Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 04/11/2021 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

ECOLE ALLEMANDE XVIIIè s


Ecole allemande

Portrait de Johann Kaspar Lavater, portant un vêtement brun ( 1741-1801).

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 19180, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII30887

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
ECOLE ALLEMANDE XVIIIè s

ANCIENNES ATTRIBUTIONS :
ANONYME ALLEMAND fin XVIIIè s

PROPOSITIONS D'ATTRIBUTIONS :
Attribué à LAVATER Johann Kaspar
Salmon, Xavier, 2018
Attribué à LIPS Johann Heinrich
Salmon, Xavier, 2018

TECHNIQUES :
Pastel sur papier bleu collé en plein sur une feuille de papier fixée directement sur le châssis et amidonnée au verso La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien des American Friends of the Louvre en 2014.
H. 00,585m ; L. 00,470m


COMMENTAIRE :
Une copie anonyme peinte au pastel sur papier vergé (0,230 × 0,185 m) est conservée au musée des Beaux-Arts d'Orléans (inv. 1156. Klinka-Ballesteros,2005, p. 48, no 95). Ayant appartenu à Paul Henri Charles Cosson (Paris, 1849 - Paris, 1926), elle a été léguée par ce dernier au musée d'Orléans le 18 février 1926 par voie testamentaire. L'oeuvre est entrée au musée d'Orléans le 15 juin 1927, en même temps qu'un autre petit portrait d'un homme anonyme exécuté en pendant par le même artiste (inv. 1156 A). Sur le carton de protection arrière du portrait de Lavater, une annotation à la plume et encre brune précise : Jean Gaspar /Lavater - peint / en 1786. Sur le carton du portrait masculin est également mentionné au crayon : Copié en petit par / l'auteur du portrait / original / 1786 avec le monogramme LG. Le pastel du Louvre a été lithographié au début du xixe siècle par François Séraphin Delpech (1778-1825). Né le 15 novembre 1741 à Zurich dans une famille de la haute bourgeoisie, Johann Kaspar Lavater s'illustra dès son jeune âge en dénonçant publiquement les malversations de l'un des baillis de la ville. Après un voyage en Allemagne avec son ami Johann Heinrich Füssli, il rentre à Zurich en mars 1764 et, après cinq années, est nommé pasteur dans l'une des paroisses de la cité. À la même époque, il se lie avec certains des plus grands penseurs du temps comme Johann Gottfried Herder (1745-1803) ou Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832), et commence à écrire l'essai sur la physiognomonie qui le rendra célèbre. Entre 1775 et 1778 paraît la première édition de son travail en allemand, sous le titre Physiognomische Fragmente zur Beförderung der Menschenkenntnis und Menschenliebe. En 1782, 1783, 1786 et 1803 sont publiés les quatre volumes de l'édition française complètement revue. Désormais reconnu, Lavater veille à la diffusion de sa propre image, peut-être en se dessinant puisqu'il pratiquait cet art, mais surtout en posant pour plusieurs artistes dont les œuvres furent largement diffusées par l'estampe. Outre Alexander Speissegger (1750-1798) et Johann Heinrich WilhelmTischbein (1751-1829), Felix Maria Diogg (1762-1834), Marquard Wocher (1760-1830) et surtout Johann Heinrich Lips (1758-1817) furent appelés à fixer ses traits. Dessinateur, peintre, pastelliste et graveur, Lips fut celui qui entretint les liens les plus étroits avec Lavater, devenant son ami et donnant un grand nombre de gravures pour l'illustration des Physiognomische Fragmente. Il pourrait être l'auteur du pastel conservé au musée du Louvre. Le traitement un peu flouté des chairs semble cependant un peu différent du seul autre pastel de Lips que nous connaissions, le portrait de Karoline von Wolzogen (Jeffares, www.pastellists.com, Lips). Il est également possible d'imaginer que l'œuvre ait été peinte par Lavater lui-même. La petite copie conservée au musée des Beaux-Arts d'Orléans (fig. 61. Inv. 1156) porte sur son carton de protection arrière une précieuse annotation précisant que l'effigie a été peinte en 1786, ce qui serait donc aussi la date d'exécution du pastel du Louvre. De la même main, le portrait d'homme inconnu, probablement un proche de Lavater, lui faisant pendant à Orléans (fig. 62. Inv. 1156A) présente également sur son carton de protection une autre mention indiquant qu'il a été copié en petit en 1786 par l'auteur du portrait original. On peut donc en conclure qu'il en avait été de même pour l'effigie de Lavater. Or l'annotation associée au portrait d'homme anonyme est suivie du monogramme LG. Ne s'agit-il pas là des initiales de Gaspard Lavater, qui serait du coup l'auteur des deux petits portraits d'Orléans et du pastel du Louvre, tous trois d'un traitement similaire, en particulier dans le rendu des chairs ? (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 100, p. 212-213).

INDEX :
Personnes : Lavater, Johann Kaspar
Techniques : pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 8, p. 136