Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 04/09/2023 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

DELATOUR Maurice Quentin


Ecole française

Portrait de Louis Stanislas Xavier de France, comte de Provence, futur Louis XVIII ( 1755-1824)

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 27617, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII30934

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
DELATOUR Maurice Quentin

TECHNIQUES :
Pastel sur papier bleu marouflé sur toile collée en plein sur un carton.Autrefois tendue sur un châssis ainsi que le confirment les traces de cloutage sur tout le pourtour de l'œuvre. Sur le panneau de bois de format ovale qui protégeait l'arrière du pastel,plusieurs inscriptions manuscrites : numéros au crayon : 12,995 G,...1832 (ou 1892) et no 8 ; à la craie blanche : M Le Dauphin et no 10 (?) ; à la plume et encre noire : a mr le duc / Daumont ; au crayon noir : mr le dauphin / fils de Louis XV ; et pièce de papier rapportée portant en lettres imprimées :Rameau (peut-être suivi autrefois de garde des tableaux à Versailles, aujourd'hui non lisible). Sur le revers de ce panneau de bois, numéro 7 au pochoir et annotation à la craie blanche : Livret (?) / 1053. Les mesures du cadre sont : H : 00,74 ; L : 00,65 et profondeur : 00,08. Pastel et cadre restaurés en 2004
Forme : ovale
H. 00,552m ; L. 00,487m

HISTORIQUE :
Peint en 1762. Le 1er août 1763, le pastel est mentionné par La Tour dans l'état des portraits commencés en 1756 et terminés en 1760, et ceux peints depuis la fin de l'année 1761 jusques et compris 1762, que lui demande le marquis de Marigny (cité par Besnard et Wildenstein, 1928, p. 65-66). Exposé au Salon de 1763 sous le numéro 66 (Monseigneur le comte de Provence). Inventorié par Durameau dans la cinquième pièce de la Surintendance à Versailles (archives du château de Versailles, reproduction photographique du relevé des murs de la Surintendance, p. 18. Document original détruit). Saisie révolutionnaire. Le portrait apparaît peut-être sur l'inventaire des pastels dressé à Versailles le 10 juin 1823 par François Lauzan sous le numéro 10 comme « le Portrait du Dauphin, père de S. M. Louis XVIII. Enfant » par un maître inconnu et de format ovale (A.N., cote 20150040/14, anciennement V3). Il semble que Morel d'Arleux l'inventorie avant 1827 sous le numéro 12995 G parmi « 2 portraits d'hommes au pastel ». L'oeuvre est par la suite considérée comme un « portrait de Louis de France, fils de Louis XV, à l'âge de 8 ou 10 ans,habit rose, plaque et cordon du St Esprit, cheveux poudrés, vu presque de face, un peu tourné vers la gauche » (archives du département des Arts graphiques). Restauré en 2004 (décadrage, élimination des clous et séparation du pastel du support de bois sur lequel il était fixé, remise à plat et mise en tension sur un carton neutre, pose d'une rehausse sur le verre et ré encadrement). En 2016-2017, reprise du travail d'encadrement pour assurer une meilleure étanchéité
Dernière provenance : Louis XV, collection de


