Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 11/10/2022 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

SILVESTRE Israël


Ecole française

La Porte Royale à Marseille

1643/1644

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 33008, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
NIII10689
MA9851

LOCALISATION :
Petit format

ATTRIBUTION ACTUELLE :
SILVESTRE Israël

TECHNIQUES :
Graphite, lavis brun, aquarelle verte, repassé à la pointe de métal. H. 10 ; L. 22,5 cm. Montage commun avec le dessin INV 33007.
H. 00,100m ; L. 00,225m

INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.7, p.1232, chap. : Ecole française, carton 101. (...) Numéro : 9851. Nom du maître : Idem [[ Silvestre, Israel /&. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 11. Désignation des sujets : Sur la même feuille de papier deux dessins au crayon et à l'aquarelle : l'un représente la porte royale à Marseille ; l'autre un pont de Grenoble. Dimensions : H. 10,5 x L. 21,5 cm ; H. 11 x L. 21,5 cm. Origine : Idem & Collection ancienne /&. Emplacement actuel : Idem & Calcographie du Musée Napoléon ]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]] [Vu] [[au crayon]]. Cote : 1DD39

COMMENTAIRE :
"Le dessin est de mêmes dimensions et de même technique que celui représentant le pont de Grenoble (1). Il contient de plus une annotation au crayon de la même écriture désignant le lieu représenté. Sans doute ces deux feuilles faisaient-elles partie d'un même carnet de croquis, même si, à la différence des dessins romains (cat. 9, 10, 11), elles ne présentent aucun trait d'encadrement. Ces deux dessins sont repris dans des gravures de format circulaire et ont des contours repris à la pointe. Il est en revanche difficile, comme l'écrit Brigitte Belin, d'intégrer dans le même groupe le dessin du château de Maison-Rouge-sur-Seine (2), de dimensions et de technique différentes. Le dessin du pont de Grenoble est repris dans la gravure Veuë du Pont et partie de la ville de Grenoble (3), qui fait partie d'une suite de six pièces intitulée Vues de France et d'Italie, celui de Marseille dans la gravure Veuë de la Porte Royalle de Marseille, soit le numéro 2 de la suite Diverse vedute di Porti di Mare (4,) datée de 1647 (fig. 13). Le dessin peut donc avoir été exécuté au départ du second voyage en Italie, en mai 1643 selon les indications de Pierre Jean Mariette, mais aussi durant le retour, en 1644. Dans les deux cas, les gravures sont inversées par rapport au dessin, et donc non fidèles à la topographie. Chaque fois, Silvestre parvient, en monumentalisant l'édifice principal, à passer d'une représentation en format très allongé à une composition circulaire. Dans la Vue de Grenoble, la tour du pont devient le motif central entre les feuillages d'un arbre et le talus qui bordent la gravure sur chacun des côtés. Dans le cas de Marseille, les deux tours de la porte Royale, nettement plus détaillées, s'imposent comme l'élément fondamental, le mur qui les relie à l'avant-porte étant par exemple nettement diminué dans sa hauteur. Cette gravure fait beaucoup penser, avec notamment ses petits personnages au premier plan, aux pièces de Callot ou de Stefano della Bella, que Silvestre fréquentait depuis 1641. Le dessin, par son lavis plus léger, l'utilisation d'un lavis vert pour signifier les trois bosquets de buissons, et son sens plus ample de l'espace, se distingue nettement de la manière de Callot et constitue bien un paysage, sans atteindre le sens de l'intimité avec la nature d'un Claude Lorrain. Le dessin fut également gravé à l'identique par Gabriel Pérelle, sous le titre Vue de la porte Reale de Marseille, dans le même sens que l'original. La porte Reale ou Royale, à Marseille, ouvrait vers le nord et était située à l'emplacement de l'ancienne place Maronne, au croisement actuel du cours Belsunce et de la Canebière. Elle est bien visible sur les plans de Maretz de 1644 et de Beaune de 1649, qui permettent de mieux comprendre la position particulière de la porte de l'avant-corps (un bastion), située non pas dans l'axe des deux tours, mais dans le prolongement d'une entrée aménagée sur le côté. Elle fut détruite en 1660 par Louis XIV : le souverain, venu soumettre Marseille qui s'était rebellée, avait préféré entrer dans la ville par une brèche voisine de la porte plutôt que de recevoir les clés de la ville sur le seuil de celle-ci." Notes : 1. Louvre, Arts graphiques, Inv. 33007. 2. Louvre, Arts graphiques, Inv. 33090. 3. Faucheux, 24-3. 4. Faucheux, 14. Bibl. [voir document associé] : Belin, 1968, no 20. Exp. : Jamais exposé. (Olivier Bonfait in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), cat. sous la dir. de Bénédicte Gady & Juliette Trey, n°13) ; voir aussi Ibid., B. Gady & J. Trey, p. 25-26.

INDEX :
Collections : Mariette, Pierre-Jean - Saint-Morys, Charles-Paul-J.-B. de Bourgevin Vialart de (1743-1795)
Lieux : Marseille, Porte Royale, Chantilly, Musée Condé, oeuvre en rapport
Personnes : Silvestre, Israël, gravure en rapport - Pérelle, Gabriel, gravure en rapport
Techniques : lavis brun - aquarelle - graphite - pointe de métal - plume

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 13, p. 354