Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 06/09/2021 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

BERTANI Giovanni Battista


Ecole lombarde

Danse de huit putti portant des demi-masques et armés de courtes épées

Vers 1549/1561

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 6046, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII3364
MA3189

LOCALISATION :
Petit format

ATTRIBUTION ACTUELLE :
BERTANI Giovanni Battista
Berzaghi, Renato

ANCIENNES ATTRIBUTIONS :
Attribué à ANDREASI Ippolito

TECHNIQUES :
Plume et encre brune, lavis gris-brun, traits de pierre noire, rehauts de blanc (partiellement noircis). Traces de mise au carreau à la pierre noire. Papier lavé beige. Annotation à la plume et à l'encre brune, en bas vers la droite : Andreasin Man. Collé en plein.
H. 00,138m ; L. 00,251m

HISTORIQUE :
Anonyme (L. 172) - Sir Peter Lely (L. 2092) - Ch.-P.-J.-B. de Bourgevin Vialart de Saint-Morys - Saisie des biens des Emigrés en 1793, remise au Museum en 1796-1797 ; marques du Louvre (L. 1886a et L. 1955).
Dernière provenance : Saint-Morys, Ch.-P.-J.-B. de Bourgevin Vialart de
Mode d'acquisition : saisie des Emigrés
Année d'acquisition : 1793

INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.3, p.416, chap. : Ecole vénitienne, carton 27 N°. (...) Numéro : 3189. Nom du maître : Andreani, Andrea. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 1er. Désignation des sujets : Sur le même carton deux dessins : l'un à la plume et lavé, représente le christ mort, et sur les genoux de sa mère ; l'autre à la plume, lavé et rehaussé de blanc, une danse de génies armés d'épées courtes. Dimensions : H. 16,5 x L. 20,5 cm ; H. 14 x L. 25,5 cm. Origine : Idem [[ Collection ancienne /&.Prix de l'estimation de l'objet : 5francs. Emplacement actuel : Idem & Calcographie du Musée Napoléon ]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]]. Cote : 1DD35

