Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 11/10/2022 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

GROS Antoine Jean Baron


Ecole française

Plusieurs croquis et études

Vers 1804/1812

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 2015, Verso

Numéros de catalogue :
Inventaire Gros AJG444

LOCALISATION :
Très grand format

ATTRIBUTION ACTUELLE :
GROS Antoine Jean Baron
Inspiré par REMBRANDT Harmensz van Rijn

TECHNIQUES :
Pierre noire, papier vergé filigrané (contremarque d'un type utilisé par Dirk and Cornelis Blauw, papetiers hollandais actifs dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, également imité en France au début du XIXe siècle). Lignes de chaînettes verticales (écartement entre les lignes de chaînettes : entre 25 et 30 mm). Plusieurs annotations autographes, dont des clés de sol et des essais de lettre ('B, D, G. M...') et en bas à droite, en dessous du buste d'homme et de l'homme assis à terre : 'Rembrandt 1646'.
H. 00,490m ; L. 00,675m

HISTORIQUE :
Peut-être vente après décès d'Antoine Jean Gros, Paris, 23 novembre 1835 et jours suivants, n° 105 : 'Épisode du Kremlin et première pensée de la Peste de Jaffa' ; baron Dominique Jean Larrey (1766-1842), chirurgien chef de l'armée d'Égypte ; son fils, baron Félix Hippolyte Larrey (1808-1895), annoté de sa main et signé, au crayon noir, en bas à droite de l'ancien montage portant au milieu l'intitulé « Les Pestiférés de Jaffa / par Gros » : 'Ce dessin de Gros est la véritable scène historique ou la première esquisse de son chef d'œuvre. / Il représente le général Bonaparte relevant de sa propre main le cadavre d'un pestiféré, / pour ramener le moral abattu de ceux qui l'entourent. Tous semblent effrayés de son action, / lui seul est calme, comme l'exprime sa figure. / Cette scène était plus digne de la gloire du grand homme que la substitution d'une attitude / plus noble en apparence à l'élan vrai d'un courage sublime. H.L...' ; sa filleule et légataire universelle, Mlle Lucie Juliette Dodu (1848-1909), don au musée du Louvre en 1895.
Dernière provenance : Dodu, Juliette
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1895


COMMENTAIRE :
Le croquis à gauche, dessiné en travers et encadré, représentant une femme et un enfant dans un paysage - avec des arbres et un temple dans le fond - devant un tombeau décoré d'acrotères et d'un tondo portant l'effigie d'un homme en buste, de profil vers la droite, pourrait être une étude pour le 'Portrait de la comtesse de Lassalle et de son enfant', exposé au Salon de 1812 (J.-P. Osenat Fontainebleau S.A.S., L'Empire à Fontainebleau, Fontainebleau, 10 avril 2016, n° 150). Il est à rapprocher d'une seconde ébauche tracée sur le premier feuillet d'un album factice de dessins de Gros désormais démembré (localisation actuelle inconnue ; Paul Prouté S. A., 'Catalogue Centenaire, 1978, seconde partie : dessins', Paris, 1979, n° 65, feuillet 1 v°). Parmi les autres esquisses de la feuille, on reconnaît des premières mises en place pour le sarcophage et le temple représentés dans la composition commentée ci-dessus, deux Crucifix, une jambe (dessinée du genou jusqu'au pied), une gerbe (de blé ?), plusieurs ébauches de femmes - dont une casquée, en haut à droite, en travers, dessinée par des traits longs et fluides -, ainsi que d'autres personnages. Celui qui tient un cadavre comme dans l'iconographie d'une 'Pietà' - dont on voit aussi une première esquisse vers le centre de la feuille - est sans doute une recherche pour la figure de Bonaparte soutenant le cadavre du pestiféré dans la première version du tableau de Jaffa (voir l'étude su recto de cette feuille). À cette peinture se rattachent sans doute aussi les trois esquisses d'une tête d'homme bandée. Toujours sur ce côté de la feuille, mais plus bas, apparaissent un portrait d'homme en buste, légèrement tourné vers la droite, et un autre personnage, assis à terre, de profil vers la gauche, identifié par Hélène Grollemund (comm. écrite, 2010) comme une copie d'après une académie à l'eau-forte de Rembrandt, dont Gros a aussi imité la signature et la date en bas : 'Rembrandt 1646' (deux exemplaires de cette gravure sont conservés au Louvre, cabinet Edmond de Rothschild, 2414 LR et 2291 LR). Pour une notice complète, voir Musée du Louvre, département des Arts graphiques, 'Inventaire général des dessins, école française : Antoine Jean Gros (1771-1835)', par Laura Angelucci, Paris, Louvre éditions / Mare & Martin, 2019, n° 444 (avec bibliographie antérieure). Voir aussi Philippe Bordes ('Laura Angelucci, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques. Inventaire général des dessins : École française. Antoine Jean Gros. Paris : Louvre éditions / Mare et Martin, 2019... ' [compte rendu], in 'Master Drawings', vol. LVIII, n° 2, été 2020, p.259, sous note 7) pour qui l'esquisse de la femme et de l'enfant devant un tombeau dans un paysage n'est pas en relation avec 'Le portrait de la contesse Lassalle et de sa fille', mais avec 'Les filles de Lucien Bonaparte devant le tombeau de leur mère, Christine Boyer' (1803 ; Rome, Banca Nazionale del Lavoro).

INDEX :
Collections : Dodu, Lucie Juliette - Larrey, Felix Hyppolite - Larrey, Dominique Jean - Gros, Antoine Jean
Lieux : Jaffa, Syrie, Chantilly, Musée Condé, oeuvre en rapport, Paris, collection particulière, oeuvre en rapport, New Orleans, Isaac Delgado City Park Museum, oeuvre en rapport, Paris, Musée du Louvre, oeuvre en rapport, Paris, Collection Louis-Antoine Prat, oeuvre en rapport, Rome, Banca Nazionale del Lavoro, oeuvre en rapport
Personnes : Napoléon Ier, Napoléon Bonaparte - Lassalle, comtesse - Boyer, Christine+ - Bonaparte, Lucien+
Sujets : Pietà - Crucifix - sarcophage - Campagne d'Egypte - Les Pestiférés de Jaffa, par Antoine Jean Gros - temple - Pestiféré de Jaffa - jambe - femme - homme - gerbe - femme casquée
Techniques : papier vergé - pierre noire - filigrane