Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
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BERAIN Jean I


Ecole française

Thétis dans son char marin pour l'opéra Alceste

Vers 1677/1678

Dessin

TECHNIQUES :
encre noire à la plume - lavis (gris) - aquarelle

INVENTAIRES :
Collection Edmond de Rothschild
3473 DR/ Recto

LOCALISATION :
Réserve Edmond de Rothschild

ATTRIBUTION ACTUELLE :
BERAIN Jean I
La Gorce, Jérôme de

ANCIENNES ATTRIBUTIONS :
ANONYME FRANCAIS XVIIè s
(Inventaire Edmond de Rothschild), 1935

TECHNIQUES ET DIMENSIONS :
Plume et encre noire, lavis gris, aquarelle et rehauts d'argent, traces de pierre noire. Filigrane [B-coeur-Colombier] (Contremarque du papetier auvergnat Benoît Colombier, dont Berain affectionnait les papiers. Il fut l'un des fournisseurs du roi et de l'Opéra.
Dimensions à la feuille : H. 00,211m ; L. 00,246m

HISTORIQUE :
Œuvre conservée dans le portefeuille XXXIII du baron Edmond de Rothschild jusqu'en 2022.
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1935

COMMENTAIRE :
Très tôt, Berain fut sollicité pour apporter son concours à l'apparition de Thétis au premier acte d'Alceste, lors des reprises de cet opéra à la Cour en 1677 ou 1678. Les qualités de son dessin, où l'on retrouve la délicatesse des figures qu'il trace durant ces années, confirment cette datation tout en soulignant ses intentions. L'artiste s'attache à souligner l'importance de la Nymphe : d'après le livret de Philippe Quinault, elle serait en colère, prête à user de son pouvoir pour soulever une tempête afin de protéger son frère Lycomède, menacé par Admète et Alcide. Berain préfère cependant montrer Thétis sous un jour plus flatteur : il la représente rayonnante, dominant de son char la vaste étendue des flots. Il s'efforce aussi de la rendre séduisante, magnifiquement parée, comme le serait une princesse appelée à participer à un bal de la Cour, coiffée « à la Sévigné », soit à la dernière mode, et pour mieux la mettre en valeur il ne se prive pas d'opposer sa beauté au caractère « baroque » de sa machine, tirée par des dauphins monstrueux, dont la queue et les nageoires se parent d'étranges reflets rouges. Les roues de ce curieux véhicule qui semblent glisser sur l'eau supportent cette surprenante apparition en créant un trône insolite au-dessus d'un vaste univers liquide tout en rappelant l'importance de l'influence italienne dans le rôle créateur de Berain. (J. de La Gorce dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. expo Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p.182-183, cat. 59 et p. 174 note 1). Voir aussi : J. de La Gorce, 'Berain, dessinateur du Roi-Soleil', Paris, Herscher, 1986, p. 68, 70; Feuillet exp. 'Les donateurs du Louvre', Paris, Musée du Louvre, 1989, n°6-20; J. de La Gorce dans cat. 'Féeries d'opéra. Décors, machines et costumes en France, 1645-1765', Chambord, 1997, p. 82, repr. 72.

INDEX :
Personnes : Lully, Jean-Baptiste+ - Quinault, Philippe+
Sujets : Thétis - char - Lully, Jean-Baptiste, Alceste, opéra - costume d'opéra

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 1, p. 20