Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 04/11/2021 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

DESHAYS Jean-Baptiste Henri


Ecole française

Tête de vieillard chauve avec une longue barbe, la bouche ouverte, de profil.

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 26205, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII14036
MA11287

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
DESHAYS Jean-Baptiste Henri

TECHNIQUES :
Pastel avec rehauts de gouache sur tracé à la pierre noire sur papier beige collé en plein sur un montage ancien. Annoté à la plume et encre noire sur le montage en bas au milieu : Par M. Deshays, mort en 1765. Au dos de la cartonnette sur laquelle est collé le dessin, numéro à la plume et encre brune 11.287, et à la craie blanche : 984. Annoté en haut à gauche à la plume et encre brune : 18. La Nation (?) et au crayon : Deshays. Les mesures du cadre sont : H : 00,71 ; L : 00,605 et profondeur : 00,03.
H. 00,484m ; L. 00,393m

HISTORIQUE :
Atelier de l'artiste au Louvre. Sa vente après décès organisée par Pierre Rémy le 26 mars 1765 « dans l'appartement du Défunt, rue Neuve-des-Petits-Champs », lot 8 : « Une autre belle tête de vieillard, vue de profil,et faite de même que la précédente ». Adjugé 36 livres (d'après une inscription manuscrite sur l'exemplaire du catalogue conservé à Paris à l'INHA, Mf1765-4) à Charles Nicolas Cochin pour la collection du roi. Le 29 avril 1765, Cochin écrivait à Marigny, directeur des Bâtiments :« J'ay aussi acquis depuis à la vente de M. Deshays (aussi excellent dessinateur que grand peintre) quatre dessins pour mettre au Cabinet du Roy,savoir deux académies, une étude de tête au pastel et une étude drapée »(A.N., O1 1911, publié dans N.A.A.F., XX, [1905], nos 458 et 459, p. 13-14). En bas à droite sur le dessin, marques de la Commission du Museum (Lugt 1899) et du Conservatoire (Lugt 2207). Inscrit par Morel d'Arleux avant 1827 sur l'inventaire général du musée Napoléon devenu Musée royal, sous le numéro 11287. Restauré en 2018 (dépoussiérage du montage).
Dernière provenance : Deshays, Jean-Baptiste
Mode d'acquisition : cabinet du roi

INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.8, p.1410, chap. : Ecole française, Carton 126. (...) Numéro : 11287. Nom du maître : Idem [[ Deshayes /&. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 7. Désignation des sujets : Une tête de vieillard. Dessin au pastel. Dimensions : H. 48 x L. 39,5cm. Origine : Idem & Collection ancienne /&. Emplacement actuel : Idem & Calcographie du Musée Napoléon ]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]]. Cote : 1DD40

