Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
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Attribué à

GIOTTO


Ecole florentine

Deux hommes assis, tenant chacun une épée: saint Paul et saint Julien (?)

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 2664, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII21299
MA12560

LOCALISATION :
Petit format

ATTRIBUTION ACTUELLE :
Attribué à GIOTTO
Bellosi, Luciano

ANCIENNES ATTRIBUTIONS :
ANONYME FLORENTIN XIVè s
Reiset, Frédéric (inv. ms)
BELLINI Gentile
Baldinucci, Filippo

PROPOSITIONS D'ATTRIBUTIONS :
ANONYME FLORENTIN fin du XIVe siècle
Gregori, Mina, 1961
ANONYME FLORENTIN milieu du XIVè s
Bacou, Roseline, 1952
Cercle de MASO DI BANCO
Bacou, Roseline, 1952
MASO DI BANCO
Degenhart Bernard et Schmitt, Annegrit, 1968
GERINI Niccolo di Pietro
Sirén, Osvald, 1906
SPINELLO DI LUCA SPINELLI
Berenson, Bernard, 1938
Manière de GIOTTO
Bellosi, Luciano, 1978
GIOTTO
Conti, Alessandro, 1993

TECHNIQUES :
Pointe de métal, rehauts de blanc, sur papier préparé vert. Angle inférieur gauche abattu. Collé en plein. Annotation au verso du papier de doublage en haut à gauche, d'une écriture de la fin du XIX siècle, au crayon: 'Coll Baldinucci T. Ier Page 45', et en dessous, à la plume et à l'encre brune: 'Gentil Bellini'.
H. 00,209m ; L. 00,186m

HISTORIQUE :
Filippo Baldinucci, Ier volume de sa collection, p. 45 (Gentile Bellini), puis son fils, Francesco Saverio - Pandolfo Pandolfini, Camillo Pandolfini, Roberto Pandolfini, Angiolo Pandolfini Anna Eleonora Pandolfini (épouse de Filippo Strozzi) et Eleonora Teresa Pandolfini, par héritage - Vendu par l'entremise de Filippo Strozzi, sur rapport de François Xavier Fabre, au Musée Napoléon en 1806; marque du Louvre (L. 1886).
Dernière provenance : Strozzi, Filippo
Mode d'acquisition : achat
Année d'acquisition : 1806

INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.9, p.1606, chap. : Ecole italienne, volume 48. (...) Numéro : 12560. Désignation des sujets : [[p. 1605]] Les quatre volumes suivans, sont reliés et couverts d'une peau de mouton, peinte en rouge, avec fermoirs actuellement en assez mauvais état : ils contiennent des dessins recueillis par Philippe Baldinucci, florentin, qu'il attribuait aux excellens peintres, sculpteurs et architectes qui ont paru depuis la renaissance des arts, à Florence, en commençant par Cimabue, jusqu'aux artistes existant en 1695. Il les avait arrangés dans l'ordre chronologique de son [[p. 1606]] ouvrage intitulé : notizie de' professori del disegno da Cimabue in quà. C'est une acquisition. Volume 48. Les quatre premières feuilles contiennent un avertissement et la table des maîtres auxquels Baldinucci attribuait les dessins des quatre volumes de ce recueil. Vint ensuite sur le revers de la feuille, le portrait de Baldinucci, dessiné au crayon noir. Cote : 1DD41

