© Musée du Louvre, dist. GrandPalaisRmn / Laurent Chastel
Ecole romaine et ombrienne
Tête de femme, de trois quarts vers la gauche : la CharitéINVENTAIRES ET CATALOGUES :Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 10958, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII1550
MA1491LOCALISATION :Petit format
ATTRIBUTION ACTUELLE :SANTI Raffaello
Oberhuber, Konrad
ANCIENNES ATTRIBUTIONS : ANONYME ITALIEN XVIè s
TECHNIQUES :Pierre noire, estompe, rehauts blancs à la craie, mise en place au stylet, papier beige, vergé (lignes de chainette verticales, écartement : 30 mm). Collé en plein. Trous de vers.
H. 00,231m ; L. 00,161m
HISTORIQUE :E. Jabach (L. 2959) ; dessin d'ordonnance ayant perdu son montage ; Inventaire Jabach, Desseins d'ordonnances de l'escolle de Raphaël, n° 588 (« Raphael ») - Entré dans le Cabinet du Roi en 1671 ; paraphe de Jean-Charles Garnier d'Isle, contrôleur des Bâtiments du roi, apposé lors du récolement effectué en 1752 (L. 2962), marques de la commission du Muséum (L. 1899) et du Conservatoire (L. 2207).
Dernière provenance : Jabach, Everhard
Mode d'acquisition : cabinet du roi
Année d'acquisition : 1671
INVENTAIRE JABACH :Dessin probablement issu de l'ensemble des dessins dits d'ordonnance collés et dorés de la collection d'Everhard Jabach acquis pour le roi en 1671
A. Critères de l'identification
Le dessin ne présente aucun des signes attestant sa provenance et son acquisition en 1671 :
- montage Jabach ivoire à large bande d'or fin ;
- numéro d'inventaire Jabach à la sanguine, au verso du montage ;
- paraphe Jabach à l'encre brune [L. 2959], au verso du montage ;
- marques, au verso du montage, du récolement des dessins Jabach effectué en 1690 par Jean Prioult, commissaire-enquêteur au Châtelet de Paris, à la suite du décès de Charles Le Brun, premier peintre du roi, directeur et garde général du Cabinet des tableaux et dessins :
- transcription en toutes lettres du numéro d'inventaire Jabach ;
- paraphe Prioult [L. 2953].
Sa présence dans les collections royales à la date de 1752 est attestée par le paraphe de Jean-Charles Garnier d'Isle, contrôleur des Bâtiments du roi, apposé lors du récolement effectué en 1752 [L. 2961].
L'iconographie, la technique et les dimensions du montage telles qu'on peut les restituer sont en accord avec la description donnée par l'une des notices de l'inventaire établi par Jabach en 1671.
B. Notice de l'Inventaire Jabach, février 1671. Mise au net.
Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrit français 869
Desseins d'ordonnances de l'escolle de Raphaël :
588
Une teste de femme à la pierre noire et rehaussé sur du papier roux de 8 pouces 1/2 de long sur 11 pouces de hault
dudit Raphael
INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.2, p.200, chap. : Ecole romaine, carton 12. (...) Numéro : 1491. Nom du maître : Idem [[ Rafaelle Sanzio /&. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 102. Désignation des sujets : Une tête de femme. Dessin aux crayons noir et blanc.
