© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Michel Urtado
Ecole française
Etude d'après le visage de Louis XIV de trois quarts tourné vers la droite.1667
INVENTAIRES ET CATALOGUES :Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 29874, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII30646
MA12689Numéros de catalogue :
Guiffrey et Marcel G6316
LOCALISATION :Réserve des pastels
ATTRIBUTION ACTUELLE :LE BRUN Charles
TECHNIQUES :Pastel sur papier gris-beige, collé par les bords sur carton.
La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien de Stephen A. Geiger avec la collaboration des American Friends of the Louvre en 2012.
H. 00,523m ; L. 00,402m
HISTORIQUE :Atelier de Charles Le Brun. Saisie du fonds d'atelier par l'administration royale en février 1690. Cabinet du roi. Inscrit par Morel d'Arleux avant 1827 sur l'inventaire général du musée Napoléon devenu Musée royal,sous le numéro 12689. La restauration de cette œuvre en 2012 (décadrage, dépoussiérage) a été rendue possible grâce au soutien de Stephen A. Geiger, avec la collaboration des American Friends of the Louvre.
Dernière provenance : Cabinet du Roi
Mode d'acquisition : saisie atelier de Le Brun
Année d'acquisition : 1690
INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.9, p.1706, chap. : Ecole française, Peintures et dessins encadrés, etc.. (...) Numéro : 12689. Nom du maître : Idem [[ [Le Brun, Charles] [[à l'encre]] /&. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 59. Désignation des sujets : Tête d'homme vue de trois quarts. Elle est faite au pastel. [portant le n° 79] [[à l'encre]] Dimensions : H. 50,5 x L. 39cm. Origine : Idem & Collection ancienne /&. Emplacement actuel : Idem & Calcographie du Musée Napoléon /&. Observations : Idem & [Remis au Musée] [[à l'encre]] ]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]] [[trait oblique / au crayon / sur le n° d'ordre]] [[trait oblique / au crayon]]. Annotations marginales sur l'inventaire : [Pastel n° 18] [[à l'encre]] [9] [[au crayon / sur le chiffre 18]]. Cote : 1DD41
COMMENTAIRE :'Portrait au pastel de Louis XIV. Les moustaches, relevées presque parallèlement à la lèvre supérieure, conduisent à dater ce portrait de 1667. Il a été probablement réalisé comme prototype, en vue de la tenture de 'L'Histoire du Roy' ; toutefois, aucune des tapisseries de la suite montre le Roi dans cette pose. En revanche, dans le frontispice du 'Retour de la campagne de Flandre' pour la thèse de J.-B. Colbert, marquis de Seignelay (cf. Inv. 29423), le Roi apparaît tel qu'il est vu dans ce portrait, avec la très longue perruque plate sur le sommet de la tête et dont les mèches épaisses couvrent le front.' (L. Beauvais, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, Inventaire général des dessins, Ecole française, Charles Le Brun, 1619-1690, tome I, Paris, RMN, 2000, n° 1959, p. 533) Ce pastel est en relation avec l'INV.29872 et l'INV.29873.
