Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 24/09/2024 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

BOUCHER François


Ecole française

Enlèvement d'Europe

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 40958, Recto

LOCALISATION :
Petit Format (S)

ATTRIBUTION ACTUELLE :
BOUCHER François

TECHNIQUES :
Plume encre brune, sanguine et lavis de sanguine. Collé en plein sur un montage du XVIIIe siècle portant la marque de Glomy (L. 1119). Restauré en 2003.
H. 00,265m ; L. 00,408m

HISTORIQUE :
Sireul, sa vente Paris 3 décembre 1781 n° 86, acquis par Hamon; Jean Masson (L. 1494a) ; Florence Gould, Fondation Florence Jay-Gould, acquis en 1984, marque du Louvre (L.1886a).
Dernière provenance : Gould, Fondation Florence J.
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1984


COMMENTAIRE :
'Le succès rencontré auprès des amateurs dans la première moitié du XVIIIe siècle par la peinture de genre, de scènes galantes, de paysages et de pastorales avait eu pour conséquence un intérêt moindre pour les sujets dits « de grand genre ». En 1747, le surintendant des bâtiments Tournehem inquiet de cette évolution décide d'y remédier par un grand concours qui rassemble onze peintres de l'Académie royale devant présenter chacun au Salon une toile sur un épisode de la mythologie, de l'histoire ou de la Bible. Avec son 'Enlèvement d'Europe' tiré du Livre II des Métamorphoses, Boucher remporte le premier prix. Le tableau aujourd'hui au Louvre illustre un sujet qu'il a souvent traité dès ses années de jeunesse, et qu'il illustrera encore dans ses gravures des Métamorphoses après 1760. Rompant avec le grand exemple de Véronèse qui entoure de suivantes dévouées aux mains chargées de fleurs le taureau portant Europe, Boucher opte déjà dans cette première idée préparant au tableau de 1747 pour une scène située dans l'eau ; les suivantes de 1734 y sont remplacées par un cortège de naïades, et des putti complices rejoignent l'aigle de Jupiter, et volent vers la haute mer. Ils apportent à la scène une fantaisie que Boucher s'interdit pour le groupe principal : le moment qu'il choisit de montrer est celui décrit par Ovide ou la nymphe va se retourner vers le rivage, car elle tient déjà dans la main droite une corne du taureau. L'expression presque humaine de l'animal est aussi celle décrite par l'auteur latin: « son front n'a rien de menaçant, ses yeux rien de redoutable ; une expression de paix règne sur sa face ». Même si Boucher est encore proche de la composition de 1734 dont il a gardé le format en longueur et le groupe au premier plan, il donne à ses naïades et tritons une attitude naturelle qui annonce clairement le tableau. Décrit comme une « composition riche et poétique », le dessin a appartenu à Sireul, ami de Boucher qui fut aussi l'un des plus importants collectionneurs de ses dessins au XVIIIe siècle' (Françoise Joulie, dans cat. exp. Oeuvres d'art du Musée du Louvre à Thessalonique. L'Europe et les mythes grecs : Dessins du Musée du Louvre, XVIe - XIXe siècles, par C. Loisel, Thessalonique, Fondation Teloglion, Aristotle Université de Thessalonique, 12 Octobre 2012 - 27 Janvier 2013, n° 50). Voir aussi : Alexandre Ananoff et Daniel Wildenstein, 'François Boucher', Lausanne-Paris, 1976, I, n° 291 /1 et II, 350/1 ; Françoise Joulie et Jean-François Méjanès, 'François Boucher hier et aujourd'hui', Paris, 2003, n° 61.

INDEX :
Collections : Masson, J. - Sireul, collection de - Jay Gould, Florence
Lieux : Paris, Musée du Louvre, oeuvre en rapport
Personnes : Jupiter - Europe - Veronese, Paolo Caliari, dit Paolo+
Sujets : Enlèvement d'Europe - MYTHOLOGIES - Métamorphoses, d'Ovide
Techniques : encre brune à la plume - lavis (brun) - lavis de sanguine - sanguine

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 30, p. 250