Il a été exposé en l'an cinq mention d'exposition barrée au crayon Dimensions : H. 23,5 x L. 16cm. Origine : Collection ancienne.Prix de l'estimation de l'objet : 5francs. Emplacement actuel : Idem & Calcographie du Musée Napoléon /&. Observations : Idem & [Remis le 27 décembre 1828 pour être relié] [[à l'encre]] ]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]] [[trait oblique / au crayon / sur le n° d'ordre]]. Cote : 1DD34
COMMENTAIRE :Dans le catalogue de l'exposition Art royal. Meisterzeichnungen aus dem Louvre, Salzbourg, Autriche, Salzburg Museum - 9 juin 2017 - 3 septembre 2017, Dominique Cordellier a écrit la notice suivante : 'Le dessin, dont la présence dans les collections royales n'est attestée qu'à partir de 1752, quand Jean-Charles Garnier d'Isle, contrôleur des Bâtiments du roi, y appose son paraphe comme marque de récolement, ne présente aucun des signes attestant sa provenance de la collection Jabach et son acquisition par Louis XIV en 1671, mais l'iconographie, la technique et les dimensions sont telles qu'on peut y reconnaître la feuille décrite dans une des notices de l'inventaire établi par Jabach en 1671 qui décrit « « Une teste de femme à la pierre noire et rehaussé sur du papier roux de 8 pouces 1/2 de long sur 11 pouces de hault du dit Raphael ». Cette attribution à Raphaël, justifiée par la douceur et la plénitude idéale du visage et la douceur subtile du sfumato de son modelé, a été conservée jusqu'au début du XIXe siècle (Morel d'Arleux, II, n° 1491). Ecartée par la suite au profit d'un artiste anonyme (Frédéric Reiset dans l'Inventaire manuscrit du cabinet des dessins, vol. 5, p. 208), d'un copiste (Joseph Archer Crowe et Giovanni Battista Cavalcaselle, Raphael , his Life and Works, Londres, John Murray, I, 1882, II, 1885, p. 535) ou d'un membre de l'atelier du maître (J. Shearman, cité par Konrad Oberhuber, Raphaels Zeichnungen. Abteilung IX. Entwürfe zu Werken Raphaels und seiner Schule im Vatikan, 1511-12 bis 1520, Berlin, Gebr. Mann Verlag, 1972, p. 196, donne le dessin à Giulio Romano ; Bacou, 1983-1984, n° 23, considère "la paternité de Penni" comme "l'une des possibilités à retenir"), elle a été de nouveau régulièrement soutenue à partir de 1972 (Konrad Oberhuber, Raphaels Zeichnungen. Abteilung IX. Entwürfe zu Werken Raphaels und seiner Schule im Vatikan, 1511-12 bis 1520, Berlin, Gebr. Mann Verlag, 1972, p. 196-197 n° 480). Sa relation avec la tête de l'Allégorie de la Charité peinte à fresque, à droite du pape Saint Urbain Ier, sur le mur sud de la Chambre de Constantin au Vatican, dont l'exécution revient à l'un des gioveni de Raphaël, avait déjà été établie par Crowe et Cavalcaselle en 1885, mais Oberhuber a su y reconnaitre une étude originale du maître lui-même et non une copie. Par sa technique et son style, la feuille s'apparente d'ailleurs à un dessin d'ensemble de la figure conservée à Oxford (Ashmolean Museum, Inv. P II 665. H. 0,313 ; L. 0,152 m. [Parfois donnée à Penni mais à présent rendue à Raphaël]), mais son échelle, nettement plus grande, est presque celle d'un carton auxiliaire. Oberhuber a aussi signalé la ressemblance de cette tête de femme avec celle de la Vierge peinte dans un tableau conservé au Musée du Prado à Madrid, La Vierge et l'Enfant avec Sainte Elisabeth et le petit Saint Jean, dite La Perle, attribué par certains à Raphaël et par d'autres à l'un de ses meilleurs élèves, Giulio Romano. De ce fait, et sans prendre garde au fait que les ombres y étaient distribuées en sens inverse, quelques historiens ont été tentés de voir dans le dessin exposé une étude pour ce tableau (en particulier, John Shearman [cité par Oberhuber, 1972, p. 196], Arnold Nesselrath, Das Fossombroner Skizzenbuch, [Studies of the Warburg Institute, ed. By J.B. Trapp, vol. 41], Londres, The Warburg Institute, University of London, 1993, p. 22 note 20) et Jürg Meyer zur Capellen, Raphael, A Critical Catalogue of his Paintings, vol. II, The Roman Religious Paintings, ca 1508-1520, Landshut, 2005, p. 187-188)'.