COMMENTAIRE :
Entré au Louvre avec l'attribution à Gentile Bellini faite par Filippo Baldinucci (t. I, p. 45), ce dessin fut rangé parmi les feuilles de l'école florentine du XIVe siècle par F. Reiset (Inv. ms). Par la suite, il fut attribué tour à tour à des artistes toscans actifs durant la seconde partie du siècle : O. Siren (dans 'Jahrbuch der Preussischen Kunstsammlungen', 1906, p. 219) le donna à Niccolo' di Pietro Gerini (connu en 1366 - mort en 1415), en le rapprochant des fresques réalisées par l'artiste à Prato (San Francesco, chapelle Migliorati) ; B. Berenson ('The Drawings of the Florentine Painters', Chicago, 1938, II, n° 2756F) à Spinello Aretino (1350/1352-1410). R. Bacou proposa d'y reconnaitre le dessin d'un artiste anonyme florentin du milieu du XIVe siècle proche de Maso di Banco ( ?-1348), où de l'école de Rimini (voir dans cat. exp. Dessins florentins du Trecento et du Quattrocento, Paris, Louvre, 1952, n° 62 ; cat. exp. Dessins florentins de la collection de Filippo Baldinucci (1625-1696), Paris, Louvre, 1958, n° 2). Si M. Gregori (dans 'Bollettino dell'Accademia degli Euteleti della Città di San Miniato', 33, 1961, 13-16, p. 103) persista à y voir la main d'un artiste florentin plus tardif, actif à la fin du XIVe siècle, l'attribution à Maso fut reprise et confirmée par B. Degenhart et A. Schmitt ('Corpus der italienischen Zeichnungen 1300-1450', Berlin, 1968, I, n° 24), qui rapprochèrent la feuille tant de la 'Glorification de saint Thomas' d'Andrea di Bonaiuto à Florence (Santa Maria Novella), que d'un saint Julien de Maso à Florence (Santo Spirito) et d'un saint Antoine du même artiste à New York (The Metropolitan Museum of Art). En 1978, L. Bellosi (« Introduction », dans cat. exp. I Disegni antichi degli Uffizi. I tempi del Ghiberti, sous la direction de F. Bellini, Florence, Galleria degli Uffizi, 1978, p. XIII-XIV) affirmait le premier que cette feuille était, parmi toutes celles conservées de cette époque, la seule à pouvoir donner une idée de la façon dont dessinait Giotto. Quelques années plus tard, en 1985, l'étude sur le dessin original, le poussa à attribuer la feuille à Giotto lui-même (« Su alcuni disegni italiani tra la fine del Due et la metà del Quattrocento », dans 'Bollettino d'Arte', 1985, n° 30, p. 5-10). Cette attribution, confirmée par A. Conti (« Giotto e la pittura italiana della prima metà del Trecento », dans 'L'Arte medievale in Italia e nell'Occidente europeo', sous la direction de L. Castelfranchi Vegas, Milan, 1993, p. 95 ; « Prefazione alla terza edizione », dans 'Giotto e la sua bottega', sous la direction de Giovanni Previtali, Milan, 1993, p. 17, repr. fig. 507), a été par la suite généralement acceptée (A. Rossi, « La miniatura da Dante a Boccaccio... », dans 'Giornate di studio in ricordo di Giovanni Previtali', (Sienne, Università degli Studi, décembre 1998 ; Pise, Scuola Normale Superiore, mai 1999) sous la dir. de F. Caglioti, Pise, 2000, p. 76-77 G. Ragionieri, dans cat. exp. Giotto, Florence, Galleria dell'Accademia, 2000, n° 11 ; A. Tomei (dans cat. d'exp. Giotto e il Trecento, Rome, Complesso del Vittoriano, 2009, vol. 2, p. 161-162, n°4) ; D. Thiébaut, dans cat. d'exp. Giotto e compagni, Paris, musée du Louvre, 2013, n° 6). Témoignage exceptionnel de la technique du dessin 'in carta tinta', abondamment décrite par Cennino Cennini dans son 'Libro dell'Arte' au tout début du Quattrocento, la feuille ne trouve pas des correspondances exactes dans l'œuvre du maitre. Pourtant, sa parenté avec les figures des apôtres du 'Jugement dernier' ou de la 'Cène' peints dans la chapelle des Scrovegni à Padoue, ou encore avec le 'Dieu le père en trône' prévu pour l'arc triomphal de la chapelle, parait évidente : la monumentalité des figures, les volumes des formes et la lumière, notamment rendue grâce à l'usage du blanc de céruse, sont tout à fait comparables. Sur la collection Baldinucci voir, Federica Mancini, "the red chalk drawings coming from Filippo Baldinucci's collection at the Louvre Museum", dans Disegni a pietra rossa, Avare Disegno, 3, sous la direction de Luca Fiorentino e Michael W. Kwakkelstein, Florence, 2021, pp. 211-221.

INDEX :
Collections : Baldinucci, Filippo
Lieux : Florence, Santo Spirito, oeuvre en rapport, New York, Metropolitan Museum of Art, oeuvre en rapport, Florence, Santa Maria Novella, oeuvre en rapport, Prato, San Francesco, oeuvre en rapport, Rimini+, Padoue, Cappella degli Scrovegni, oeuvre en rapport
Personnes : Paul, saint - Matthieu, saint - Julien, saint - Antoine, saint+ - Julien, saint+ - Dieu le Père+ - Thomas, saint+ - Bonaiuto, Andrea di+ - Cennini, Cennino+
Sujets : ICONOGRAPHIE RELIGIEUSE - allégorie - apôtre - saints
Techniques : papier préparé en vert - rehauts de blanc - pointe de métal

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 1, p. 428