Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 05/07/2023 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

CARRIERA Rosalba Giovanna


Ecole vénitienne

Portrait de jeune femme à la coiffure piquée d'un bouquet blanc
Anne Henry, épouse de Jacques Vincent Languet de Gergy (1667-1734)

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 4799, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII8180
MA7682

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
CARRIERA Rosalba Giovanna

TECHNIQUES :
Pastel sur papier gris-bleu tendu sur châssis entoilé. Sur la toile de marouflage, numéro à la craie blanche : 597. Les mesures du cadre sont : H : 00,743 ; L : 00,600 et profondeur : 00,06. La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien de la Stockman Family Foundation avec la collaboration des American Friends of the Louvre en 2012.
H. 00,581m ; L. 00,439m

HISTORIQUE :
En possession de Jacques Vincent Languet de Gergy (1667-1734), ambassadeur du roi de France auprès de la République de Venise de 1721 à 1731. À sa veuve Anne Henry qui le lègue en 1773 à son petit-fils, Charles Philibert Louis de Cardevac d'Havrincourt (1745-1781). Passé en 1781 à son frère Anne Gabriel Pierre de Cardevac d'Havrincourt (1739-1824). Saisi chez ce dernier le 26 brumaire an II (16 novembre 1793), rue de la Planche à Paris, comme bien d'émigré (« Deux têtes de femme, peintes en pastel, par La Rosalba », l'une inscrite comme réservée pour le Museum,l'autre pour la citoyenne Denor à qui il ne fut pas donné, voir Tuetey,1902, p. 227, note 5), et transféré au dépôt national de l'hôtel de Nesle,rue de Beaune. Transféré au Museum central des Arts en vertu du décret du comité de l'Instruction publique du 1er germinal an II (21 mars 1794). Inscrit par Morel d'Arleux avant 1827 sur l'inventaire général du musée Napoléon devenu Musée royal, sous le numéro 7682 (A.N., 1 DD 37, t. V,p. 976) : « Rosalba Carriera. Deux [biffé et remplacé par un] portraits de femmes / peints au pastel. 56. 42. Collection ancienne ». Il est aussi précisé : « un de ces deux portraits annullé. Décision de la Commission des inventaires du 13 février 1833 ». Restauré en 2012 grâce au soutien de la Stockman Family Foundation (décadrage, dépoussiérage de la toile de marouflage, élimination mécanique des moisissures, consolidation des déchirures).
Dernière provenance : Cardenac, Pierre, marquis d'Havrincourt
Mode d'acquisition : saisie des Emigrés
Année d'acquisition : 1793

INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.5, p.976, chap. : Ecole italienne, carton 64. (...) Numéro : 7682. Nom du maître : Rosalba, Carriera. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 1er. Désignation des sujets : Deux mot barré au crayon portraits de femmes peints au pastel. Ils ont été exposés en l'an cinq sous le n° 168, en l'an dix sous le n° 249, et en 1811 sous le n° 330. [Et en 1818 sous le n° 292] [[à l'encre]] mentions d'exposition barrées au crayon [Un] [[au crayon / au dessus du chiffre deux barré]] Dimensions : [H. 56 x L. 42 cm] [[à l'encre]]. Origine : Collection ancienne [Un de ces deux portraits annullé. Décision de la Commission de l'Inventaire, du 13 février 1833. Cordier [[Cr ?]] ] [[à l'encre]].Prix de l'estimation de l'objet : 150francs. Emplacement actuel : Idem [[ Galerie d'Apollon ]]. Observations : [Un de ces dessins a été retiré de l'exposition en février 1819, ci pour mémoire, c'est le portrait d'une femme âgée. Il a été restitué par M. Le Vicomte de Senones par ordre du Ministre.] [[à l'encre]] [Portés aux pastels sous les n° dans l'Extrait de l'Inventaire.] [[à l'encre]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]] [Vu] signe de récolement barré au crayon [[au crayon]] [[trait oblique / au crayon / sous le n° Morel d'Arleux]]. Annotations marginales sur l'inventaire : [Portés aux pastels n° 3, 4, 5] [[à l'encre / à gauche du n° d'ordre]]. Cote : 1DD37

