Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 04/11/2021 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.
Attribué à

ALLORI Cristofano


Ecole florentine

Portrait de femme, avec une fraise de dentelles.

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 12722, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII9774
MA9240

Numéros de catalogue :
Inventaire italien, t. IV R11

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
Attribué à ALLORI Cristofano
Monbeig Goguel, Catherine

ANCIENNES ATTRIBUTIONS :
ANONYME ITALIEN XVIIè s
Reiset, Frédéric (inv. ms)

PROPOSITIONS D'ATTRIBUTIONS :
ANONYME ITALIEN XVIIè s
Salmon, Xavier, 2018
ANONYME ITALIEN XVIIè s
Monnier, Geneviève, 1972
Attribué à SUSTERMANS Justus
Chiarini, Marco

TECHNIQUES :
Pastel sur papier anciennement bleu, avec pli de séchage sur le bord du papier gauche. Annoté sur le bord du papier replié, dans la partie inférieure, à la plume et encre brune, d'une écriture ancienne [duc]hessa di Bracciano. Montage ancien à double filet, à la plume et encre brune. Taché et épidermé. Collé en plein.
H. 00,380m ; L. 00,270m

HISTORIQUE :
Collection de Charles Paul Jean-Baptiste de Bourgevin Vialart de Saint-Morys (1743-1795), rue Vivienne à Paris. Saisi comme bien d'émigré en 1793 et remis au Museum central des Arts en 1796-1797. Inscrit par Morel d'Arleux avant 1827 sur l'inventaire général du musée Napoléon devenu Musée royal, sous le numéro 9240 (A.N., 1 DD 38, t. VI, p. 1147). Le pastel est alors classé parmi les dessins des écoles allemande, flamande et hollandaise et localisé à la Chalcographie du Musée impérial.
Dernière provenance : Saint-Morys, Ch.-P.-J.-B. de Bourgevin Vialart de
Mode d'acquisition : saisie des Emigrés
Année d'acquisition : 1793

INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.6, p.1147, chap. : Ecoles allemande, flamande et hollandaise, Carton 94. (...) Numéro : 9240.Maîtres inconnus. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 1er. Désignation des sujets : Un portrait de femme, au pastel, présumé celui d'une duchesse de Bracciano. Il est collé sur papier. Dimensions : H. 40,5 x L. 27,5cm. Origine : Collection nouvelle. Emplacement actuel : Calcographie du Musée Napoléon. Observations : [Remis au Musée pour être relié] [[à l'encre]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]] [[trait oblique / au crayon / sur le n° d'ordre]] [[trait oblique / au crayon / sous le nom du maître]]. Cote : 1DD38

