Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 09/11/2024 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

SILVESTRE Israël


Ecole française

Vue du château de Versailles depuis l'avant-cour

1682

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 33015, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII15589
MA12514

LOCALISATION :
Réserve des grands albums
Album Silvestre Israël
Folio 7
rapporté au recto

ATTRIBUTION ACTUELLE :
SILVESTRE Israël

TECHNIQUES :
Graphite, règle, plume et encre brune, lavis d'encre grise, aquarelle, rehauts d'or À la plume et encre noire, en haut au milieu : 7, et en haut à droite : I ; trait d'encadrement à la plume et encre noire
H. 00,340m ; L. 00,495m

INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.8, p.1573, chap. : Ecole française, Volume 3. (...) Numéro : 12514. Désignation des sujets : Volume 3 [n° 34] [[à l'encre]]. Ce volume est de forme oblongue et relié en veau. Cote : 1DD40

COMMENTAIRE :
"Silvestre a gravé à plusieurs reprises la façade du château de Versailles côté ville dès le début des années 1660 avant d'exécuter ce dessin, préparatoire à une gravure datée de 1682 (1). Cette estampe, commandée par le Cabinet du Roi, a été publiée dans le cinquième volume, consacré aux « Plans, élévations et vues du château de Versailles (2) ». Le dessin, rehaussé d'or et d'aquarelle bleue et rose, a fait l'objet d'un soin tout particulier. Il pourrait avoir été travaillé en vue d'une présentation, mais Silvestre a laissé certains éléments à l'état d'ébauche : les personnages et les carrosses, tracés au graphite, ont été gommés mais restent discernables. Seuls quelques cavaliers, gardes et promeneurs ont été tracés à l'encre. En revanche, notre dessinateur, suffisamment habile pour les ajouter à main levée sur la plaque de cuivre, a largement enrichi sa gravure de figures à pied, à cheval ou en carrosse. Silvestre représente fidèlement la façade du corps central telle qu'elle avait été remaniée par Jules Hardouin-Mansart en 1678, avec le groupe de Mars et Hercule autour d'une horloge en acrotère sculpté par Gaspard Marsy et François Girardon en 1679, et la balustrade ornée de statues en pierre placée à la naissance des combles (3.) Les deux lucarnes des combles des pavillons fermant la cour de Marbre ont été grattées et barrées d'une croix. De fait, Silvestre ne les grave pas en 1682 dans l'estampe d'après ce dessin. Dans la cour royale, dont les deux ailes venaient de recevoir de grands combles brisés à lanternon, Silvestre a représenté le bassin aux pans coupés, avec son jet central, creusé en 1679 et comblé dès 1683 (4). Les groupes sculptés de la grille, dus à Jean-Baptiste Tuby et Antoine Coysevox, ne furent mis en place qu'en 1682, vraisemblablement après que Silvestre eut exécuté son dessin. Celui-ci a laissé les socles vides, tracé soigneusement à l'encre et aquarelle l'architecture de la cour intérieure puis ajouté au graphite l'emprise des deux groupes avant de marquer au lavis l'ombre de la cour, à gauche, en évitant la silhouette de la sculpture. En revanche, les deux sculptures apparaissent bien dans la gravure, vraisemblablement postérieure à l'installation des groupes et de la cour à Versailles, en mai 1682. Enfin, l'aile du Midi est esquissée à gauche tandis que Silvestre n'a pas représenté l'aile du Nord, encore en projet. La stricte symétrie de cette composition ainsi qu'un point de vue en perspective mettent en scène l'articulation subtile des corps de logis unifiés par Jules Hardouin- Mansart. Quelques années plus tard, Leblond choisit un point de vue surélevé pour représenter le corps central, l'inscrivant ainsi dans la perspective du Grand canal (cat. 76)." Notes : 1. Faucheux, 317-1, 317-6 à 317-10, 317-13, 317-17 à 317-19. 2. Catalogue, 1743, p. 5. 3. Le Guillou, 1976, fig. 7 p. 55 ; Gady (A.), 2010, p. 173-174. 4. Ibid., p. 173. Bibl. [voir document associé] : Belin, 1968, no 84. Exp. : Paris, 1983, no 466 (notice par Béatrix Saule). (Juliette Trey in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), cat. sous la dir. de Bénédicte Gady & Juliette Trey, n°71).

