Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 06/09/2021 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

BECCAFUMI Domenico


Ecole florentine

Deux hommes nus étendus

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 283, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII25866
MA12609

LOCALISATION :
Petit format

ATTRIBUTION ACTUELLE :
BECCAFUMI Domenico
Inspiré par L'ANTIQUE

ANCIENNES ATTRIBUTIONS :
ANONYME ITALIEN
Morel d'Arleux, Louis-Marie-Joseph (inv. ms)
Attribué à BECCAFUMI Domenico
Reiset, Frédéric (inv. ms)
BECCAFUMI Domenico
Annotation ancienne

TECHNIQUES :
Sanguine, traces de pierre noire. Annotation à la plume et encre brune, en bas à droite : 'Micharino'. Dessin restauré.
H. 00,182m ; L. 00,267m

HISTORIQUE :
Montage britannique non identifié LBS 121 - N. Lanier (L.2886) - P. H. Lankrink (L.2090) - J. Richardson sen. (L.2184) ; Cote de Richardson à la plume et encre brune au verso du montage : ' 16 / Tgm 24 / Tg 49 / L 21 / BB 66 / L 60 / BB 46 / T 71'(L. 2983-2984) - Ch.-P.-J.-B. de Bourgevin Vialart de Saint-Morys - Saisie des biens des Emigrés en 1793, remise au Museum en 1796-1797 ; marque du Louvre (L.1886).
Dernière provenance : Saint-Morys, Ch.-P.-J.-B. de Bourgevin Vialart de
Mode d'acquisition : saisie des Emigrés
Année d'acquisition : 1793

INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.9, p.1695, chap. : Ecole italienne, Dessins en paquets. (...) Numéro : 12609.Idem [[ Maîtres divers /&. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 23. Désignation des sujets : Cent cartons et feuilles, dont un carton à deux dessins, et deux à six . 111 [[nombre de dessins qui sont dans chaque paquet]] Origine : Idem & Collection nouvelle /&. Emplacement actuel : Idem & Calcographie du Musée Napoléon ]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]]. Cote : 1DD41

