© GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Michel Urtado
Attribué à
Ecole française
Bergère portant deux cages au bout d'un bâton posé sur son épauleLa Petite Oiselière.INVENTAIRES ET CATALOGUES :Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 24781, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII31593
LOCALISATION :Réserve des pastels
ATTRIBUTION ACTUELLE :Attribué à BOUCHER François
ANCIENNES ATTRIBUTIONS :Copie d'après BOUCHER François
PROPOSITIONS D'ATTRIBUTIONS :Attribué à BOUCHER François
Salmon, Xavier, 2023
TECHNIQUES :Pastel sur deux feuilles de papier bleu marouflées sur toile tendue su châssis. Un tasseau agrandit le châssis sur le côté gauche . La feuille de l'œuvre est collée sur la baguette. Annoté, en bas, à gauche, au rayon noir, 'F. B.'. Les mesures du cadre sont : H : 00,595 ; L : 00,51 et profondeur : 00,055. Annotation au verso sur le carton de protection arrière à la plume et encre brune : 'Inventaire Gal. / Suppl. n° 27, page 1919 / Extrait de l'Inv. n° 10 / n° d'ordre 24781'. Numéroté au crayon : 26360
La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien de Daisy Mia Kahn avec la collaboration des American Friends of the Louvre en 2012.
H. 00,415m ; L. 00,346m
HISTORIQUE :Avec l'INV 24780, peut-être en possession de Barthélemy Augustin Blondel d'Azincourt (1719-1794). Sa vente, Paris, 18 avril 1770 et jours suivants, rue Notre-Dame-de-Nazareth, du côté de la rue du Temple, lot 33, comme de François Boucher : « Deux autres pastels ; le premier représente un jeune Garçon qui a des oiseaux dans son chapeau ; le second, est une jeune Fille qui porte sur son épaule droite un baton & deux cages ». Adjugé 62 livres et 12 sols à M. Bellon. Collection de Pierre Marie Gaspard Grimod,comte d'Orsay (1748-1809). Saisis comme biens d'émigré au château d'Orsay le 18 septembre 1793 et les jours suivants par la commission des Arts du département de Seine-et-Oise : nos 101 et 102 (Des Petits Enfants,au pastel d'après Boucher), estimés 12 livres, de l'Etat des tableaux, sculptures,dessins et gravures inventoriés [...] au château d'Orsay (A.N., cote 20150040/13, anciennement V3). Envoyés au musée de Versailles après saisie. Cités le 10 juin 1823 par François Lauzan dans l'Etat des pastels, peintures sur verre, gouaches, peintures sur porcelaines, miniatures, aquarelles et dessins montés sous verre, placés dans les palais de Versailles et de Trianon et dans les dépôts (A.N., cote 20150040/14, anciennement V3), sous les numéros 26 (Un Berger tenant un nid d'Oiseaux) et 27 (Une bergère portant deux cages au bout d'un bâton posé sur son épaule) comme de François Boucher et «propriété d'Orsay ».Transférés au musée du Louvre où les pastels sont inscrits sur l'Inventaire des musées royaux en 1832 sous les numéros 26359 et 26360 (A.N.,1 DD 97, p. 1962). Exposés à l'ambassade de Turquie à Paris du 7 juin au 29 novembre 1949. Le Petit Dénicheur de merles a été restauré en 2016 (décadrage, dépoussiérage de la toile de marouflage, ré encadrement). La Petite Oiselière a été restaurée en 2012 (décadrage, dépoussiérage de la toile de marouflage, élimination des moisissures à l'aide d'un pinceau, consolidation des déchirures, reprise du bordage en papier japonais).
Dernière provenance : Orsay, Pierre Marie Gaspard Grimod, comte d'
Mode d'acquisition : saisie des Emigrés
Année d'acquisition : 1793
COMMENTAIRE :Pendant du INV 24780.
Neil Jeffares range le pastel dans Boucher, François, Anon. related pastels et sujet, L'Oiselière/Fillette tenant deux cages d'oiseaux, (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 72).
Deux huiles sur toile attribuées à François Boucher (0,486 × 0,410 m avec agrandissements), avec quelques variantes dans les paysages et les premiers plans, reprennent les mêmes sujets (fig. 9 et 10. Collection particulière). Elles ont appartenu à Alfred Mame (1811-1893) à Tours, puis à son fils Paul (1833-1903), avant d'être vendues à Paris à la galerie Georges Petit le 26 avril 1904 (lots 2 et 3, comme de Boucher. Me Chevallier), et acquises par Achille Fould (1861-1926), qui les exposa au château de Beychevelle en Médoc. Elles demeurèrent dans sa descendance, à Beychevelle, jusqu'en 1986, puis probablement à Tarbes. En 2016, elles étaient en vente sur le marché de l'art parisien à la galerie Alexis Bordes. Une huile sur toile attribuée à Jean-Baptiste Huet (1745-1811) réunissant les deux enfants a été vendue à New York par Sotheby's le 28 janvier 2005, lot 553. Une toile donnée à l'école de Boucher figurant Le Petit Dénicheur est conservée au musée de la Chartreuse à Douai (0,445 × 0,360 m. Inv. 7093. Legs Foucques). Une version ovale de La Petite Oiselière (huile sur toile,0,54 × 0,46 m) est passée en vente à Paris à la galerie Charpentier le 14 juin 1960 comme de l'atelier de Boucher (lot 12, repr. pl. I). Gilles Demarteau (1722-1776) a gravé en manière de crayon, d'après des dessins de Boucher si l'on en croit la lettre des estampes, chacun des deux sujets. Tous deux figurés en contrepartie, ils offrent quelques variantes par rapport aux versions peintes à l'huile et au pastel, en particulier la fillette qui ne porte plus des cages mais un bâton, auquel sont fixées des fleurs, et un panier également rempli de fleurs. L'estampe porte pour titre « La maraudeuse de fleurs ». Des épreuves sont conservées au département des Arts graphiques du musée du Louvre dans la collection Edmond de Rothschild sous les numéros d'inventaire 19193 LR et 19194 LR (Jean-Richard, 1978, p. 185, nos 652 et 653, repr. p. 184).
