Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
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LABILLE-GUIARD Adélaïde


Ecole française

Portrait en buste de Jean-Jacques Bachelier, peintre ( 1724-1806).

1782

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 27038, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII33090

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
LABILLE-GUIARD Adélaïde

TECHNIQUES :
Pastel sur papier gris-bleu marouflé sur une toile tendue sur un châssis chanfreiné à écharpes assemblé à mi-bois. Signé et daté en bas, à gauche, à la mine de plomb : 'Labille f. Guiard / 1782'. Les mesures du cadre sont : H : 00,595 ; L : 00,715 et profondeur : 00,055. La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien des American Friends of the Louvre en 2014.
H. 00,610m ; L. 00,497m


COMMENTAIRE :
Neil Jeffares donne ce pastel à Adélaïde Labille-Guiard, portrait de Jean-Jacques Bachelier ( 1724-1806) (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 270). Christophe Marcheteau de Quinçay, Bernd Pappe, Xavier Salmon, Marie-Gabrielle Capet (1761-1818), Une virtuose de la miniature, Exposition, Caen, Musée des Beaux-arts, 14 juin-21 septembre 2014, Snoeck , 2014, p. 29. Neil Jeffares (www.pastellists.com) fait état de deux copies au pastel, l'une passée en vente à New York, Stair Galleries, le 20 mai 2006, lot 115,repr. (0,52 × 0,47 m), l'autre au Puy-en-Velay le 26 janvier 2015, lot 153,repr., puis à Paris, le 19 juin 2015, lot 145, repr. (Mes Delorme Collin du Bocage. 0,52 × 0,43 m). Après avoir exposé une toute première fois au Salon de l'Académie de Saint-Luc en 1774, Adélaïde Labille-Guiard attendit 1782 pour présenter à nouveau ses œuvres au suffrage du public. Cette année-là, elle montra au Salon de la Correspondance un remarquable ensemble de portraits peints au pastel figurant un autoportrait,le comte de Clermont-Tonnerre, le chirurgien au Châtelet Ruffin, et les peintres Bachelier, Voiriot et Vincent. L'artiste avait déjà pour ambition d'entrer à l'Académie royale de peinture et de sculpture et peut-être avait-elle souhaité tester la réaction du public et de la critique. Le choix des artistes représentés n'avait certainement pas été le fruit du hasard. Membres de l'Académie, ils devaient être aisément reconnus et ainsi témoigner du talent de l'artiste. Peintre animalier de renom, Jean-Jacques Bachelier avait été reçu à l'Académie le 30 septembre 1752 puis comme peintre d'histoire le 1er octobre 1763. Il avait travaillé à de très nombreuses reprises pour le souverain, régulièrement exposé ses œuvres au Salon, collaboré depuis 1751 avec la manufacture royale de porcelaine de Vincennes puis de Sèvres, avant d'être nommé adjoint à professeur en 1763 puis professeur en 1770 et de mettre en place une école gratuite de dessin en faveur des métiers relatifs aux arts. L'homme était donc loin d'être un inconnu. Avec les autres effigies présentées par Labille-Guiard, celle le représentant ne laissa pas les amateurs indifférents. Les Nouvelles de la République des Lettres et des Arts louaient dans le portrait du comte de Clermont-Tonnerre,« grandeur de nature, vu à mi-corps, en uniforme, le casque sur la tête, la main appuyée sur la garde de son épée », « une harmonie soutenue dans un ton vigoureux, joint à une exécution mâle et ferme,bien rare dans ce genre de peinture » (cité par Ratouis de Limay, 1946,p. 101). Son autoportrait avait été jugé si frappant que des battements de mains redoublés s'étaient fait entendre lorsque l'artiste avait paru (Assemblée ordinaire des Savants et des Artistes du 13 juin 1782). Pahin de La Blancherie avait loué dans le journal du Salon la grande vérité de ses ouvrages, la beauté de ses étoffes, la touche ferme et vigoureuse. Pour la satisfaction des visiteurs, le portrait de Bachelier avait été à nouveau exposé en novembre afin que chacun puisse encore juger de sa vérité frappante et de son traitement puissant. L'œuvre aida assurément à la réception de l'artiste à l'Académie le 31 mai 1783. Peu de temps après, alors même que le pastel figurant Bachelier avait été exposé cette fois au Salon du Louvre, L'Année littéraire enchérissait (VI,1783, lettre XIII, p. 259-266) :« Il est plus d'une route pour arriver à la célébrité lorsqu'on prend la nature pour guide, & qu'on sait la reproduire avec autant de succès que Madame Guiard. Les portraits de MM. Vien, Pajou,Bachelier, Beaufort avoient fait connaître cette artiste d'une manière avantageuse, & lui avoient concilié tous les suffrages, avant même que l'Académie eût couronné ses talents en la recevant au nombre de ses membres. On peut ajouter aux portraits que nous venons de citer ceux de MM. Voiriot, Suvée & Gois, ce dernier est peint à l'huile,tous les autres sont au pastel, & tous réunissent à la plus parfaite ressemblance un dessin correct, une touche moëlleuse & ferme, un ton de couleur piquant & vrai.« Ne croyez pas, Monsieur, que ces Portraits, ainsi que tant d'autres, offrent une attitude roide, contrainte, qui annonce l'ennui du modèle & la fatigue de l'artiste ; dans ceux de madame Guiard, on s'imagine converser avec les personnes dont elle offre l'image fidelle, par le ton d'aisance & la facilité qu'on y remarque ; on devine en quelque sorte l'esprit & le caractère de chacun de ses modèles : l'âme semble peinte sur le visage. » (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 74, p. 148-149). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 74.

INDEX :
Personnes : Bachelier, M. - Bachelier, Jean-Jacques
Sujets : portrait
Techniques : pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 11, p. 213