DESCRIPTION DE L'ALBUM :
« Soixante-seize feuilles proviennent de l'« album Silvestre » (Inv. 33011 à 33086)(80) .../... il s'agit d'un album factice, manifestement constitué au XVIIIe siècle, en réutilisant une reliure en veau, pleine peau lisse, dont les fers laissent penser qu'elle est d'origine nordique (83). L'examen du dos révèle que la reliure a été prise à l'envers par rapport à l'orientation des dessins dans l'album : les fleurons gravés au fer sont renversés, une étiquette de papier masque le caisson de tête et un cuir a été rapporté sur le septième, vraisemblablement pour cacher un ancien titre. Les pages de l'album portent un filigrane (aigle à deux têtes couronnées) et la contremarque de Thomas Marie Dupuy, famille de papetiers de Riom, moulin Grand-Rive à Ambert, actif de 1725 à 1778 (84).../...L'album est entré dans les collections royales à une date inconnue et se trouvait au Louvre pendant la Révolution (85). .../...la plupart des dessins du volume ont d'abord été collés sur une feuille ou sur des bandes de papier bleu, papier ensuite fixé sur la page d'album. L'examen révèle plusieurs étrangetés : les bandes bleues n'entourent que la partie collée des dessins pliés, dont la partie repliée présente des traces d'anciens collages ; certains dessins recto-verso sont attachés par une charnière au papier bleu alors qu'ailleurs c'est le papier bleu lui-même qui est mobile pour donner accès à un dessin collé sur son verso. ../...Depuis la Révolution, les dessins de l'album ont fait l'objet de traitements variés : cer- tains feuillets en ont été détachés, puis réintégrés ou non), d'autres ôtés après découpe des pages d'album, puis réintégrés ou non. Dans certains cas, les bandes de papier bleu ont même été refaites. Tous souffraient d'un empoussièrement dû au caractère non compact de l'album. Le tiers des dessins, de dimensions supérieures à celles de l'ouvrage, avaient dû être pliés lors de sa confection, ce qui créait des zones de fragilité au niveau des pliures et des zones de frottement sur le motif.../... C'est probablement aussi lors de la constitution de l'album que des dessins qui n'en formaient qu'un autrefois ont été coupés et séparés .../... Enfin, le collage des feuilles dans l'album s'était parfois fait sans égard pour la présence de dessins sur leur verso, parfois à demi cachés , parfois entièrement." Notes : 83. Nous remercions Valentine Dubard et Peter Fuhring pour leurs observations éclairantes sur l'album. Les dimensions de l'album sont H. 47,5 ; L. 64 ; ép. 8,5 cm. 84. Raymond Gaudriault & Thérèse Gaudriault, Filigranes et autres caractéristiques des papiers fabriqués en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, 1995, p. 79, signalé par Valentine Dubard. 85. Lorsque Morel d'Arleux dresse l'inventaire Napoléon, il mentionne le volume comme provenant de la collection ancienne (AMN 1 DD 40, vol. 8, p. 1573). (Bénédicte Gady & Juliette Trey, in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), pp. 26-31).

INDEX :
Lieux : Versailles, château
Personnes : Silvestre, Israël, gravure en rapport - Coysevox, Antoine+ - Girardon, François+ - Marsy, Gaspard+ - Tuby, Jean-Baptiste+ - Mansart, Jules Hardouin+
Techniques : encre brune à la plume - lavis (gris) - rehauts d'or - aquarelle - graphite - règle

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 13, p. 355