Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 30/04/2024 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

DELATOUR Maurice Quentin


Ecole française

Autoportrait

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 27622, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII34840

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
DELATOUR Maurice Quentin

TECHNIQUES :
Pastel sur papier bleu marouflé sur toile tendue sur châssis assemblé à mibois avec une traverse horizontale. Les montants du châssis sont biseautés côté toile. Au verso, sur la toile de marouflage, numéro au crayon noir : 104. Sur la traverse horizontale du châssis, à la pierre noire, numéros 12995 et 1845 (biffé), et lettre H. Les mesures du cadre sont : H : 00,78 ; L : 00,67 et profondeur : 00,05. Restauré en 2003 et 2004. La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien de Joan et Mike Kahn en 2016.
H. 00,603m ; L. 00,511m


COMMENTAIRE :
Geneviève Monnier, Inventaire des Collections Publiques Françaises, Pastels des XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, 1972, n° 79 Christine Debrie, Maurice-Quentin de La Tour, Peintre de portraits au pastel et Peintre du Roi, 1704 - 1788, p. 22-31, repr. p. 29, dans Versalia, Revue de la Société des Amis de Versailles, n° 1, 1998. Neil Jeffares donne ce pastel à Maurice-Quentin de La Tour, portrait de La Tour vieux, Autoportrait (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 281). Daté fort légitimement des années 1755-1760 en raison de l'âge apparent du modèle, le pastel donne, avec l'étude de visage de l'ancienne collection Groult (Paris, collection particulière. Salmon,2004, p. 62-63, no 6, repr.), l'une des toutes dernières images de l'artiste. Sans concession aucune, ces deux derniers portraits se distinguent par leur inachèvement des répliques abouties de l'autoportrait à l'oeil-de-boeuf que La Tour semble avoir peint tout au long de sa carrière et ce jusque dans les années 1770. Il faut avant tout y reconnaître cet exercice d'introspection que le maître a particulièrement apprécié, comme s'il avait craint de ne plus pouvoir et savoir emporter tout entière l'âme de ses modèles et s'était à cet effet exercé à se scruter lui-même et à se révéler. Comme pour nombre de ses créations, La Tour exécuta en premier lieu une préparation rapidement tracée à la pierre noire et à la sanguine rehaussée de blanc et de pastel. Ayant appartenu aux Goncourt puis à Isaac de Camondo qui en fit don au musée du Louvre en 1911 (Inv. RF 4098), elle offre exactement le même visage spirituel, épanoui et gouailleur que sur le pastel du Louvre. On ne sait pourquoi ce dernier demeura inachevé. On ne connaît pas non plus son historique avant qu'il ne soit mentionné dans les magasins du château de Versailles comme provenant de l'Académie royale de peinture et de sculpture. En 1776, le maître avait donné à l'institution une somme d'argent permettant de financer un prix d'anatomie, un prix de perspective et d'architecture et un prix de l'étude d'une tête avec les mains peintes d'après nature sous trois aspects différents. Le 5 juillet 1788, soit quelques mois après le décès du pastelliste, Jean-Jacques Caffieri avait offert à l'Académie son buste sculpté vers 1763 par Jean-Baptiste Lemoyne (Salmon,2004, p. 60). Jusqu'en 1793, cette œuvre conserva les traits du célèbre portraitiste. Fut-elle rejointe entre 1793 et 1798 par l'autoportrait inachevé ? L'hypothèse a été avancée, mais les documents demeurent trop peu diserts pour la défendre. Cela a en soi peu d'importance. En revanche, on ne peut passer sous silence la fascination qu'exerça l'effigie lorsqu'elle fut exposée dans la seconde moitié du XIXe siècle sur les cimaises du Louvre. Laissons ainsi le dernier mot aux frères Goncourt qui, face à ce visage âgé, trouvaient une ressemblance dans son effacement et sa fonte avec un portrait de fantôme ironique dans une aube de couleurs (L'Art du dix-huitième siècle, 1967, p. 106) (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 93, p. 196-197). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 93.

INDEX :
Personnes : La Tour, Maurice Quentin de
Sujets : Autoportrait
Techniques : pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 11, p. 327