Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
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VALENCIENNES Pierre Henri de


Ecole française

Paysage italien d'après Gaspard Dughet

1778

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 12966, 49

LOCALISATION :
Réserve des petits albums
Album Valenciennes Pierre -2-
Folio 44
dessiné au recto

ATTRIBUTION ACTUELLE :
VALENCIENNES Pierre Henri de

TECHNIQUES :
Graphite, lavis brun, lavis gris plume et encre brune. A la plume et encre brune en bas à droite: "gaspre poussin a St martin" et "44"
H. 00,273m ; L. 00,097m

HISTORIQUE :
Exécuté en 1778 à Rome, conservé par Valenciennes jusqu'à sa mort ; vente de l'atelier de Valenciennes à Paris, 26 avril 1819, partie du lot n°15 ; acquis par le comte Pierre Charles de l'Espine (1750-1821) ; reçu par héritage par son fils le vicomte Alexandre Emile de l'Espine (1799-1865), puis son petit-fils le compte Marie Emile Oscar de l'Espine (1827-1892), son arrière-petite-fille Eugénie Marie Caroline Amélie Henriette de l'Espine, princesse Louis de Croÿ (1867-1932) ; legs sous réserve d'usufruit de la princesse Louis de Croÿ au musée du Louvre en 1930, entré dans les collections du musée du Louvre en 1932.
Dernière provenance : Croÿ-Dulmen, princesse Louis de
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1930


COMMENTAIRE :
Pour les folio 44, 45 et 46 de son album, Valenciennes s'inspire des fresques du XVIIe siècle qu'il observe à l'église San Martino ai Monti, en périphérie de Rome, œuvres du peintre Gaspard Dughet, dit le Guaspre, beau-frère de Nicolas Poussin. Si Valenciennes rend hommage dans ses "Eléments de perspective pratique à l'usage des artistes, suivi de réflexions et conseils", éd. 1800 au Guaspre, grand paysagiste qui sait marier une couleur forte à des « effets vigoureusement prononcés », il le juge néanmoins inférieur à Poussin, Carrache, Titien ou le Dominiquin car, par manque d'élan vers l'idéal, Dughet exalte insuffisamment le cœur et l'esprit du spectateur : «Il n'y a pas, dans tous leurs tableaux, un seul arbre où l'imagination puisse soupçonner une hamadryade; pas une fontaine d'où elle voie sortir une naïade [...] Si [Virgile] eût fait un paysage, il n'eût pas peint un site du Gaspre ou de Claude ». (p.377) Valenciennes réinterprète librement les fresques de San Martino, les vidant à chaque fois de la scène religieuse qu'elles représentent. Dans ce premier dessin, c'est l'arrière-plan seul qui intéresse le peintre, avec son vallonnement, sa végétation dentelée, l'effet d'effacement des coloris dans le lointain. Voir aussi le folio 70. Voir : Juliette Trey, « Le 'Livre à dessiner de P. Devalenciennes' », collection 'Carnets et albums. Dessins du musée du Louvre', n° 5 (Deux volumes : I. Fac-similé du carnet. II. Etude), Paris, Louvre éditions et Milan, Officina Libraria, 2019

DESCRIPTION DE L'ALBUM :
Le carnet a une reluire plein parchemin souple, avec supports de couture passants. Cette reliure porte au dos les annotations manuscrites, à la plume et encre brune « LIVRE A DESSINER DE P... DEVALENCIENNES 1778 » et « ROME ». La première annotation est aujourd'hui partiellement recouverte par une étiquette manuscrite à l'encre brune « VALENCIENNES RF 12966 ». Le carnet comporte 96 feuillets. La feuille numérotée 67 bis recto est rapportée et collée au verso de la précédente. Le premier et le soixante-neuvième feuillet ont été paginés au graphite, après l'entrée du volume dans les collections publiques. Les autres sont numérotées 1 à 93 à la plume et encre brune. La partie droite du feuillet numéroté 93 a été déchirée : le numéro de feuillet à la plume et encre brune, plus grand que celui des autres feuillets, a pu être ajouté après la déchirure. La numérotation des folios 1bis à 17 a été inscrite dans le sens vertical, puis à partir du folio 18 dans le sens horizontal, correspondant au sens de lecture du dessin. Les dessins sont tracés au graphite directement sur les feuilles, au recto seulement, à l'exception des feuillets 42 et 93 qui sont dessinés au recto et au verso. La plupart sont ensuite repris au lavis brun et à la plume et encre brune (encre métallo-gallique, noire à l'origine), parfois complétés par un lavis gris (encre de carbone). De nombreuses pages présentent des traces d'essais de plume et d'encre ou parfois même de lavis dans l'angle inferieur droit. Chaque feuillet porte en bas au milieu ou parfois décalée à gauche ou à droite des annotations manuscrites au graphite, et reprises à l'encre brune, concernant les conditions d'exécution des dessins (localisation, « ajusté », « composé »). Cette mention au graphite est parfois partielle, Valenciennes prévoyant en effet de la compléter plus tard. Une fois les indications de lieu repassées à l'encre, Valenciennes les a parfois complétées pour les préciser, comme l'indique l'usage d'encres de couleurs différentes. Rappelons que c'est le vieillissement de ces deux encres de nature différente (encre de carbone et encre métallo-gallique) qui leur a donné aujourd'hui des couleurs différentes, mai que, au moment où Valenciennes les a utilisées, la couler de l'encre était uniforme (noire). Les annotations ont été reprises à l'encre avant les dessins eux-mêmes. Le papier du carnet a un filigrane italien, un oiseau sur trois monts dans un cercle surmonté de la lettre F, avec les lettres E et S de part et d'autre de l'oiseau. On le relève aux feuillets 1,2,4,16,17,18,22,32,33,34,38,48,50,52,54,64,65,67,70,79,80,82,84. Les dimensions extérieures du carnet (de la couverture) sont : H.28,3 ; L.10,5 ; ép. 2,2 cm. Les feuilles mesurent : H.27,4 ; L.9,7 cm, à l'exception du feuillet n°93, lacunaire (H.23,5 cm). La marque du Louvre (L.1886) est apposée en bas à gauche de chaque dessin.

INDEX :
Collections : Croÿ-Dulmen, princesse Louis de
Lieux : Rome, Rome, San Martino ai Monti, Rome, San Martino ai Monti, oeuvre en rapport
Techniques : encre brune à la plume - lavis (brun) - lavis (gris) - graphite

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 23, p. 336