernier costume et celui de l'archer représentent l'un des deux camps belligérants à l'acte II, qui met en scène et en machines le spectaculaire siège de la capitale de l'île de Scyros par les Thessaliens. Admète, roi de Thessalie, vient délivrer sa future épouse, Alceste, ravie par le jaloux Lycomède qui le nargue du haut des remparts. Alors que les béliers et autres engins de guerre tentent d'enfoncer la porte de la ville, les assiégés chantent en chœur : "Que les Ennemis, pesle-mesle / Trébuchent sous l'affreuse gresle / De nos fléches, & de nos dards ".
Ces trois vers identifient l'habit d'archer comme celui des soldats de Lycomède. Il était d'usage à l'opéra de bien distinguer, par le costume, les divers camps qui s'affrontent, afin de rendre l'action plus lisible pour le public. Claude-François Ménestrier insistait sur l'importance de la variété dans le choix des habits, surtout quand « tous les personnages sont d'une même nation, et presque d'une même condition » (1682, p. 252-253). Les combattants étant tous grecs, Berain a donné aux libérateurs un habit à la romaine, avec un corps en forme de cuirasse anatomique, un tonnelet à lambrequins et un casque empanaché, tandis que les ravisseurs se voient réserver un habit à l'orientale, avec une soubreveste rayée, un doliman orné de brides en brandebourgs et un carquois à la turque. À une époque où la Grèce était sous domination ottomane, les dessinateurs de costumes ont souvent oscillé entre les modèles romain et turc pour représenter les Grecs, et ce, même lorsque l'action prenait place durant l'Antiquité.
Dans l'état actuel de la recherche, il n'est pas possible de déterminer si ce combattant a été dessiné en prévision de la création d'Alceste en 1674 (Paris et Versailles), de sa reprise en 1677 (Fontainebleau) ou encore de celle de 1678 (Saint-Germain-en-Laye), pour laquelle de nouvelles dépenses ont été consacrées aux habits. S'il s'agissait des spectacles de 1674, ce dessin de costume compterait parmi les premiers attribués à Jean Berain, qui venait de succéder à Henri Gissey, mort le 4 février 1673. (M. Bouffard dans cat. exp. « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p.174-175, cat. n° 55).
INDEX :Personnes : Lycomède+ - Ménestrier, Claude-François+ - Gissey, Henri+
Sujets : Lully, Jean-Baptiste, Alceste, opéra
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 1, p. 14