Les collections du département desarts graphiques Musée du Louvre
Mise à jour de la fiche 10/10/2024 Attention, le contenu de cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.

LE BRUN Charles


Ecole française

Portrait de Louis XIV jeune, vu de profil et tourné à gauche

Vers 1669/1670

INVENTAIRES ET CATALOGUES :
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
INV 29873, Recto

Anciens numéros d'inventaire :
G6315
NIII30645
MA12688

LOCALISATION :
Réserve des pastels

ATTRIBUTION ACTUELLE :
LE BRUN Charles

TECHNIQUES :
Pastel sur papier gris-beige, collé par les bords sur carton. Les mesures du cadre sont : H : 00,705 ; L : 00,597 et profondeur : 00,055.
H. 00,515m ; L. 00,398m

HISTORIQUE :
Atelier de Charles Le Brun. Saisie du fonds d'atelier par l'administration royale en février 1690. Cabinet du roi. Inscrit par Morel d'Arleux avant 1827 sur l'inventaire général du musée Napoléon devenu Musée royal, sous le numéro 12688. Restauré en 2018 par Jean-François Sainsard (dépoussiérage du verso du carton et suppression des moisissures)
Dernière provenance : Cabinet du Roi
Mode d'acquisition : saisie atelier de Le Brun
Année d'acquisition : 1690

INVENTAIRE DU MUSEE NAPOLEON :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.9, p.1706, chap. : Ecole française, Peintures et dessins encadrés, etc.. (...) Numéro : 12688. Nom du maître : Idem [[ [Le Brun, Charles] [[à l'encre]] /&. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 58. Désignation des sujets : Autre tête de Louis XIV, vue de profil. Elle est faite au pastel. Dimensions : H. 50,5 x L. 39cm. Origine : Idem & Collection ancienne /&. Emplacement actuel : Idem & Calcographie du Musée Napoléon /&. Observations : Idem & [Remis au Musée] [[à l'encre]] ]]. Signe de recollement : [Vu] [[au crayon]] [[trait oblique / au crayon / sur le n° d'ordre]] [[trait oblique / au crayon]]. Annotations marginales sur l'inventaire : [Pastel n° 17] [[à l'encre]] [8] [[au crayon / sur le chiffre 17]]. Cote : 1DD41