Charles Le Brun conserva dans son atelier trois études rehaussées de pastel d'après le visage du roi Louis XIV. Toutes trois entrèrent dans les collections royales en 1690. Au décès de l'artiste, le 12 février 1690, le marquis de Louvois, surintendant des Bâtiments, avait fait apposer les scellés sur les ateliers et les logements du Premier peintre afin de retenir, pour les collections du souverain, la presque totalité des œuvres, essentiellement des études préparatoires, demeurées en possession de Le Brun. Il s'agissait là d'un
processus naturel, l'administration des Beaux-Arts considérant que le fruit du travail du Premier peintre lui appartenait car accompli dans le cadre de sa fonction officielle et contre une pension annuelle fixée à 12 000 livres. Dressé en 1690 par Jean Prioult avec l'aide de René Antoine Houasse, l'inventaire regroupa alors non seulement les dessins de
la collection Jabach, qui avaient été acquis en 1671 et avaient été depuis conservés à l'hôtel de Gramont, propriété royale située juste à l'extérieur du Vieux Louvre, entre la rue du Coq et le cul-de-sac des Pères-de-l'Oratoire, mais aussi les centaines de feuilles de Le Brun restées dans ce même hôtel qui lui servait de logement, celles se trouvant à la manufacture royale des Gobelins dans la chambre dite de l'Horloge et dans le cabinet adjacent, celles laissées au domicile parisien du maître rue des Fossés-Saint-Victor, et dans
sa maison de Montmorency, et les dessins et cartons liés au chantier de la Grande Galerie de Versailles exécutés par Nivelon afin d'être gravés par Simonneau, restés chez chacun de ces deux artistes. Appartenant à ce précieux fonds d'atelier, les trois études figurant Louis XIV avaient été très certainement tracées en présence du roi afin de conserver ses traits à plusieurs âges et permettre ainsi de les reproduire avec fidélité, à la fois sur le grand chantier versaillais ou sur celui des tapisseries de l'Histoire du Roy tissées aux Gobelins, mais aussi pour certains tableaux le mettant en scène, ou pour l'illustration gravée de thèses et de livres. Ainsi que l'a souligné Lydia Beauvais (2000, t. I, p. 533-534, nos 1959 à 1961), le portrait le plus ancien (Inv. 29874) semble avoir été tracé en 1667. Louis XIV, que l'on a parfois confondu avec son frère Philippe d'Orléans (Bouchot-Saupique, 1930, no 56), y est représenté avec de fines moustaches relevées presque parallèlement à la lèvre supérieure et avec la longue perruque plate sur le sommet de la tête alors à la mode. Contemporaine du travail d'invention de la tenture de l'Histoire du Roy, la feuille, largement rehaussée de pastel, ne fut pas utilisée de manière littérale pour l'un des cartons. Par contre, elle servit de modèle pour la figure du roi apparaissant sur le frontispice gravé par François de Poilly du Retour de la campagne de Flandre, illustrant la thèse de philosophie que Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelay, le fils du ministre, soutint le 29 août 1668 au collège de Clermont à Paris et dédia au monarque. La seconde étude (Inv. 29873) présente Louis XIV de profil avec les moustaches relevées en pointe, effilées aux extrémités, telles qu'il les fit tailler à partir de 1669. Sur plusieurs tapisseries de l'Histoire du Roy, le souverain est ainsi présenté de profil tourné vers la gauche. Le dessin peut, en particulier, avoir servi pour la quatrième pièce de la série illustrant le Renouvellement d'alliance avec les Suisses. Enfin, le troisième visage (Inv. 29872) est postérieur aux deux premiers. Également présenté de profil, Louis XIV y paraît plus âgé et vêtu à l'antique, le cou découvert et mis en valeur par une draperie. Peut-être le dessin fut-il tracé en prévision du chantier de la voûte de la Grande Galerie à Versailles, dont Le Brun commença à peindre les différents compartiments avec l'aide de ses assistants et de ses collaborateurs à partir de 1678. L'encadrement ovale en partie inférieure de la feuille a également conduit Lydia Beauvais à rapprocher l'œuvre du portrait à l'antique s'inscrivant au centre du frontispice gravé par Sébastien Leclerc pour l'Explication des tableaux de la Galerie de Versailles et de ses deux salons publiée par Pierre Rainssant en 1687. Études tracées sur le vif, chacun des trois dessins témoigne d'une exécution qui fut certainement très rapide, toute l'attention de Le Brun se concentrant sur le visage impérieux du modèle à l'aide des craies et de la réserve du papier. Plus ou moins largement rehaussés de pastel, ils laissent tous trois un précieux témoignage du véritable visage de Louis XIV (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 1-2-3, p. 44 à 45).
INDEX :Collections : Le Brun, atelier
Personnes : Louis XIV, roi de France - Colbert, Jean-Baptiste+
Sujets : portrait - Le Brun, Charles, Tenture de l'Histoire du Roi - Seignelay, Jean-Baptiste Colbert, marquis de, Retour de la campagne de Flandre
Techniques : carton - papier - papier gris-beige - pastel
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 12, p. 232