CASTELLO Giambattista
Ecole piémontaise et génoise
Vers 1547-1639
BIOGRAPHIE :
'Frère de Bernardo, peintre, Giovanni Battista Castello fut à la tête d'un atelier ou travaillèrent deux de ses fils et deux de ses neveux ; en soixante ans environ, cet atelier produisit un nombre considérable de miniatures à la détrempe sur feuilles libres de parchemin, souvent signées et datées, traitant presque toujours de sujets religieux et dont Giovanni Battista, dans certains cas particuliers, exécutait parfois aussi les cadres en bois précieux, ornés d'or et d'argent, grâce à la formation d'orfèvre qu'il avait reçue pour obéir à son père. Soixante-deux feuillets de son « livre de travail » nous sont parvenus, mais un petit recueil de règles du métier, peut-être rassemblées pour en tirer un traité technique, a en revanche été perdu. Sa production, conforme aux préceptes de la Contre-Réforme et aux exigences de la dévotion privée, eut du succès et lui assura la réussite sociale, des privilèges, un revenu qui, en 1625, était le plus élevé de ceux des peintres actifs à Gênes, des commandes prestigieuses, y compris de la part des autorités officielles, et l'amitié de poètes et d'intellectuels, parmi lesquels Gabriello Chiabrera et Gian Battista Marino. Il réalisa aussi des peintures sur cuivre et sur toile, mais cette activité resta secondaire, si l'on en croit le nombre d'oeuvres citées dans les inventaires et la qualité inégale de celles qui lui sont attribuées. Il entretint des rapports étroits avec Luca Cambiaso et Sofonisba Anguissola. Le premier lui fit découvrir l'art de Giulio Clovio et le conduisit en Espagne, où il demeura, de 1583 à 1585, au service de Philippe II, et fut surnommé « il Genovese » (le Génois), pour le distinguer de son homonyme peintre et architecte, dit « il Bergamasco » (le Bergamasque). La seconde, portraitiste des cours favorables aux Habsbourg, et dont il fréquentait la demeure, siège d'un véritable cénacle artistique, fut la marraine d'un de ses fils et d'un de ses neveux. Pauvre en évènements connus, la biographie de Castello se résume à son travail en atelier et à une dévotion d'un rigorisme allant jusqu'à la bigoterie, attestée par les sources et par l'inventaire après décès de ses biens, riche en étranges pseudo-reliques. Après une première phase maniériste d'inspiration romaine et influencée par Clovio, l'empreinte de Cambiaso se fit sentir davantage dans ses oeuvres à partir de 1594 : mais son parcours ne fut pas linéaire et ne connut pas de véritable évolution stylistique, en raison de la répétition de prototypes picturaux disparates (Cambiaso, Michel-Ange, Sebastiano del Piombo, Marco Pino, Taddeo Zuccari, Titien, Paris Bordone, Barocci, Paggi, son frère Bernardo), dont il eut rarement une connaissance directe, et aussi à cause de l'utilisation de gravures (A. Durer, dont il possédait " un livre [...] d'estampes sur bois ", C. Cort, H. S. Beham, M. de Vos, Johann I et R. Sadeler) comme modelés de ses compositions. Sa conception de la miniature, comme une « prière en images » plutôt que comme une forme d'art - conformément aux idées sur la peinture exprimées par Cambiaso à la fin de sa vie -, explique pourquoi l'invention et l'originalité n'étaient pas à ses yeux des valeurs à rechercher, de même qu'elle rend compte de son éclectisme et fait de lui l'un des 'iconographes' de la Contre-Réforme les plus cohérents, les plus orthodoxes et les plus prolifiques.' - Clario di Fabio, dans 'Les enluminures du Louvre, moyen âge et Renaissance', catalogue raisonné sous la direction scientifique de François Avril, Nicole Reynaud et Dominique Cordellier, assistés de Laura Angelucci et Roberta Serra, Paris, 2011, p. 121.
SYNONYMES :
Castello Giovanni Battista
Genovese Il
il Genovese