COMMENTAIRE :
Neil Jeffares confirme l'attribution à Rosalba Carriera et le sujet, Jeune femme au bouquet blanc, (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 114). Archives de l'Art Français, 1912, p. 293 (Emigré d'Havrincourt ?) (illisible). Cat. Exp. donation D. David-Weill au Louvre, 1956-57, n° 191. Arrondie en haut. La miniature est une réplique du pastel de Rosalba Carriera, INV 4798, ; elle a été attribuée par M. Carlo Jeannerat à Felicita Sartori, élève de Rosalba. Geneviève Monnier (Inventaire des Collections Publiques Françaises, Pastels des XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, 1972, n° 40) indique que ce pourrait être le portrait de Mademoiselle Law, fille du financier John Law, agée d'une douzaine d'années. Dans la liste des pastels de Rosalba Carriera conservés au musée du Louvre, Alfred Sensier n'associait ce portrait à aucun nom de modèle. Tout au plus se contentait-il de remarquer que la facture de l'œuvre, tout comme celle du morceau de réception et du portrait de la jeune fille au singe (Inv. 4798), était facile, mais manquait de construction. La nature y était fardée et diminuée, la couleur, quoique très altérée par la lumière, vive et claire, les demi-teintes souvent transparentes, les cheveux vaporeux et cendrés, les chairs plus mates que vivantes, le regard doux et cependant affecté, l'attitude calme et presque pensive. Le tout portait un « ensemble argentin » qui charmait et retenait l'attention. Si, en 1972, Geneviève Monnier ne donnait aucun élément nouveau, Bernardina Sani considérait en 1988 que le pastel offrait de nombreux points communs avec ceux que l'artiste avait peints pendant son séjour parisien, en particulier celui figurant Mlle de Clermont (Chantilly, musée Condé, inv. PE 96 A. Sani, 1988, no 124, repr. fig. 100), où l'on notait un cadrage identique, la même solennité et le même caractère impassible du visage, comme si le moindre sentiment était soigneusement dissimulé. Tout empreint de liberté dans le traitement des étoffes et du bouquet de fleurs piqué dans les cheveux, et de cette belle couleur qui, selon Mariette, faisait oublier des incorrections qui, comme celles de Corrège, visaient au grand, le pastel est en fait postérieur aux années parisiennes de la Rosalba. Sa provenance d'Havrincourt permet effectivement de le dater des années 1723-1731, soit celles au cours desquelles Jacques Vincent Languet de Gergy (1667-1734) résida à Venise en tant qu'ambassadeur du roi de France. C'est à cette époque qu'il fréquenta Rosalba Carriera, ainsi qu'en témoigne une lettre de Pierre Crozat adressée à la pastelliste le 23 octobre 1733 où le banquier cite Languet de Gergy comme l'une de ses bonnes connaissances (Sani, 1985, II, p. 581, lettre 489),et qu'il passa commande des portraits de sa femme Anne Henry,fille du trésorier général des galères de France, qu'il avait épousée le 21 octobre 1715, et de sa fille Antoinette Barbonne Thérèse, future épouse de Louis de Cardevac d'Havrincourt (1707-1767). Les deux portraits sont cités dans le testament que la veuve de l'ambassadeur rédigea le 1er février 1773 (A.N., T140). C'est à cette date qu'elle prit la décision de les léguer à son petit-fils Charles Philibert Louis de Cardevac (1745-1781), second fils d'Antoinette Barbonne Thérèse (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 40, p. 96-98). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 40/41.

INDEX :
Sujets : portrait
Techniques : papier gris-bleu - pastel - châssis entoilé

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 3, p. 26