Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 04/11/2021 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

VIVIEN Joseph


Ecole française

Portrait de Maximilien Emmanuel, duc et Electeur de Bavière ( 1662-1726).

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 33293, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII30885

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
VIVIEN Joseph

TECHNIQUES :
Pastel sur deux feuilles de papier bleu préparées en brun assemblées à joints couvrants et marouflées sur une toile tendue sur châssis. Signé et daté au milieu à gauche au pastel bleu : Vivien fecit / 1700. Dans son cadre d'origine aux armes du modèle Numéro 12 au pochoir sur une pièce de papier collée sur le châssis. Les mesures du cadre sont : H : 01,17 ; L : 00,97 et profondeur : 00,08. La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien de Max Blumberg, Eduardo Araujo et M. et Mme Christopher Forbes avec la collaboration des American Friends of the Louvre en 2014.
H. 00,814m ; L. 00,657m


COMMENTAIRE :
Le cadre de ce pastel porte un cartouche sculpté à la bordure supérieure sur lequel figure l'Ordre de la Toison d'Or. Ce portrait a été gravé en ovale en sens inverse et avec quelques variantes par C. Vermeulen, et cent de ces estampes furent offertes par Vivien à l'Académie Royale. (Geneviève Monnier, Inventaire des Collections Publiques Françaises, Pastels des XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, 1972, n° 17). Neil Jeffares donne le pastel à Joseph Vivien et l'identification du modèle, Maximilien Emmanuel (1662-1726), duc et électeur de Bavière (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 558). Œuvres en rapport : Le portrait a été gravé en ovale et en contrepartie avec des variantes par Cornelis Vermeulen (vers 1644 - vers 1708). La lettre de l'estampe indique: J. Vivien pin : il se vend chez ledit sieur rüe St. Honoré au Berceau d'or. C. Vermeulen sc. Le 29 mars 1704, cent épreuves encadrées de l'estampe furent offertes par l'artiste aux officiers et aux membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture (Montaiglon, III, 1880, p. 389-390). L'estampe de Vermeulen a été copiée en gravure par Joseph Friedrich Leopold (1668-1727) et Dominique Sornique (1708-1756). Le portrait a également fait l'objet d'une planche gravée par François de Poilly le jeune (1671-1723). Maximilien Emmanuel fut l'un des principaux mécènes de Joseph Vivien. Fils de Ferdinand Maria de Bavière et d'Henriette de Savoie, il succéda à son père en 1679 comme électeur de Bavière. Important pion sur l'échiquier politique européen, le jeune prince fut dès lors très courtisé par les souverains du temps. Louis XIV favorisa en 1680 le mariage de son fils le Grand Dauphin avec la sœur de Maximilien Emmanuel. En 1685, l'empereur Léopold Ier lui donna la main de sa fille aînée Marie-Antoinette, qui lui apporta en dot ses droits à la succession d'Espagne. En 1692, Charles II d'Espagne le nomma gouverneur des Pays-Bas espagnols, où il demeura jusqu'en 1706. C'est en 1698 que l'électeur sollicita pour la première fois Vivien afin qu'il fixe ses traits et ceux de sa maîtresse la comtesse d'Arco. Donnant toute satisfaction, l'artiste devint son portraitiste officiel. Dès 1700, soit peu après l'exposition de peintures, de sculptures et d'estampes organisée dans la Grande Galerie du Louvre en septembre 1699, Florent Le Comte soulignait que les portraits qu'il avait été peindre à Bruxelles pour Son Altesse électorale de Bavière lui avaient mérité tous les honneurs imaginables (Cabinet des singularitez d'architecture, peinture, sculpture et gravure, III, Paris, 1699, 2e éd., 1702,p. 219). Il semble que l'artiste avait cependant été contraint pour ses portraits figurant Maximilien Emmanuel d'utiliser à plusieurs reprises le même visage, dans la même orientation, le prince n'ayant peut-être accordé que fort peu de temps à l'artiste. Les traits, la disposition tournée vers la droite et la haute perruque apparaissent en effet identiques sur le portrait au pastel du Louvre, celui à mi-corps du château de Berchtesgaden (fonds d'indemnisation Wittelsbach,inv. B Ia 141. Börsch-Supan, 1963, no 65A), celui cadré aux genoux conservé au château de Schleissheim (Bayerische Staatsgemäldesam-mlungen, inv. 2302. Ibid., no 65B), et celui où le modèle paraît en pied devant la ville de Mons (Munich, Residenz, Bayerische Veraltung der Staatlichen Schlösser, Gärten und Seen, inv. no 55. Ibid.,no 67). Si les exemplaires du Louvre et de la Residenz sont respectivement datés par Vivien de 1700 et de 1706, ceux de Berchtesgaden et de Schleißheim ont été considérés par Börsch-Supan comme antérieurs, soit des années 1698-1699. On peut s'en étonner et avancer une nouvelle hypothèse. Offrant les plus petites dimensions de la série, le portrait du Louvre est aujourd'hui le seul à porter la date la plus précoce. Il peut donc parfaitement avoir servi de modèle aux trois autres pastels connus. Il est aussi le seul à présenter une certaine maladresse dans le raccordement du visage et de l'armure, comme si celle-ci avait été ajoutée par l'artiste dans un second temps. Aussi faut-il peut-être y reconnaître l'unique visage peint d'après le modèle, les trois autres constituant des reprises contemporaines ou postérieures. Si l'hypothèse se révélait exacte, la première effigie livrée en 1698 resterait donc à identifier, se distinguant peut-être de la version multipliée à partir de 1700 (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 19, p. 63-65). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 19.

INDEX :
Personnes : Maximilien II Emmanuel, électeur de Bavière - Vermeulen, Cornelis+
Sujets : portrait - Ordre de la Toison d'or
Techniques : pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 13, p. 403