Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 04/12/2024 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

SILVESTRE Israël


Ecole française

Vue de Toul

1665

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 33054, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII15628
MA12514

LOCALISATION :
Réserve des grands albums
Album Silvestre Israël
Folio 43
rapporté au recto

ATTRIBUTION ACTUELLE :
SILVESTRE Israël

TECHNIQUES :
Graphite, pierre noire, plume et encre brune, aquarelle ; trait d'encadrement à la plume et encre brune ; sur une seule feuille de papier H. 36,4 ; L. 91,6 cm Annoté à la plume et encre brune, en haut à droite : 44 ; I ; au milieu : Thoul ; dans le paysage : rouge et vert, vert ; rouge ; Rivière de Meuze ; pré ; bleu Au graphite, nombreuses annotations parfois répétées : rouge et vert ; rouge ; vert ; Terre rouge ; vert ; Rivière ; vert jaune ; sable ; pré vert ; rougate [pour rougeâtre] et vert ; bleu Filigrane : dauphin ; contremarque : dans un cartouche, BMColombier
H. 00,364m ; L. 00,916m

INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.8, p.1573, chap. : Ecole française, Volume 3. (...) Numéro : 12514. Désignation des sujets : Volume 3 [n° 34] [[à l'encre]]. Ce volume est de forme oblongue et relié en veau. Cote : 1DD40

COMMENTAIRE :
"Ancienne ville du Saint Empire romain germanique, Toul, comme Metz et Verdun, fut occupée par Henri II en 1552 en vertu du traité de Chambord passé entre le roi de France et les princes luthériens allemands, puis définitivement incorporée au royaume par le traité de Münster en 1648. La domination française fut encore renforcée en 1664 et 1668 par deux indults autorisant le roi de France à nommer les évêques des Trois-Évêchés. Après avoir dessiné Marsal (1), Moyenvic (2) et Vic (3,) Israël Silvestre gagne Toul, qui l'occupe du 6 au 11 octobre 16654. Il choisit un point de vue très en retrait, à l'est de la ville, au-delà du village de Dommartin, dont les toits sont visibles à droite. Il consacre ainsi la partie basse de la feuille aux légers vallons entre lesquels serpente la Moselle (qu'il annote par erreur « Rivière de Meuze »). Le regard est ainsi dirigé vers la ville fortifiée, qui a pour fond de scène le mont Saint-Michel, à droite. L'abbaye et le faubourg de Saint-Èvre au sud et ceux de Saint-Mansuy au nord calent le panorama à gauche et à droite. Au centre exact du dessin, la cathédrale Saint-Étienne, vue depuis le chevet, domine le profil de la ville, avec son imposante façade à deux tours achevée à la fin du xve siècle. À gauche se détache la collégiale Saint-Gengoult, dont une seule tour a été achevée. Le profil des toits et du chevet est difficilement compatible avec la topographie et le point de vue sur les remparts et la cathédrale. Peut-être Silvestre a-t-il reconstitué un profil à partir de dessins séparés, assumant pour leur articulation une marge de licence, voire d'erreur. Enfin se distinguent, tout à gauche, du côté de Saint-Èvre, l'église Saint-Amand, et, à droite de la cathédrale, l'église des Cordeliers. Silvestre a dessiné un autre profil de la ville de Toul, vu de plus loin et nettement plus au sud, où l'élévation de Saint-Gengoult paraît plus conforme à la réalité (5). Les fortifications avaient fait l'objet, au début des années 1630, d'un plan d'amélioration modeste qui n'a pas été mis en œuvre, la proximité de Marsal et de Moyenvic offrant une protection à la ville (6). L'enceinte est rendue avec une grande exactitude, pour le tracé caractéristique de l'angle rentrant, qui donne à l'enveloppe la forme d'un haricot, comme pour l'implantation aléatoire des tours, de fort diamètre pour l'artillerie aux angles, plus menues et rapprochées sur les fronts de rivière. La variété des couronnements, à mâchicoulis pour les portes, à créneaux ou meurtrières sur les murs, est confirmée par les gravures de l'époque. Dix ans plus tard, Vauban devait rationaliser la place forte en un polygone régulier à neuf faces." Notes : 1. Louvre, Arts graphiques, Inv. 33070 verso. 2.Louvre, Arts graphiques, Inv. 33069 et Inv. 33070 verso. 3. Louvre, Arts graphiques, Inv. 33068. 4. Voir annexe. 5. Faucheux, 307. 6. BnF, Cartes et Plans, GE D-14870. Bibl. : Belin, 1968, no 43. Exp. : Jamais exposé. (Alexandre Gady in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), cat. sous la dir. de Bénédicte Gady & Juliette Trey, n°38 et voir aussi Ibid., B. Gady, p. 190-191).