COMMENTAIRE :
Geneviève Monnier : Portrait de femme, école Italienne, XVIIe siècle (Monnier,1972, n° 22). Neil Jeffares range ce pastel parmi les anonymes de l'école italienne, portrait de la duchesa di Bracciano ? (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 615). Ce portrait porte le nom de la Duchesse de Bracciano, Flavia Peretti, soeur de cardinal Montalto, morte en 1606, épouse du second duc de Bracciano, Virginio Orsini. Le nom de Cigoli n'est pas à exclure. Reclassé parmi les attribués à Cristofano Allori en suivant la proposition de C. Monbeig Goguel ('Musée du Louvre, Cabinet des Dessins, Inventaire général des Dessins Italiens, IV : Dessins toscans XVIe-XVIIIe siècles, vol. II : 1620-1800', Milan, 2005, n° 11, p. 73-74). Pour la proposition à Sustermans, voir in A. Forlani Tempesti in 'Due cataloghi, due metodi', Paragone Arte, 2007, Anno LVIII n.691-693, Terza Serie 75-76, p. 3-26, note18. Le portrait divise de longue date les spécialistes. Classé parmi les anonymes nordiques par Morel d'Arleux, il a été rattaché en 1866 à l'école italienne du XVIIe siècle par Frédéric Reiset, qui notait « une analogie de faire assez marquée avec les ouvrages d'Ottavio Leoni [1578-1630] ». Ayant accompli sa carrière à Rome où il avait eu pour mécène principal le cardinal Scipion Borghèse, l'artiste s'était effectivement fait une spécialité des petits portraits dessinés à la pierre noire et à la sanguine, souvent rehaussés de couleur, mais n'avait semble-t-il jamais livré une œuvre entièrement peinte au pastel à l'exemple de celle conservée au Louvre. Si, en 1925, Ratouis de Limay citait encore cette « analogie de facture » tout en maintenant le pastel parmi les anonymes italiens du XVIIe siècle, Geneviève Monnier soulignait en 1972 que la comparaison avec les œuvres de Leoni conservées au Louvre et à l'Albertina à Vienne n'était pas suffisamment convaincante pour que l'on pût défendre une telle attribution. L'annotation la conduisait aussi à évoquer le milieu romain, en particulier celui de la famille Orsini, qui possédait le château situé à Bracciano au bord du lac du même nom, à proximité de Rome. En 2005, à l'occasion de la parution du second inventaire des dessins florentins du musée du Louvre, Catherine Monbeig-Goguel attribuait le portrait à Cristofano Allori (1577-1621). Elle reconnaissait dans la mode de la fraise vaporeuse et de la coiffure relevée ornée de perles celle du milieu florentin des années 1600-1620 et proposait d'identifier le modèle avec Flavia di Fabio Damasceni Peretti, sœur du cardinal Montalto, qui avait été l'épouse du second duc de Bracciano, Virginio Orsini. Intéressé par les arts, ce dernier avait en particulier logé chez lui, au palais de Monte Giordano à Rome, le peintre Lodovico Cigoli (1559-1613), qui pouvait également avoir peint au pastel le portrait de la duchesse. Dès 2007, Anna Forlani Tempesti rejetait l'attribution, considérant d'une part que l'œuvre n'avait rien de commun avec les créations plus sensuelles et plus libres de Cristofano Allori, d'autre part que sa date d'exécution était certainement postérieure à 1606, année de la mort de Flavia Peretti, et devait être plutôt inscrite vers la fin des années 1610. La comparaison avec les autres portraits connus de l'épouse du second duc de Bracciano soutenait à ses yeux le fait qu'il faille y reconnaître une autre dame de la noblesse italienne. Avancé par Marco Chiarini, le nom du portraitiste Giusto Sustermans (1597-1681), Anversois actif à la cour de Florence, ne lui paraissait pas plus convaincant, pas plus qu'à Lisa Goldenberg Stoppato, spécialiste de ce portraitiste. Si le pastel appartenait bien à l'école florentine, il était donc nécessaire de chercher un autre nom d'artiste, peut-être dans le cercle de Cigoli, où la technique du pastel avait été utilisée. Plus récemment, Arnauld Brejon de Lavergnée nous a fait part d'une nouvelle hypothèse conduisant à reconnaître dans ce modèle l'épouse de Paolo Giordano II Orsini (1591-1656),Isabella Appiani, princesse de Piombino (1577-1661). Grand protecteur des arts et collectionneur, Paolo Giordano s'était fait portraiturer à plusieurs reprises ainsi que son épouse, en particulier par le Bernin et par Simon Vouet en 1621. Si l'idée est séduisante, car la fraise portée par le modèle du pastel évoque effectivement la mode des années 1620-1630, il serait néanmoins nécessaire de pouvoir comparer le portrait du Louvre avec une effigie attestée d'Isabella. La médaille figurant la princesse de profil n'est pas suffisante. Longtemps considéré comme son effigie, le portrait peint par Vouet conservé à la pinacothèque de la Brera à Milan (inv. 503) est aujourd'hui reconnu comme celui de Virginia da Vezzo, l'épouse de l'artiste, jeune femme aux yeux marron et non bleus comme sur le pastel. Le buste attribué au Bernin (Bracciano, Castello Odescalchi) offre un visage qui semble de prime abord plus large, mais dont le nez allongé n'est pas sans rappeler celui du portrait du Louvre. Un dessin d'Ottavio Leoni figurant une jeune femme voilée conservé à la National Gallery de Washington (inv. 1991-180.1. Sani, 2005,p. 184, repr. pl. 4 et fig. 111) a été mis en relation avec le buste de marbre. S'il s'agit bien du même modèle, il se distingue alors très nettement de la jeune femme peinte au pastel, dont l'identité demeure donc problématique (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre édition, Hazan, Paris, 2018, cat. 22, p. 68- 69). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 22.

INDEX :
Collections : Saint-Morys
Personnes : Peretti, Alessandro devenu le cardinal de Montalto+ - Bracciano, duc de+ - Peretti, Flavia
Sujets : portrait
Techniques : pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 6, p. 121