© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Tony Querrec
Ecole française
Portrait d'homme vêtu d'un costume grisINVENTAIRES ET CATALOGUES :Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 12961, Recto
LOCALISATION :Réserve des pastels
ATTRIBUTION ACTUELLE :VOIRIOT Guillaume
ANCIENNES ATTRIBUTIONS : ANONYME FRANCAIS XVIIIè s
PROPOSITIONS D'ATTRIBUTIONS : VOIRIOT Guillaume
Jeffares, Neil, 2006
Attribué à VOIRIOT Guillaume
Salmon, Xavier, 2018
TECHNIQUES :Pastel sur papier gris-bleu marouflé sur toile tendue sur châssis chanfreiné. Sur le carton de protection du châssis, numéro à la craie blanche : 21.
La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien des American Friends of the Louvre en 2012.
H. 00,611m ; L. 00,506m
HISTORIQUE :Collection d'Isidore Fernand Chevreau, baron de Christiani (Corbeil,1857 - Paris, 1928), résidant 9 rue d'Artois à Paris, qui légua l'œuvre au musée du Louvre en 1928 comme un portrait d'homme anonyme de l'école française du XVIIIe siècle (A.N., 4 DD 32, t. XXIII, p. 335). Restauré en 2012 (décadrage, dépoussiérage de la toile de marouflage, consolidation des déchirures et comblement des lacunes). Réencadrement dans un cadre emboîtant en septembre 2014.
Dernière provenance : Chevreau, Isidore Fernand, baron de Christiani
Mode d'acquisition : legs
Année d'acquisition : 1928
COMMENTAIRE :Geneviève Monnier, Inventaire des Collections Publiques Françaises, Pastels des XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, 1972, n° 110.
Catherine Voiriot ne retient pas ce pastel dans le corpus des œuvres de Voiriiot, ni même dans le chapitre des œuvres rejetées (Guillaume Voiriot (1712-1799), portraitiste de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture, Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, année 2004, (2005), p. 111-157).
Neil Jeffares donne ce pastel à Guillaume Voiriot, portrait d'un Homme en costume gris (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 562).
Si le modèle masculin du pastel demeure mystérieux, il n'en est pas de même de son donateur. Fils de Jacques Michel Oscar Chevreau (1812-1895), qui avait été adopté par le général et baron d'Empire Charles Joseph Christiani (1772-1840), Isidore Fernand Chevreau mena une vie de rentier avant de s'illustrer le 4 juin 1899. Ce jour-là, au grand steeple-chase d'Auteuil, avec un groupe d'antidreyfusards, il tenta de frapper avec sa canne le président Émile Loubet qui assistait à l'événement. Aussitôt arrêté, il fut condamné à quatre ans de prison pour violence envers le chef de l'État. À la Santé puis à la prison de Fresnes, il purgea une partie de sa peine, avant d'être libéré le 24 mars 1900. L'homme ne tint pas rigueur à l'État puisqu'il légua plusieurs oeuvres d'art au musée du Louvre. Parmi celles ayant rejoint les collections nationales, le pastel n'était assurément pas la plus prestigieuse. Geneviève Monnier a proposé en 1972 d'y reconnaître la main de Guillaume Voiriot. L'artiste s'est effectivement exercé au pastel. Dans un premier temps afin de se former, peut-être avait-il pratiqué la copie. Le 21 janvier 1747, à l'occasion du mariage de sa sœur Françoise Catherine et du règlement de la succession de ses parents, on comptait parmi les « meubles, hardes,tableaux, estampes et effets » dont il était propriétaire plusieurs œuvres peintes au pastel, « deux toilles [...] qui sont têtes, l'une d'après Raoux et l'autre d'après M. Nattier», « deux toilles [...] d'après M. De la Tour, l'un[e] représentant M. Dupouche peintre, et l'autre le frère Liacre [Fiacre ?] dans leurs bordures dorées à trois petits ornemens et glaces dessus », « deux toilles représentant l'un un pèlerin et l'autre un vieillard qui lit » et « deux autres de même grandeur représentant l'un M. Parocel et l'autre le Père Siméon » (A.N.,M.C., XCIII/ 6, 21 janvier 1747, cité par Voiriot, 2005, p. 116). Il est légitime de penser qu'il pouvait en être l'auteur. Membre de l'Académie de Saint-Luc, où il est cité comme « peintre de portraits en pastel », Voiriot pratiqua cette technique tout au long de sa carrière, donnant cependant une place plus importante à la peinture à l'huile, en particulier afin d'être agréé en 1757 à l'Académie royale de peinture et de sculpture, puis reçu en 1759. L'attribution à Voiriot du pastel du Louvre se légitimait selon Geneviève Monnier pour
des raisons stylistiques. On peut aussi la défendre par la dimension technique. Le visage présente en effet un modelé obtenu au moyen de petits traits de couleur qui lui donnent du volume. La perruque longue est elle aussi particulièrement graphique. Ces caractéristiques se retrouvent sur d'autres œuvres de l'artiste, le portrait de Barthélemy Michel Hazon, œuvre exposée au Salon de 1761 (ibid.,p. 144, no 16, repr. p. 127, fig. 17), et celui d'un homme anonyme interrompu dans sa lecture daté de 1753, conservé au musée Norton
Simon à Pasadena (inv. F.1983.19 P. Ibid., p. 151, no 59, repr. fig. 65). Ces deux œuvres sont cependant marquées par une plus grande maîtrise et une psychologie plus affirmée. C'est peut-être pourquoi Catherine Voiriot n'a pas retenu le pastel du Louvre parmi les œuvres autographes de l'artiste lorsqu'elle a publié en 2005 son catalogue raisonné. De manière plus curieuse, elle a également considéré que l'effigie d'homme anonyme conservée à Pasadena était d'attribution incertaine, s'interrogeant sur la signature et la datation apposées au verso de l'œuvre. Sans doute faut-il reconsidérer une telle position et avancer l'hypothèse que le portrait d'homme âgé conservé au musée du Louvre pourrait être un pastel peint au tout début de la carrière de l'artiste. Il est également possible d'imaginer qu'il représente l'un de ses proches, pourquoi pas son père, le sculpteur Jean Voiriot (1672-1740) (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 145, p. 288-289).
neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 145.
INDEX :Collections : Chevreau, Isidore Fernand, baron de Christiani
Techniques : pastel
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 23, p. 335