Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
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ANONYME FRANCAIS XVIIIè s


Ecole française

Portrait de Pierre Joseph Alary, membre de l'Académie de l'Entresol entre 1690 et 1770

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 35159, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII34975

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
ANONYME FRANCAIS XVIIIè s

TECHNIQUES :
Pastel sur papier marouflé sur toile tendue sur châssis. Dimensions avec cadre H. 0,950 L. 0,975 m.
H. 00,650m ; L. 00,545m

HISTORIQUE :
Peut être offert par le modèle à l'Académie française. Don de l'Académie française au roi Louis-Philippe en 1839.au musée du Louvre. Mis en dépôt au Musée Bertrand de Châteauroux par arrêté du 4 août 1923. Inscrit sur l'inventaire du musée Bertrand sous le nom de Baze (?) sous le numéro de dépôt D. 342. Arrêté de renouvellement de dépôt en date du du 10 octobre 2018. Arrêté de fin de dépôt en date du du 18 juin 2019 (D201900952). Rentré au département des Arts graphiques le 20 octobre 2020.
Dernière provenance : Louis-Philippe, biens privés
Mode d'acquisition : don
Année d'acquisition : 1827


COMMENTAIRE :
Le château de Versailles conserve un portrait de Pierre Joseph Alary peint à l'huile sur toile au xviiie siècle qui reprend le visage et le buste du pastel appartenant au musée du Louvre (inv. MV 2971. Constans, 1995, II,no 6013, repr.). Provenant de l'Académie française, l'œuvre porte en bas l'inscription : P. JO. ALARY. 1723. Elle est actuellement en dépôt à l'Institut de France à Paris. Neil Jeffares reproduit la photo d'un pastel publié par Nicolas Clément dans sa biographie dédiée à l'abbé Alary parue à Paris en 2002, qu'il considère comme un second exemplaire (www.pastellists.com, Pougin de Saint-Aubin). Il nous semble qu'il s'agit de celui déposé au musée Bertrand à Châteauroux. Aucune variante ne distingue en effet l'œuvre reproduite du pastel du Louvre. Pierre Joseph Alary a pour tout titre de gloire d'avoir été le sous-précepteur du jeune Louis XV avant d'apprendre à lire au Dauphin lorsqu'il était encore tout enfant entre les mains des femmes.Ainsi que le révèle la Nouvelle Biographie générale publiée par Firmin Didot frères sous la direction du docteur Hoefer (Paris, 1855, t. I,colonne 518), il était fils d'un apothicaire de Paris et disciple de Louis Dufour de Longuerue (1651-1652 - 1733), abbé de Notre-Damede-Sept-Fontaines à Fagnon à partir de 1674, puis de Saint-Jean du- Jard près de Melun à partir de 1684, homme de grand talent qui bénéficia de la protection de Fénelon et s'illustra par sa Description historique et géographique de la France ancienne et moderne publiée à Paris en 1719. Accusé en 1718 d'avoir participé à la conspiration de Cellamare, Alary parvint à se disculper et à s'attirer les bonnes grâces du Régent Philippe d'Orléans, qui lui donna le poste de sous-précepteur du roi. C'est à cette seule position qu'il dut d'être reçu à l'Académie française le 30 décembre 1723. Fondateur avec l'abbé Charles Irénée Castel de Saint-Pierre du club de l'Entresol, qui réunit certains des plus beaux esprits du temps tous les samedis de cinq heures du soir à huit heures dans l'appartement mis à sa disposition à l'entresol de l'hôtel du président Hénault place Vendôme, il s'était rapidement imposé en « beau diseur, bel homme et très-bien venu des femmes » (Mémoires secrets,t. 5, p. 200), disputant politique et économie avec Montesquieu, Helvétius, le marquis d'Argenson ou bien Mme du Deffand jusqu'en 1731, année au cours de laquelle Louis XV fit fermer le club, dont les idées avaient été jugées trop libres. Dans son Histoire des membres de l'Académie française morts depuis 1700 jusqu'en 1771 (Paris, 1787, t. VI,p. 315), D'Alembert sut faire en homme d'esprit l'éloge de cet académicien qui n'avait rien publié. Après un long développement sur l'abbé de Longuerue, le maître d'Alary, il concluait : « L'élève, à l'exemple du maître, a gardé pour lui et pour quelques amis, moitié par modestie, moitié par amour du repos, les richesses qu'il avait acquises par plus de soixante années d'étude : il n'en a rien communiqué au public ; et s'il n'a pas fait bien haut parler la renommée en sa faveur, du moins il n'a pas vu la jalousie et la haine acharnées et réunies pour lui disputer un peu de fumée. » Le pastel du Louvre présente l'homme dans son cabinet de travail, au-devant de sa bibliothèque dont le contenu fit l'objet après sa mort en 1771 d'un petit opuscule de trente-huit pages publié chez Musier fils, libraire installé quai des Augustins. Déjà âgé, Alary se complaisait alors dans une vie agréable dont son ami le marquis René Louis de Voyer d'Argenson se fit l'écho dans ses mémoires (Paris, 1825, p. 229-231). Après s'être retiré de la Cour, il avait tranquillement vécu chez lui, très assidu aux séances de l'Académie. Il possédait le prieuré de Gournay-sur-Marne, à quelques lieues de Paris. Le bénéfice était d'un assez bon revenu et la maison priorale dans une position charmante. L'abbé y menait une vie heureuse et même voluptueuse en tout bien tout honneur. Il y recevait des femmes aimables et de bonne compagnie dont il était l'hôte complaisant. En tout, sa façon de vivre était digne d'envie. Offert en 1839 par l'Académie française à Louis-Philippe,le pastel est d'une exécution somme toute assez modeste. Neil Jeffares a proposé d'y reconnaître une oeuvre de Claude Pougin de Saint-Aubin (vers 1721 - 1783). Membre à partir de 1750 de l'Académie de Saint-Luc, où il exposa régulièrement un grand nombre de ses œuvres entre 1751 et 1764, ce pastelliste fut reconnu pour son extrême facilité et son talent à saisir la ressemblance (Journal de Paris, 28 juin 1783). Les œuvres autographes aujourd'hui conservées en petit nombre confirment un tel jugement et nous semblent d'un métier plus élaboré, en particulier dans le traitement des chairs et 151 des étoffes (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 151, p. 296 et p. 333). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations.

INDEX :
Collections : Académie Française
Personnes : Alary, Pierre Joseph
Sujets : portrait
Techniques : pastel - papier marouflé sur toile

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 14, p. 326