COMMENTAIRE :
Neil Jeffares confirme l'attribution à Antoine Coypel et le sujet, Tête de vieillard, (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 156). André Bancel a établi que cette étude de tête avait été acquise pour le Cabinet du roi par Jean-Baptiste Pierre Lebrun agissant pour le compte de Charles Nicolas Cochin, à la vente posthume de Deshays, avec deux Académies (inv. 26 206 et 26207), et un Vieux Mendiant, ou Frère quêteur (inv. 26204). Outre les descriptions du catalogue de vente, Bancel appuie sa démonstration sur une lettre de Cochin au marquis de Marigny du 29 avril 1765 et sur les annotations portées sur ces quatre dessins, d'une même écriture : « Par M. Deshays », ou « Par M. Deshays, mort en 1765 » (Jean-Baptiste Deshays 1729-1765, Paris, Arthéna, 2008, D36). Dans son Essay sur la vie de M. Deshays publié à Paris le 21 juin 1765, Charles Nicolas Cochin écrivait au sujet des dessins de l'artiste : « Son caractère de dessein est ferme & ressenti, fortement articulé, un peu carré, sans cependant tomber dans l'excès [...] Ses desseins étoient moins connus que ses tableaux. Ceux qui se sont trouvés chez lui, quoiqu'en très-petit nombre, en ont donné la plus haute idée. Ses académies sont savantes & caractérisées avec fermeté. S'il s'y trouve de legeres incorrections, quelque chose d'outré dans la manière de saisir les formes, ces legers défauts, si toutefois on peut leur donner ce nom, sont plus que compensés par le beau feu qui les a produits, & qui brille de toutes parts, & par l'effet, le goût & la pâte moelleuse du crayon qui y désigne clairement le grand peintre. Il s'y est trouvé plusieurs études de têtes dessinées avec tant d'art & de sentiment, qu'on peut les comparer aux meilleurs desseins des plus grands maîtres » (cité par Sandoz, 1977, p. 16). Acquise pour le Cabinet du roi en mars 1765, la tête de vieil homme vient à merveille soutenir ce jugement. Faite d'après nature, elle est datée par André Bancel, spécialiste de l'artiste, du séjour romain de Deshays, de novembre 1754 à octobre 1757. De manière injustifiée, Sandoz proposait d'y reconnaître en premier lieu une étude pour l'un des sept portraits des membres du Bureau de la Ville de Paris dont il avait reçu la commande le 23 août 1763, puis l'étude de Nicolas Guy Brenet pour la tête de Metellus, sur sa toile de 1779, Metellus sauvé par son fils, aujourd'hui conservée au musée des Beaux-Arts de Nîmes. Le crâne largement dégarni, le vieil homme semble pour nous être le modèle que Deshays utilisa entre 1764 et 1765 pour la Vision de saint Jérôme, grande toile peinte pour l'église Saint-Louis à Versailles (in situ). Nous pensons que l'étude dessinée est donc antérieure ou contemporaine de la livraison du tableau et qu'elle ne peut être datée du séjour romain car trop fragile à transporter lors du retour de l'artiste à Paris. En la traçant, Deshays avait peut-être cherché à se mesurer au Baroche, dont il possédait une tête dessinée également mise en couleur au pastel (partie du lot 30 de sa vente après décès le 26 mars 1765). Il s'inscrivait en tout état de cause dans une tradition française qui, depuis François Lemoyne dans le premier tiers du XVIIIe siècle, avait conduit plusieurs artistes à mêler aux trois crayons toutes les nuances du pastel. Afin de renforcer l'impression de vie déjà recherchée en travaillant d'après le modèle, son beau-père François Boucher s'était lui aussi livré à l'exercice. Heureusement acquise pour le roi par Cochin, l'étude du Louvre ne semble pas avoir été la seule de ce type, même si elle est aujourd'hui unique dans l'œuvre graphique de l'artiste. Sous le lot 7 de la vente après décès, Pierre Rémy décrivait une autre « tête de vieillard, belle et bien caractérisée, forte comme nature, vue de trois-quarts [...] faite en pastel avec beaucoup d'art et d'intelligence ». Il serait tentant d'y reconnaître une seconde étude d'après le même modèle masculin. Sous le lot 163 apparaissait également un buste de femme couronnée de fleurs, vue de profil, qui avait été adjugé 18 livres au marchand Joullain. Les autres pastels attribués à l'artiste sont soit d'une autre main que la sienne (Jeune fille au chapeau et Jeune fille à la corbeille de fleurs, vente Eugène Kraemer, galerie Georges Petit, Paris, 2-5 juin 1913,lots 115 et 116), soit à examiner soigneusement lorsqu'ils réapparaîtront (Collection Paignon-Dijonval, 1810, no 3604 ; vente Walferdin,18 mai 1860, lot 53 ; vente Henri Lacroix, 18-23 mars 1901, lot 199 ;vente Paris, hôtel Drouot, 23 décembre 1935, lot 12) ( Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 48, p. 110-111). neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 48.

INDEX :
Techniques : papier gris-jaune - pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 11, p. 26