Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 04/11/2021 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.
école de

BOUCHER François


Ecole française

Portrait en buste d'une jeune fille appuyée sur une corbeille de fleurs
Marie-Emilie Boucher ( 1740-1784), seconde fille de François Boucher.

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 24813, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII30925

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
école de BOUCHER François

PROPOSITIONS D'ATTRIBUTIONS :
BOUCHER François
Salmon, Xavier, 2018
Copie d'après BOUCHER François
Jeffares, Neil, 2006

TECHNIQUES :
Pastel sur vélin tendu sur châssis. Agrandissement du châssis en haut et en bas au moyen de tasseaux vissés recouverts de papier bleu H. 0,463 ; L. 0,380 m Signé et daté en haut à gauche : F. Boucher / 1756. Annotation biffée au dos : Inventaire Gal. / 12992. La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien de Joan et Mike Kahn en 2016.
H. 00,463m ; L. 00,380m

HISTORIQUE :
Le pastel a sans doute appartenu à Pierre Marie Gaspard Grimod, comte d'Orsay (1748-1809). Peut-être s'agit-il de l'un des trois portraits de femmes (nos 58, 59 et 92) ou du portrait au pastel (no 95) cités dans l'Etat des tableaux, sculptures, dessins et gravures inventoriés par la commission des arts du département de Seine-et-Oise le 18 septembre 1793 et jours suivants au château d'Orsay et transportés au musée de Versailles comme saisie d'émigré (A.N.,cote 20150040/13, anciennement V3). Il est cité par François Lauzan le 10 juin 1823 dans l'Etat des pastels, peintures sur verre, gouaches, peintures sur porcelaines, miniatures, aquarelles et dessins montés sous verre, placés dans les palais de Versailles et de Trianon et dans les dépôts (A.N., cote 20150040/14, anciennement V3), sous le numéro 24 comme « Une jeune fille ayant le bras droit appuyé sur un panier rempli de fleurs » sous le nom de Boucher et comme « propriété d'Orsay ». Morel d'Arleux inventorie l'œuvre avant 1827 sous le nom de Boucher et le numéro 12992 : « Portrait d'une jeune fille appuyée sur une corbeille de fleurs » (A.N., 1 DD 41, t. IX, p. 1741). Il précisait alors qu'elle portait le numéro 27 dans l'état de 1812, qu'elle faisait partie de la « collection nouvelle » et qu'elle avait été remise à la Chalcographie le 12 septembre 1823 sous le numéro 24. L'oeuvre est à nouveau inscrite en 1832 sur l'Inventaire général des musées royaux sous le numéro 12992 (A.N., 1 DD 97, p. 1724). Restauré en 2016-2017 (décadrage, dépoussiérage de l'arrière du vélin, retrait de certains clous de fixation pour renfort des déchirures et des bords avec du papier japon et de l'amidon et mise en tension, dévissage partiel du tasseau inférieur pour renfort de l'angle inférieur droit et mise en tension,réencadrement dans un cadre emboîtant).
Année d'acquisition : 1827