DESCRIPTION DE L'ALBUM :
« Soixante-seize feuilles proviennent de l'« album Silvestre » (Inv. 33011 à 33086)(80) .../... il s'agit d'un album factice, manifestement constitué au XVIIIe siècle, en réutilisant une reliure en veau, pleine peau lisse, dont les fers laissent penser qu'elle est d'origine nordique (83). L'examen du dos révèle que la reliure a été prise à l'envers par rapport à l'orientation des dessins dans l'album : les fleurons gravés au fer sont renversés, une étiquette de papier masque le caisson de tête et un cuir a été rapporté sur le septième, vraisemblablement pour cacher un ancien titre. Les pages de l'album portent un filigrane (aigle à deux têtes couronnées) et la contremarque de Thomas Marie Dupuy, famille de papetiers de Riom, moulin Grand-Rive à Ambert, actif de 1725 à 1778 (84).../...L'album est entré dans les collections royales à une date inconnue et se trouvait au Louvre pendant la Révolution (85). .../...la plupart des dessins du volume ont d'abord été collés sur une feuille ou sur des bandes de papier bleu, papier ensuite fixé sur la page d'album. L'examen révèle plusieurs étrangetés : les bandes bleues n'entourent que la partie collée des dessins pliés, dont la partie repliée présente des traces d'anciens collages ; certains dessins recto-verso sont attachés par une charnière au papier bleu alors qu'ailleurs c'est le papier bleu lui-même qui est mobile pour donner accès à un dessin collé sur son verso. ../...Depuis la Révolution, les dessins de l'album ont fait l'objet de traitements variés : cer- tains feuillets en ont été détachés, puis réintégrés ou non), d'autres ôtés après découpe des pages d'album, puis réintégrés ou non. Dans certains cas, les bandes de papier bleu ont même été refaites. Tous souffraient d'un empoussièrement dû au caractère non compact de l'album. Le tiers des dessins, de dimensions supérieures à celles de l'ouvrage, avaient dû être pliés lors de sa confection, ce qui créait des zones de fragilité au niveau des pliures et des zones de frottement sur le motif.../... C'est probablement aussi lors de la constitution de l'album que des dessins qui n'en formaient qu'un autrefois ont été coupés et séparés .../... Enfin, le collage des feuilles dans l'album s'était parfois fait sans égard pour la présence de dessins sur leur verso, parfois à demi cachés , parfois entièrement." Notes : 83. Nous remercions Valentine Dubard et Peter Fuhring pour leurs observations éclairantes sur l'album. Les dimensions de l'album sont H. 47,5 ; L. 64 ; ép. 8,5 cm. 84. Raymond Gaudriault & Thérèse Gaudriault, Filigranes et autres caractéristiques des papiers fabriqués en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, 1995, p. 79, signalé par Valentine Dubard. 85. Lorsque Morel d'Arleux dresse l'inventaire Napoléon, il mentionne le volume comme provenant de la collection ancienne (AMN 1 DD 40, vol. 8, p. 1573). (Bénédicte Gady & Juliette Trey, in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), pp. 26-31).

INDEX :
Lieux : Toul
Personnes : Silvestre, Israël, gravure en rapport
Techniques : encre brune à la plume - pierre noire - aquarelle - graphite

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 13, p. 361