COMMENTAIRE :
Il porte le ruban de l'Ordre du Saint-Esprit. (Geneviève Monnier, Inventaire des Collections Publiques Françaises, Pastels des XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, 1972, n° 77). Une copie au pastel est passée en vente à Paris, Millon, 1er avril 2016, cat. 'Dessins anciens & modernes', lot 132, p. 43, repr. p. 42. Le pastel a fait l'objet de très nombreuses copies. Outre l'exemplaire conservé à Rome au Palazzo di Venezia (inv. 8600. 0,54 × 0,45 m), celui du Ringling Museum of Art à Sarasota (inv. SAN 968. 0,50 × 0,46 m) et celui de la fondation Jacquemart-André à l'abbaye de Chaalis (inv. 2609.0,61 × 0,45 m), toutes sont passées en vente sur le marché de l'art : à Londres le 4 mai 1901 (Christie's, lot 78. 0,545 × 0,445 m) et le 20 mai 1953 (Sotheby's. 0,525 × 0,375 m), à Paris le 4 juillet 1996 (Drouot Richelieu, Me Wapler, lot 302. 0,50 × 0,45 m), le 22 juin 1998 (Drouot,Mes Coutau Bégarie, lot 148. 0,52 × 0,42 m), le 25 février 2000 (Drouot,Mes Rieunier Bailly Pommery, lot 87. 0,53 × 0,44 m), le 16 juin 2010 (Drouot, Me Boisgirard, lot 16. 0,550 × 0,465 m), le 6 mai 2011 (Drouot, Mes Pescheteau Badin, lot 8, par Alexis Axilette. 0,51 × 0,41 m), le 11 mai 2011 (Drouot, Me Millon, lot 327. 0,53 × 0,42 m), le 3 avril 2013 (Drouot,Mes Coutau Bégarie, lot 263. 0,52 × 0,45 m), à Montbazon le 7 juin 2014 (Me Rouillac, lot 102. 0,52 × 0,43 m), à Dorchester, le 25 septembre 2014 (Duke's, lot 52. 0,53 × 0,43 m), à Saint-Cloud le 8 février 2015 (Me Le Floc'h, lot 14. 0,54 × 0,44 m), à Paris le 9 décembre 2015 (Drouot,Me Daguerre, lot 78. 0,54 × 0,46 m) et le 1er avril 2016 (Drouot, Me Millon,lot 132. 0,54 × 0,45 m). Le pastel a également servi de modèle au miniaturiste Dailly sur la tabatière en or réunissant les portraits de la famille royale conservée au Walters Art Museum à Baltimore (inv. 57.136). On doit reconnaître dans ce bel enfant, longtemps confondu avec son père le Dauphin, le jeune Louis Stanislas Xavier,comte de Provence, né à Versailles le 17 novembre 1755, futur Louis XVIII, roi de France. Le pastel fut certainement commandé en 1762 par le marquis de Marigny en même temps que celui figurant le duc de Berry, né à Versailles le 23 août 1754, futur Louis XVI. Les deux œuvres furent exposées au Salon de 1763 avec les portraits de leurs parents le dauphin Louis Ferdinand et son épouse Marie-Josèphe de Saxe, également peints par La Tour. L'année précédente,le maître avait aussi fixé les traits du fils aîné du couple princier, le petit duc de Bourgogne Louis Joseph Xavier, né également à Versailles le 13 septembre 1751. Il s'agissait là d'un exercice nouveau pour le pastelliste car jamais auparavant il n'avait fixé les traits d'un enfant. Peut-être trouvait-il cela moins intéressant, le visage juvénile ne révélant pas encore ce sel de l'esprit, cette âme que l'artiste s'évertuait à capturer. Dans un format ovale qui répondait à la mode du temps et dont il n'avait précédemment que très rarement fait usage,La Tour campa le petit comte de Provence dans son bel habit de soie rose rehaussé du blanc, du bleu et de l'argent de la dentelle et du cordon et de la grand-croix du Saint-Esprit. Plein d'intelligence, le visage ne joue pas de l'estompe et des fondus comme le faisaient la plupart des autres pastellistes de l'époque mais préfère révéler le métier de l'artiste. Des petits traits gris viennent animer les roses des carnations sur et sous le nez et sous l'œil gauche. De fines hachures bleu clair assombrissent avec délicatesse le front du garçonnet. L'ombre est savamment modulée sur la partie droite du visage afin d'en accentuer le volume. Des touches de rouge sur le lobe de l'oreille, à la commissure droite des lèvres et entre les narines laissent deviner le sang s'écoulant sous la peau. Tout comme sur les portraits d'adultes, cette manière de poser le pastel vient adroitement souligner un caractère auquel l'histoire ne rendra pas justice (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 96, p. 202-204). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 96.

INDEX :
Lieux : Paris, commerce d'art, Millon
Personnes : Provence, comte de - Louis Stanislas Xavier de France
Sujets : portrait - Ordre du Saint-Esprit
Techniques : pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 11, p. 326