Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
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Attribué à

SILVESTRE Israël


Ecole française

Motif décoratif, et inscriptions

1664

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 4951, Verso

LOCALISATION :
Grand format

ATTRIBUTION ACTUELLE :
Attribué à SILVESTRE Israël

ANCIENNES ATTRIBUTIONS :
MEULEN Adam Frans van der

PROPOSITIONS D'ATTRIBUTIONS :
Attribué à MEULEN Adam Frans van der
Gady, Bénédicte, 2018

TECHNIQUES :
Graphite. Annoté à la plume et encre brune : de Versailles 51 ; de Versailles no 51 ; Etudes pour Versailles 4 feuilles no 58 ; sous la marque Eggimann : No 34 ; par van der Meulen ; Vente Delteil 30 Mars 1916 No 252 Sans filigrane
H. 00,289m ; L. 00,450m

HISTORIQUE :
Vente anonyme (Loys Delteil expert), Paris, 30 mars 1916, partie du lot no 252 (84 feuilles de Van der Meulen) ; collection Charles Eggimann, marque au verso (L. 530) ; acheté le 19 avril 1920 parmi un lot de 74 dessins de Van der Meulen par le musée du Louvre, marque du Louvre (L. 1886a).
Dernière provenance : Eggimann, Charles
Mode d'acquisition : achat
Année d'acquisition : 1920


COMMENTAIRE :
"Deux ans après le grand carrousel donné au Louvre en 1662 (cat. 28), les Plaisirs de l'Ile enchantée ouvrent, en 1664, la série des grandes fêtes versaillaises des premières années du règne de Louis XIV (1668, 1674) (1). Quatre ouvrages publiés dans le Cabinet du Roi devaient en traduire le faste pour les contemporains et la postérité. Celui des Plaisirs parut en 1673 sur des dessins d'Israël Silvestre. Le frontispice du recueil présente une vue du château depuis le sud, au-dessus de la première orangerie, due à Louis Le Vau, qui venait d'être achevée. L'ensemble prend place dans un large encadrement de rideaux et de guirlandes de fruits. Deux Renommées placent l'écu royal au milieu de la partie supérieure. Au bas, un cartouche porte le titre : « Les plaisirs de l'Isle enchantée, ou les fêtes et divertissements du Roy, à Versailles, divisez en trois journées, et commencez le 7.me Jour de may de l'année 1664 ». Il est entouré d'écus « placés selon le rang que les chevaliers tenoient dans la marche et non pas suivant leurs qualitez », avec celui du roi en haut au milieu. La lettre désigne Silvestre comme auteur du dessin, de la gravure et de l'édition (« Israel Silvestre del. et sculpt. Parisiis / et excud. cum privilegio Regis ») et les comptes du Trésor royal enregistrent un paiement de 3 600 livres à l'artiste dès 1665 pour trois vues de Versailles et les neuf planches du recueil (2). On considère toutefois aujourd'hui que Silvestre s'est fait aider de Jean Lepautre pour l'encadrement et les Renommées du frontispice et pour une partie des autres planches du recueil (3). Le dessin (cat. 68) a été mis en relation avec la préparation des décors de la troisième journée, au cours de laquelle un théâtre fut « dressé au milieu du grand Estang représentant l'Isle d'Alcine, où paroissoit son Palais enchanté sortant d'un petit Rocher dans lequel fut dancé un Ballet de plusieurs entrées, et après quoy ce Palais fut consumé, par un feu d'Artifice représentant la rupture de l'enchantement après la fuite de Roger ». Deux estampes traduisent le moment du ballet (cat. 67, 69) et celui de l'embrasement spectaculaire (4). Le dessinateur représente ici la structure de montants et de câbles qui, de chaque côté du bassin des Cygnes (lequel sera transformé en 1667 en bassin d'Apollon), devait porter de fausses tapisseries et mener le regard du spectateur vers le palais lui-même, servant de scène au ballet. L'emplacement de cette architecture éphémère comme le premier plan sont laissés en réserve. La végétation est rapidement ébauchée de part et d'autre du bassin et à travers la structure ajourée. Un premier tracé au graphite est ensuite corrigé à la plume et encre brune. L'attribution de la feuille, au tracé un peu maigre, est d'autant plus délicate que le degré d'inachèvement rend incertain un jugement stylistique. Sur la foi du rapprochement avec l'estampe, le dessin a été attribué à Israël Silvestre. Plusieurs éléments invitent toutefois à la prudence. Le motif représenté correspond à des préparatifs bien réels qui ont pu être croqués par d'autres que Silvestre. La similitude du point de vue entre le dessin et l'estampe ne saurait cacher la différence dans le choix du moment. Enfin, le dessin présente au verso des inscriptions et des numérotations anciennes que l'on retrouve sur plusieurs feuilles du fonds Van der Meulen du musée du Louvre, qui appartenaient à un même lot passé en vente en 1916 et acquis par le musée en 1920. Ces annotations et cet historique sont d'autant moins à négliger que Van der Meulen a écrit, dans son Mémoire de tout ce que François van der Meulen a peint et dessigné pour le service de Sa Majesté depuis le 1er avril 1664 : « du temps du premier Caroussel de Versailles, j'ay fait plusieurs esquisses et desseins (5)." Notes : 1. Voir dernièrement Marchesano, dans cat. exp. Los Angeles et Paris, 2015-2016, p. 262-264. 2. La Gorce et Jugie, 2010, p. 194. 3. Préaud, dans IFF Lepautre, nos 914 à 922. 4. Faucheux, 318-9 ; IFF Lepautre, no 922. 5. Guiffrey, 1879, p. 123. Bibl. [voir document associé] : Belin, 1968, no 40 (attribué à Israël Silvestre). Exp. : Lunéville, 1967, no 6 (attribué à Israël Silvestre). (Bénédicte Gady in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), cat. sous la dir. de Bénédicte Gady & Juliette Trey, n°68).

INDEX :
Collections : Eggimann, Charles
Techniques : encre brune à la plume - graphite

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 20, p. 311