COMMENTAIRE :
Ce dessin, autrefois attribué à Ippolito Andreasi, dit l'Andreasino, a été rendu à Giovan Battista Bertani par R. Berzaghi (2002), à qui l'on doit une première reconstitution du corpus graphique de cet artiste (Berzaghi, 2011p. 133-156). Le spécialiste (2002, II, p. 551, 564 note 17) a en outre proposé d'identifier ce dessin comme une étude pour l'une des fresques du plafond de la Sala delle Maschere, dite aussi des Moresques, dans l'appartement appelé la Rustica, au Palazzo Ducale de Mantoue. Ici, quelques fragments de fresques en forme de cartouches présentent des scènes de putti dansant ou jouant. La construction de cette partie du palais avait commencé sous la direction de Giulio Romano vers 1538, et continué par Giovan Battista Bertani, qui lui succéda en tant que responsable des fabriques du Palais de 1549 à 1561. Il travailla ainsi surtout au service de Guglielmo Gonzaga, duc de Mantoue (1550-1587), qui désira faire de cette partie du palais un lieu de représentation pour y loger les invités d'exception (Jérémie Koering, 'Le Prince en représentation. Histoire des décors du palais ducal de Mantoue au XVIe siècle', Arles, Actes Sud, 2013, p. 32-33). R. Serra (2014) a reconnu dans les mouvements rythmiques des putti représentés sur le dessin l'exécution d'une danse moresque, exhibition qui était pratiquée lors de visites officielles, des fêtes de la cour ou pour célébrer l'arrivée du printemps. Les mauvais et sombres esprits de l'hiver pouvaient ainsi être éloignés grâce aux claquements résonnants des épées et le tintement des grelots portés parfois aux poignets, aux genoux ou encore aux chevilles des danseurs des moresques. Ceci portaient parfois des masques car le passage entre le printemps et l'hiver correspondait à la période du carnaval. Les putti de ce dessin portent, eux, des demi-masques. La ville de Mantoue, où l'auteur du dessin fut actif, fut parmi les premières à favoriser la commedia dell'arte, dont les acteurs avaient l'habitude de porter des demi-masques et de s'exhiber en moresques (voir Serra, 2014, cit.). Selon la spécialiste, le traitement des anatomies, ainsi que certaines poses proches de putti apparaissant sur une gravure portant l'invenit de Bertani ('Le Jugement de Pâris', Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie, AA-4) parlent en faveur de l'attribution du dessin à Bertani. En outre, la position de la figurine centrale vue de dos et de celle à l'extrême droite du dessin correspondent à celles de deux putti dans l'une des fresques de la salle des moresques (Serra, 2019). L'ancienne attribution à Ippolito Andreasi avait amené Tellini Perina (1965, p. 371) à suggérer que le dessin était sans doute une étude pour l'un des décors du château de Goito, aujourd'hui disparu. BIBLIOGRAPHIE : Chiara Tellini Perina, 'L'ambiente pittorico tra il 1570 e il 1600', dans Ercolano Marani et Chiara Tellini Perina, 'Mantova, Le Arti, vol. III, dalla metà del secolo XVI ai nostri giorni', Mantoue, Istituto Carlo D'Arco per la storia di Mantova, 1965, p. 371, 391 note 67 ; Richard Harprath, 'Italienische Zeichnungen des 16. Jahrhunderts aus eigenem Besitz', Munich, Kastner & Callwey, 1977, p. 13, sous le n° 3 ; Giulio Bora, 'I disegni lombardi e genovesi del Cinquecento', (Il disegno italiano ; 2,2), Trevise, Canova, 1980, p. 67, sous le n° 89 ; Richard Harprath, « Ippolito Andreasi as a Draughtsman », Master Drawings, XXII, n° 1, printemps 1984, p. 23, n° 104 ; Renato Berzaghi, « Decorazioni in Palazzo Ducale da Guglielmo a Vincenzo II », dans cat. exp. Gonzaga. La Celeste Galeria. Le raccolte, sous la dir. de Raffaella Morselli, Mantoue, Palazzo Te - Palazzo Ducale, 2 septembre 2002-12 janvier 2003, Milan, Skira, 2002, vol. II, p. 549-617, en particulier, p. 551, 564, note 17 ; Renato Berzaghi, « Le decorazioni dalla metà del Cinquecento alla caduta dei Gonzaga », dans Giuliana Algeri, 'Il Palazzo Ducale di Mantova', Mantoue, Sometti, 2003, p. 223-260, en particulier p. 227, 284 note 18; Renato Berzaghi, « Disegni di Giovan Battista Bertani quattro inediti e un primo catalogo », dans Daniela Ferrari et Sergio Marinelli, 'Scritti per Chiara Tellini Perina', Mantoue, Arcari, 2011, p. 133-156., en particulier p. 150, n° 66 ; Roberta Serra in cat. d'exp. 'Masques, mascarades, mascarons', Paris, Musée du Louvre, 2014, n° 24 ; Roberta Serra, dans 'Giulio Romano a Mantova, "Con nuova e stravagante maniera", cat. exp. (Mantoue, Palazzo Ducale, 6 octobre 2019 - janvier 2020), sous la direction de Laura Angelucci, Roberta Serra, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, Peter Assmann, Paolo Bertelli avec la collaboration de Michela Zurla, Complesso Museale Palazzo Ducale di Mantova, éd. Skira, Milan, 2019, p. 2017 n° 104.

INDEX :
Collections : Lely, Sir Peter - Anonyme (L. 172) - Saint-Morys, Charles-Paul-J.-B. de Bourgevin Vialart de (1743-1795)
Lieux : Mantoue, Palazzo Ducale, Appartemento della Rustica, oeuvre en rapport, Mantoue, Palazzo Ducale, Sala delle Maschere, oeuvre en rapport
Personnes : Gonzaga, Guglielmo+
Sujets : putto portant un masque - danse - moresque
Techniques : encre brune - lavis brun - pierre noire - rehauts de blanc - mise au carreau - plume - papier lavé de beige

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 3, p. 237