BIBLIOGRAPHIE :
Notices des dessins originaux, cartons, gouaches, pastels, émaux et miniatures du Musée Central des Arts. Exposés pour la première fois dans la Galerie d'Apollon. Le 28 Thermidor de l'an V [1797] de la République Française. Première Partie, Paris, Musée du Louvre,15 août 1797 - 19 juillet 1802, n° 163 ;
Joseph Archer Crowe et Giovanni Battista Cavalcaselle, Raphael , his Life and Works, Londres, John Murray, I, 1882, II, 1885, p. 535;
Konrad Oberhuber, Raphaels Zeichnungen. Abteilung IX. Entwürfe zu Werken Raphaels und seiner Schule im Vatikan, 1511-12 bis 1520, Berlin, 1972, p.196-197 n° 480, pl. 79 (Raphaël);
Rolf Quednau, Die Sala di Costantino im Vatikanischen Palast, Hildesheim- New York, 1979, p. 101 et ss ;
Paul Joannides, The Drawings of Raphael with a Complete Catalogue, Phaidon, 1983, p. 246 n° 454, sous n° 451 p. 246 ;
Roseline Bacou, Autour de Raphaël : LXXXe exposition du Cabinet des dessins, Paris, Musée du Louvre, 24 novembre 1983 - 13 janvier 1984, n° 23 (Atelier de Raphaël) ;
Jean-Pierre Cuzin, Raphaël, vie et œuvre, Fribourg, Bibliothèque des Arts, 1983, p. 69 (Raphaël) ;
Konrad Oberhuber et Sylvia Ferino Pagden, dans Eckart Knab, Erwin Mitsch, Konrad Oberhuber (avec la collaboration de Sylvia Ferino-Pagden, Raffaello, I disegni, édition italienne par Paolo Dal Pogetto, Florence, Nardini ed., 1983, p.639 n° 590, repr. ;
Rolf Quednau, « Aspects of Raphael's « ultima maniera » in the light of the Sala di Costantino », dans Raffaello a Roma - Il convegno del 1983 , Rome, 1986, p. 245-257, en particulier p. 249 ;
Dominique Cordellier et Bernadette Py, Musée du Louvre - Inventaire des dessins italiens - V. Raphaël, son atelier, ses copistes, Paris, 1992, n° 967 ;
Dominique Cordellier et Bernadette Py, Raphaël : autour des dessins du Louvre, Rome, Académie de France à Rome, 30 mars - 24 mai 1992, n° 134 ;
Arnold Nesselrath, Das Fossombroner Skizzenbuch, Londres, 1993, p. 22 ;
Emmanuelle Gueneau et Anna Sermonti, Visions capitales, Musée du Louvre, Paris, France, 27 avril - 27 juillet 1998, n° 14 ;
Achim Gnann, cat. exp. Roma e lo stile classico di Raffaello, 1515-1527, sous la direction de Konrad Oberhuber, Mantoue, Palazzo Te, 20 mars -30 mai 1999, p. 220 ;
Adreina Fasano, dans cat. exp. Raphaël : Grâce et beauté, sous la direction de P. Nitti, M. Restellini, C ; Strinati, Paris, Galerie d'exposition du musée du Luxembourg, 10 octobre 2001 - 27 janvier 2002, n° 25 ;
Lina Propeck, Du Cabinet royal au « cabinet aux trois serrures ». Pour une histoire de la collection des dessins du Louvre, Paris, Musée du Louvre, 14 mai - 8 septembre 2003, , s.p. (p. 4) ;
Jürg Meyer zur Capellen, Raphael, A Critical Catalogue of his Paintings, vol. II, The Roman Religious Paintings, ca 1508-1520, Landshut, 2005, p. 187-188 ;
Paul Joannides et Tom Henry, El ultimo Raffaello, Madrid, Museo nacional del Prado, 12 juin - 16 septembre 2012, n° 52.
INDEX :Collections : Jabach, Everhard - Cabinet du Roi
Lieux : Rome, Vatican, Sala di Costantino, Oxford, Ashmolean Museum, oeuvre en rapport, Madrid, Museo del Prado, oeuvre en rapport, Rome, Vatican, Sala di Costantino, oeuvre en rapport
Sujets : Allégorie de la Charité
Techniques : papier beige - pierre noire - rehauts de blanc - stylet - pierre noire estompée
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 5, p. 208