Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 04/11/2021 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

PERRONEAU Jean-Baptiste


Ecole française

Portrait de Mr Prosper Augustin Tassin de la Renardière (1728-1814).

1765

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
RF 41198, Recto

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
PERRONEAU Jean-Baptiste

TECHNIQUES :
Pastel sur papier bleu marouflé sur toile tendue sur un panneau de bois ovale formé de quatre planches assemblées. La surface peinte a été agrandie sur le pourtour au moyen de plusieurs morceaux de papier. Signé à deux reprises Perronneau en haut, à droite, à la mine de plomb. La seconde signature est suivie de la date : 1765. Sur le panneau, pièce de papier annotée à la plume et encre brune : 18 / Portrait de Monsieur /Tassin de La Renardière / Père de Mr. Tassin d'Authon, une autre annotée à la plume et encre brune : 1366 / Perronneau / Mr Tassin de La Renardière / les 2 axSR (?), un troisième morceau de papier avec un numéro imprimé : 1,064 et l'étiquette de l'exposition des « Cent chefs-d'œuvre de l'art français» à la galerie Charpentier à Paris en 1957. Mesures du cadre : H: 00,86, L: 00,75 et profondeur : 00,125. Inscription manuscrite au verso à la plume : '18 / Portrait de Monsieur / Tassin de la Renardière / père de Mr. Tassin d'Authon'.
H. 00,656m ; L. 00,512m

HISTORIQUE :
Collection du modèle jusqu'en 1814 au château de La Renardière à Baccon, puis à son fils Étienne Augustin Tassin d'Authon (1764-1842),marié en 1784 à Émilie Baguenault (1766-1840). Probablement à leur fils Augustin Tassin de Charsonville (1785-1859), puis à son fils Arthur Tassin de Charsonville (1817-1867) et à sa descendance jusqu'en 1910,date à laquelle Louis Paraf vit le pastel à Orléans. En possession de Mme Orosdi en 1927, probablement Mme Émile Orosdi, née Ellen Helleu,fille du peintre et pastelliste Paul Helleu (1859-1927). Acquis en 1985 par le musée du Louvre auprès de la galerie C. Coissard à Deauville après arrêt en douane du 13 novembre 1985. Comité du 13 décembre 1985, conseil du 18 décembre 1985, arrêté du 19 décembre 1985. Le pastel a été restauré en 2018 (retrait des papiers de bordage sur les tranches et le dos du support en bois).
Mode d'acquisition : achat
Année d'acquisition : 1985


COMMENTAIRE :
Voir : Geneviève Monnier, 'Pastel XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, Cabinet des Dessins' Inventaire des collections publiques françaises, 18, Paris, 1972, n° 91 à 96 ; Jean-François Méjanès, dans cat. exp. 'Acquisitions 1984-1989, département des Arts graphiques', musée du Louvre, Paris, n° 109. Ce pastel est le pendant de 'Madame Augustin Prosper Tassin de La Renardière' (coll. part.), (Marjorie Shelley (dir.), Pastel portraits : images of 18th-century Europe, cat. exp., New York, Metropolitan Museum of Art, 17 Mai - 14 Août 2011, New York Metropolitan Museum of Art, New Haven and London, Distributed by Yale University Press, 2011. cat.23 p.34) Le pastel a fait l'objet d'une copie, probablement lorsqu'il fut vendu au début du XXe siècle par les descendants du modèle (0,66 × 0,52 m). Perronneau passa une grande partie de l'année 1765 à Orléans, où il étendit sa clientèle dans le milieu des négociants. Fin 1764, très certainement à Paris, où il assista à la séance de l'Académie le 31 décembre, l'artiste fixait les traits de Pierre Clément Raguenet (1732-1791). Portant une double signature suivie des dates de 1764 et de 1765, le portrait avait peut-être été achevé à Orléans (musée des Beaux-Arts d'Orléans, inv. 94-45-1. Arnoult, 2014, p. 290, no 246 Pa, repr. p. 113). Appartenant à une famille qui s'était enrichie grâce au commerce transitant par la Loire, Raguenet avait épousé en 1754 Anne (dite Marie) Madeleine Miron des Sablons (1731-1791), fille du négociant Guillaume Miron (1694-1771), seigneur des Sablons. C'est peut-être par l'intermédiaire de Raguenet et de son épouse que Perronneau avait été également sollicité pour peindre en 1765 les portraits de Pierre Philippe Jean Miron (1736-1797), raffineur de sucre à Orléans, et de son épouse Avoie Catherine,née Seurrat de La Grand Cour (1742-1824), mariés le 5 mai 1763 (pastels non localisés. Ibid., p. 291-292, nos 249 Pa et 250 Pa,repr.), et ceux de Prosper Augustin Tassin de La Renardière (1728-1814) et de sa femme Madeleine Monique (1744-1820), qui était la sœur cadette d'Avoie Catherine Miron et s'était mariée quelques mois avant elle, le 14 février 1763 (New York, collection privée. Ibid., p. 291, no 248 Pa, repr.). En 1766, Charles François Tassin de Charsonville, cousin de Prosper Augustin Tassin de La Renardière, posait à son tour pour le portraitiste (musée des Beaux-Arts d'Orléans,inv. 2002.9.1. Ibid., p. 299, no 272 Pa, repr. p. 156). Attentif à la ressemblance et à la psychologie, ostentatoire mais sans l'être trop, l'art de Perronneau donnait toute satisfaction à ce milieu de négociants enrichis. On le perçoit aisément avec le portrait de Prosper Augustin Tassin de La Renardière, au visage un peu hautain et fier de sa réussite sociale. Fils de Joseph Tassin (1692-1751), négociant en drap et laine à Orléans, qui avait acquis une charge de secrétaire du roi et était inscrit au bailliage de la noblesse de Chartres, Prosper Augustin était depuis 1761 lieutenant des chasses du duc d'Orléans dans la capitainerie de Sologne, et dirigeait de florissantes raffineries de sucre avec son beau-frère Pierre Philippe Jean Miron. Les Tassin et les Miron étaient certainement très proches, au point même de conduire Perronneau à représenter les deux épouses et sœurs, Madeleine Monique et Avoie Catherine, vêtues à la mode parisienne avec la même perruque haute, le même nœud de soie autour du cou, et la même échelle de nœuds sur le devant de la robe. Si Pierre Philippe. Jean Miron paraît de trois quarts avec moins d'emphase, Prosper Augustin Tassin est quant à lui représenté de face, interpellant du regard avec beaucoup plus d'assurance. Dominique d'Arnoult a fort justement souligné en 2014 toutes les élégances chromatiques dans l'exécution de l'œuvre, en particulier dans celle du visage, où l'on retrouve « le ragoût des petites touches, le modelage dans le tapotage, le travail artiste, léger, spirituel » qui avaient sû séduire les frères Goncourt (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 118, p. 246-247).

INDEX :
Personnes : Tassin de la Renardière
Sujets : portrait
Techniques : pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 31, p. 20