COMMENTAIRE :
La feuille porte en bas à droite le nom de Beccafumi - 'Micharino' -, mais cette attribution ancienne, et juste, n'a pas toujours été prise en compte. Dans le premier inventaire manuscrit du Cabinet des dessins (Morel d'Arleux, Inv. ms), elle figure parmi les dessins en paquets de l'école italienne et, bien que classée parmi les oeuvres attribuées à Beccafumi par Reiset (Inv. ms) et étudiée par R. Bacou (cat. exp. Choix de dessins de maîtres florentins et siennois, Première moitié du XVIe siècle : Paris, musée du Louvre, 1955 n° 66 ; Eadem, dans cat. exp. Le Seizième siècle européen. Dessins du Louvre, Paris, musée du Louvre, 1965, par M. Sérullaz, Paris, 1965, n° 85), elle est mentionnée mais exclue du catalogue par J. Judey, ('Domenico Beccafumi', Berlin, 1932 [Freiburg i. B., Ph. D., v. 23. Sept. 1932], p. 146 sous n° 185) et n'apparaît pas dans la monographie sur l'artiste de D. Sanminiatelli ('Domenico Beccafumi', Milan, 1967). L'étude a été sans doute conduite d'après le modèle vivant : le caractère animé et expressif des corps, mais aussi quelques accessoires comme le coussin sous les reins (en haut) ou la draperie sous la jambe (en bas), semblent l'indiquer en tout cas (B. P. Gordley, 'The Drawings of Beccafumi', Princeton Univ., Ph. D., 1988, p. 82). Mais en travaillant d'après nature, Beccafumi a disposé le modèle suivant des mouvements dramatiques empruntés à des copies romaines de statues hellénistiques : l'homme sur le dos présente l'extension et la cambrure du 'Niobide mort' alors à Rome, dans la collection Maffei, et aujourd'hui à Munich (Glyptothek, 269 ; A. De Marchi, dans 'La tribuna del Duomo di Pisa: capolavori di due secoli', par R. P. Ciardi, Milan, 1995, p. 89), et celui qui s'appuie au sol sur les bras, est, la tête mise à part, dans la position du 'Galate blessé' acquis à Rome en 1514 par Alfonsina Orsini, placé au Palazzo Medici (futur Palazzo Madama) et aujourd'hui à Naples (Museo Archeologico Nazionale). Aucune oeuvre achevée de Beccafumi ne montre des figures exactement semblables. Le rapprochement avec les victimes de la 'Mise à mort des prophètes de Baal' dans le pavement du Duomo de Sienne (1519-1524 ; repr. dans M. Caciorgna et R. Guerrini, 'Il pavimento del Duomo di Siena: l'arte della tarsia marmorea dal XIV al XIX secolo; fonti e simbologia', Milan, 2004, p. 180-181 fig. 127), suggéré par R. Bacou et F. Viatte (cat. exp. Dessins italiens de la Renaissance, Paris, musée du Louvre, 1975, n° 11 ; J. Labbé, L. Bicart-Sée, 'La collection Saint-Morys au Cabinet des Dessins du Musée du Louvre', 2 vol., Paris, 1987, I, n° 64), ne vaut que pour la position du bras droit et de la tête de l'homme à l'arrière-plan ; celui avec les damnés de la première version du 'Saint Michel Archange chassant les anges rebelles' (vers 1524 ; Sienne, Pinacoteca Nazionale) ne comporte aucune identité terme à terme, mais il est juste par l'esprit et la technique (voir INV 10736 r° et v° ; R. Bacou, 1965, cit. ; R. Bacou et F. Viatte, 1975, cit. ; B. P. Gordley, op. cit., p. 81-82, 127 note 181, p. 315, 408 n° 110 ; B. Py, « Un dessin du Musée Atger de Montpellier restitué à Beccafumi », Revue du Louvre, 38, 1988, p. 30). En fait, la disposition des figures appartient au répertoire fondamental de l'artiste et on la trouvait en germe dans la représentation du Déluge au Palazzo Venturi (vers 1519). A. De Marchi (op. cit. p. 89) remarque d'ailleurs que certains traits de cette double étude d'homme nu reviennent dans les tableaux réalisés par Beccafumi en 1536-1538 pour l'abside du Duomo de Pise. L'homme gisant renversé a, en quelque sorte, un homologue parmi les enfants d'Israël dans 'Le Châtiment de Coré, Datân et Abiram' ; l'homme à demi à terre a un équivalent approximatif, mais vu sous un angle différent, au premier plan de 'Moïse brisant les Tables de la Loi'. Ces ressemblances prouvent la constance des idées de Beccafumi, mais non, comme l'avance A. De Marchi (cit. ; P. Giannattasio, dans P. Torriti, 'Beccafumi : Opera Completa', Milan, 1998, p. 306 D114), que l'artiste a fait ce dessin spécialement pour repenser, en vue des tableaux de Pise, les motifs mentionnés plus haut du pavement du Duomo de Sienne. En effet, le style de la feuille, encore dépendant de l'expérience romaine et ne portant pas la marque des acquis du séjour génois, semble contemporain, comme on l'a dit, de celui des dessins du Louvre INV 10736 r° et v° pour la première version du 'Saint Michel Archange chassant les anges rebelles', datée vers 1524. La rectitude des traits de sanguine est très différente de la graphie souple et de l'expression interrogative de l'étude d'anges pour la 'Pala de saint Michel' de Santa Maria del Carmine à Sienne (avant 1534, Florence, GDSU, n. 1511E) qui est invoquée par les tenants de cette datation excessivement tardive. Voir : D. Cordellier, 'Domenico Beccafumi' (Cabinet des dessins), avec la collaboration de L. Angelucci et R. Serra, Milan, 2009, n° 11.

INDEX :
Collections : Lanier, Nicholas - Lankrink, Prosper Henry - Richardson, Jonathan senior - Saint-Morys, Charles-Paul-J.-B. de Bourgevin Vialart de (1743-1795)
Lieux : Montpellier, Musée Atger, oeuvre en rapport, Munich, Glyptothèque, oeuvre en rapport, Sienne, Duomo, oeuvre en rapport, Rome+, Sienne, Pinacoteca Nazionale, oeuvre en rapport, Pise, Duomo, oeuvre en rapport, Naples, Museo Archeologico Nazionale, oeuvre en rapport, Sienne, San Niccolo' al Carmine, oeuvre en rapport, Sienne, Palazzo Venturi, dit après Agostini ou Bindi Sergardi, oeuvre en rapport, Florence, Galleria degli Uffizi, oeuvre en rapport, Sienne, Santa Maria del Carmine, oeuvre en rapport, Paris, Musée du Louvre, oeuvre en rapport, Rome, Palazzo Madama, oeuvre en rapport, Rome, Palazzo Medici, oeuvre en rapport
Personnes : Niobides - Moïse+ - Galate - Michel, archange+ - Coré+ - Orsini, Alfonsina+ - Baal+ - Datân+ - Abiram+
Sujets : ICONOGRAPHIE RELIGIEUSE - Crucifixion - Moïse brisant les Tables de la loi - Déluge - Michel archange chassant les anges rebelles - Meurtre des faux prophètes - Châtiment de Coré, Datân et Abiram
Techniques : pierre noire - sanguine

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 1, p. 45