Les deux pastels appartiennent à cette veine des « Enfants Boucher » qui renforça le succès de leur créateur à partir du début des années 1750. Figurés dans des activités d'adultes, tous ces bambins furent popularisés par l'estampe, en particulier par François Joullain (1697-1778), mais aussi par les petits sujets en biscuit des manufactures de Vincennes et de Sèvres, et par la tapisserie. Ainsi que l'a noté Alastair Laing, si Mme de Pompadour ne fut pas l'instigatrice de ce genre, elle en assura la promotion et en commanda de très nombreux exemplaires (Laing, 2002, p. 43-49). À l'automne 1751, elle demanda ainsi à Boucher de donner les « desseins représentant des enfans » pour qu'ils servent de modèles à un ensemble de tapisseries tissées aux Gobelins destiné à garnir un canapé à trois places, deux fauteuils en bergère, quatre fauteuils, trois chaises, un écran et un paravent de six feuilles qui apparaissent dans son inventaire après décès établi en 1764. Environ vingt sujets différents figurant ces enfants campagnards destinés à être tissés sont aujourd'hui connus. Plusieurs cartons peints à l'huile appartiennent toujours au fonds de la manufacture des Gobelins (Vittet, 2002, nos 164 à 167, repr.). Ayant servi à plusieurs tissages successifs, ils peuvent avoir été peints par Boucher mais aussi par certains de ses collaborateurs utilisant des dessins du maître pour modèles. Les deux sujets du Petit Dénicheur de merles et de La Petite Oiselière doivent être rattachés à cet ensemble. Le Petit Dénicheur apparaît ainsi tissé après 1772 sur le dossier de l'un des fauteuils appartenant au mobilier d'Osterley Park dans la banlieue londonienne. Si la qualité d'exécution des deux cartons ayant appartenu à la collection Mame a été récemment soulignée, Françoise Joulie proposant d'y reconnaître des œuvres autographes, en revanche les deux pastels conservés au Louvre sont de longue date considérés comme des copies. Après leur récent examen à l'occasion de leur restauration, ce point de vue mérite à notre sens d'être reconsidéré. Notons en premier lieu qu'ils ne reproduisent pas servilement les cartons peints à l'huile, offrant de nombreuses variantes tant dans les arbres et les plantes sur lesquels se détachent les enfants que dans l'agencement des premiers plans. Leur technique ne démérite aucunement et n'offre ni faiblesse ni raideur. Leur provenance est également un gage de qualité. Avant d'avoir appartenu à la collection de Pierre Marie Gaspard Grimod, comte d'Orsay, chez qui ils furent saisis en 1793 et, à cette occasion, considérés par les membres de la commission des Arts du département de Seine-et-Oise comme « d'après Boucher », il est possible que les deux pastels aient été en possession de Barthélemy Augustin Blondel d'Azincourt (1719-1794). Fils du collectionneur Augustin Blondel de Gagny, l'homme avait été avec sa riche épouse Catherine Edmée de La Haye des Fosses un proche de l'artiste, gravant même certains de ses dessins et réunissant un remarquable ensemble de ses œuvres. Lors de la vente d'une partie de sa collection le 18 avril 1770, plusieurs pastels du maître étaient passés à l'encan. Il s'agissait de deux bustes de femmes, l'une vue de face, posée sur un oreiller, l'autre une dormeuse, également sur un oreiller (lot 31), de deux autres bustes féminins (lot 32) et d'un jeune garçon qui avait des oiseaux dans son chapeau et d'une jeune fille qui portait sur son épaule droite un bâton et deux cages (lot 33). Malheureusement sans précision de dimensions, ces deux dernières œuvres pouvaient fort bien être celles acquises par la suite par le comte d'Orsay. Si tel était le cas, elles avaient été considérées comme autographes en 1770 par Pierre Rémy, soit un des meilleurs experts du temps. Comment imaginer qu'il se soit alors trompé ? (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 30, p. 80-82).
neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 29/30.
Une huile sur toile de François Boucher de même sujet est passée en vente à la Galerie Alexis Bordes, Paris, 24 novembre - 23 décembre 2016, lot 11, p. 64-69, repr. p. 67, traduction en anglais, p. 147-148.
Xavier Salmon, 'Mieux connaître les pastels du musée du Louvre' in Grande Galerie, 2018, La Recherche au musée du Louvre, pp. 60-67, repr.
INDEX :Collections : Orsay, Pierre Marie Gaspard Grimod, comte d'
Lieux : Paris, Musée du Louvre, oeuvre en rapport, Paris, commerce d'art, Galerie Alexis Bordes
Personnes : Demarteau, Gilles, gravure en rapport
Techniques : pastel
REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :vol. 10, p. 197