COMMENTAIRE :
Xavier Salmon identifie le modèle comme étant la seconde fille de François Boucher, Marie-Emilie. ( 1740-1784). Neil Jeffares donne le pastel comme réplique ou copie de François Boucher et l'identification du modèle, Marie-Emilie Baudouin, (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 65). Œuvres en rapport Louis Marin Bonnet (Paris, 1736 - Paris, 1793) a gravé la composition en manière de pastel à huit planches. L'estampe fut annoncée dans L'Avant-Coureur du 3 juillet et du 2 octobre 1769. Réduit à trois crayons, bleu, noir et sanguine, le second état date de 1773. Le premier état porte généralement l'adresse de Bonnet, « rue Gallande ». Le second état porte le titre « Tête de Flore » et la mention « Gravé par Bonnet d'après le Dessin de Monsieur Boucher. A Paris, chez Bonnet, rue St Jacques ». Il comporte également deux mentions, en haut à droite : « Boucher » avec la date effacée de 1757, et en bas vers la gauche : « Bonnet 1769 » (Jean-Richard, 1978,p. 120, 122, no 380, repr.). Ces estampes, ou bien les pastels autographes de François Boucher, ont servi de modèles à de très nombreuses copies. Outre celle ayant appartenu au baron de Schlichting qui suit, Neil Jeffares en répertorie dix-huit autres passées en vente entre 1918 et 2015 (www.pastellists.com). On peut ajouter à cet ensemble le pastel (0,38 × 0,31 m) vendu à l'hôtel Drouot à Paris le 10 mars 2017 (Kâ-Mondo) sous le lot 31 comme « Dans le goût de François Boucher. Portrait de Françoise-Amélie d'Estaing » (repr.). Si François Boucher fut coutumier des dessins rehaussés de pastel, soit ce que les catalogues de vente du XVIIIe siècle qualifient parfois de dessins en « demi-pastel », il utilisa aussi cette seule technique pour certains de ses portraits, préférant comme support, ainsi que Jérôme de La Lande le révélait en 1762 dans son ouvrage L'Art de faire le parchemin, le vélin au papier car les couleurs y paraissaient plus fraîches, les clairs plus brillants, le velouté et la finesse plus accentuée. L'œuvre de l'artiste réunit aujourd'hui quelques pastels au métier graphique et pictural qui mélange technique sèche et technique humide, à l'exemple de la Femme au manchon de fourrure de la collection David-Weill (Ratouis de Limay, 1946, repr. pl. XXVII,fig. 38), du Garçon au panais, signé et daté de 1738 (Chicago, Art Institute of Chicago, inv. 1971.22) ou de l'étude de pied conservée au musée Carnavalet à Paris (inv. D. 4353), et un ensemble de pastels à l'exécution fondue et veloutée, têtes de femmes inventées ou peintes d'après des modèles qui souvent furent popularisées par l'estampe et suscitèrent un si grand nombre de copies qu'il est parfois très difficile d'identifier l'original peint par le maître. Le pastel du musée du Louvre appartient à cette seconde catégorie. Prosper de Baudicour y a reconnu en 1861 la fille cadette de François Boucher, Marie Émilie, née en 1740 (1861, p. 38). L'amateur avait acquis à l'âge de seize ans, sur les conseils de son maître de dessin, Pierre Lélu, élève de Boucher, une version au pastel du portrait du Louvre qui avait pour pendant un autre pastel figurant la fille aînée du maître, Jeanne Élisabeth Victoire. Ces deux œuvres, dont celle décrivant Jeanne Élisabeth Victoire portait la date de 1766, figurèrent dans la vente de la succession d'Auguste Danlos organisée à Paris à l'hôtel Drouot le 6 juin 1928 (lots 48 et 49, repr.). Si l'on tient compte de la date apposée sur le pastel du Louvre, Boucher aurait en fait portraituré ses filles dix ans auparavant, en 1756, ce qui correspond à l'âge apparent des modèles. C'est probablement la même année qu'il peignit à l'huile Marie-Émilie dans une attitude identique et avec le même visage sur un autre portrait ovale la figurant à mi-corps avec un oiseau et sa cage (Paris, musée Cognacq-Jay. Inv. no 11). Vers 1769, si l'on tient compte de l'annonce publiée par L'Avant-Coureur pour la parution de l'estampe reprenant le portrait de Marie-Émilie, les deux effigies au pastel des filles de Boucher servirent de modèle à Louis Marin Bonnet, qui les grava en manière de pastel. La lettre du deuxième état de l'estampe décrivant Jeanne Élisabeth Victoire (Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, collection Edmond de Rothschild. Inv. 25563 LR) précisait qu'elle avait été gravée d'après le « Tableau de Monsieur Boucher » qui était « dans le Cabinet de Monsieur Soufflot ». Le premier état de la « Tête de Flore » figurant Marie-Émilie portait quant à lui la signature de Boucher suivie de la date de 1757 qui avait été effacée (Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, collection Edmond de Rothschild. Inv. 25566 LR). Cette date de 1757 avait été considérée par Alexandre Ananoff comme celle à laquelle Bonnet avait gravé le premier état. En 1976, le spécialiste de Boucher associait l'estampe à un exemplaire du pastel qu'il considérait comme de la main du maître et qui se trouvait alors en collection particulière (1976, I, p. 97, repr. fig. 135). À sa suite, ce pastel aujourd'hui non localisé a régulièrement été daté de 1757. Rien ne permet de le confirmer, ni qu'il ait été par conséquent le modèle utilisé par Bonnet. Si la reproduction donnée par Ananoff permet de juger de la qualité de l'œuvre et plaide en faveur de son caractère autographe, il est en revanche impossible de déterminer s'il est antérieur ou postérieur à l'exemplaire conservé au musée du Louvre. Celui-ci, ainsi que le soulignait Geneviève Monnier en 1972, est d'une exécution parfaitement maîtrisée tant dans la fermeté du modelé que dans la précision des détails. Longtemps demeurées inaperçues, la signature et la datation apposées en haut à gauche plaident également en faveur d'une œuvre autographe, mais sans doute pas celle qui servit de modèle à Louis Marin Bonnet puisqu'il semble que celle-ci était datée de 1757 (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 27, p.76-78). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 27.

INDEX :
Lieux : Paris, Musée du Louvre, oeuvre en rapport
Personnes : Boucher, Marie-Emilie
Sujets : portrait
Techniques : pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 10, p. 201