COMMENTAIRE :
'Portrait de Louis XIV au pastel, réalisé en vue de la tenture de 'L'Histoire du Roy'. Dans plusieurs tapisseries de cette suite, le Roi est ainsi vu de profil à gauche, portant une très longue perruque dont les boucles reviennent sur le front. Mais c'est dans la quatrième pièce de la tenture, évoquant 'Le Renouvellement d'alliance avec les Suisses', que la figure du Roi est la plus proche de ce portrait. C'est à partir de 1669 que Louis XIV a modifié la forme de ses moustaches qui sont relevées en pointes, effilées aux extrémités. Le portrait pourrait donc être daté de 1669-1670.' (L. Beauvais, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, Inventaire général des dessins, Ecole française, Charles Le Brun, 1619-1690, tome I, Paris, RMN, 2000, n° 1960, p. 533, 534). Ce pastel est à mettre en relation avec l'INV. 29872 et l'INV 29874. Charles Le Brun conserva dans son atelier trois études rehaussées de pastel d'après le visage du roi Louis XIV. Toutes trois entrèrent dans les collections royales en 1690. Au décès de l'artiste, le 12 février 1690, le marquis de Louvois, surintendant des Bâtiments, avait fait apposer les scellés sur les ateliers et les logements du Premier peintre afin de retenir, pour les collections du souverain, la presque totalité des œuvres, essentiellement des études préparatoires, demeurées en possession de Le Brun. Il s'agissait là d'un processus naturel, l'administration des Beaux-Arts considérant que le fruit du travail du Premier peintre lui appartenait car accompli dans le cadre de sa fonction officielle et contre une pension annuelle fixée à 12 000 livres. Dressé en 1690 par Jean Prioult avec l'aide de René Antoine Houasse, l'inventaire regroupa alors non seulement les dessins de la collection Jabach, qui avaient été acquis en 1671 et avaient été depuis conservés à l'hôtel de Gramont, propriété royale située juste à l'extérieur du Vieux Louvre, entre la rue du Coq et le cul-de-sac des Pères-de-l'Oratoire, mais aussi les centaines de feuilles de Le Brun restées dans ce même hôtel qui lui servait de logement, celles se trouvant à la manufacture royale des Gobelins dans la chambre dite de l'Horloge et dans le cabinet adjacent, celles laissées au domicile parisien du maître rue des Fossés-Saint-Victor, et dans sa maison de Montmorency, et les dessins et cartons liés au chantier de la Grande Galerie de Versailles exécutés par Nivelon afin d'être gravés par Simonneau, restés chez chacun de ces deux artistes. Appartenant à ce précieux fonds d'atelier, les trois études figurant Louis XIV avaient été très certainement tracées en présence du roi afin de conserver ses traits à plusieurs âges et permettre ainsi de les reproduire avec fidélité, à la fois sur le grand chantier versaillais ou sur celui des tapisseries de l'Histoire du Roy tissées aux Gobelins, mais aussi pour certains tableaux le mettant en scène, ou pour l'illustration gravée de thèses et de livres. Ainsi que l'a souligné Lydia Beauvais (2000, t. I, p. 533-534, nos 1959 à 1961), le portrait le plus ancien (Inv. 29874) semble avoir été tracé en 1667. Louis XIV, que l'on a parfois confondu avec son frère Philippe d'Orléans (Bouchot-Saupique, 1930, no 56), y est représenté avec de fines moustaches relevées presque parallèlement à la lèvre supérieure et avec la longue perruque plate sur le sommet de la tête alors à la mode. Contemporaine du travail d'invention de la tenture de l'Histoire du Roy, la feuille, largement rehaussée de pastel, ne fut pas utilisée de manière littérale pour l'un des cartons. Par contre, elle servit de modèle pour la figure du roi apparaissant sur le frontispice gravé par François de Poilly du Retour de la campagne de Flandre, illustrant la thèse de philosophie que Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelay, le fils du ministre, soutint le 29 août 1668 au collège de Clermont à Paris et dédia au monarque. La seconde étude (Inv. 29873) présente Louis XIV de profil avec les moustaches relevées en pointe, effilées aux extrémités, telles qu'il les fit tailler à partir de 1669. Sur plusieurs tapisseries de l'Histoire du Roy, le souverain est ainsi présenté de profil tourné vers la gauche. Le dessin peut, en particulier, avoir servi pour la quatrième pièce de la série illustrant le Renouvellement d'alliance avec les Suisses. Enfin, le troisième visage (Inv. 29872) est postérieur aux deux premiers. Également présenté de profil, Louis XIV y paraît plus âgé et vêtu à l'antique, le cou découvert et mis en valeur par une draperie. Peut-être le dessin fut-il tracé en prévision du chantier de la voûte de la Grande Galerie à Versailles, dont Le Brun commença à peindre les différents compartiments avec l'aide de ses assistants et de ses collaborateurs à partir de 1678. L'encadrement ovale en partie inférieure de la feuille a également conduit Lydia Beauvais à rapprocher l'œuvre du portrait à l'antique s'inscrivant au centre du frontispice gravé par Sébastien Leclerc pour l'Explication des tableaux de la Galerie de Versailles et de ses deux salons publiée par Pierre Rainssant en 1687. Études tracées sur le vif, chacun des trois dessins témoigne d'une exécution qui fut certainement très rapide, toute l'attention de Le Brun se concentrant sur le visage impérieux du modèle à l'aide des craies et de la réserve du papier. Plus ou moins largement rehaussés de pastel, ils laissent tous trois un précieux témoignage du véritable visage de Louis XIV (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 1-2-3, p. 44 à 45).

INDEX :
Collections : Le Brun, atelier
Lieux : Paris, Musée du Louvre, oeuvre en rapport
Personnes : Louis XIV, roi de France
Sujets : portrait - Le Brun, Charles, Tenture de l'Histoire du Roi - Le Brun, Charles, Renouvellement de l'alliance avec les Suisses
Techniques : carton - papier - papier gris-beige - pastel

REFERENCE DE L'INVENTAIRE MANUSCRIT :
vol. 12, p. 232