FOUQUET Jean
Ecole française
vers 1420-Vers 1478/1481
BIOGRAPHIE :
'Jean Fouquet est le plus grand peintre et enlumineur français du XVe siècle, et pourtant les documents le concernant sont rares et d'interprétation souvent discutable (tous les documents ont été rassemblés et publiés à neuf par François Avril, 'Jean Fouquet, peintre et enlumineur du XVe siècle', cat. exp. Paris, Bibliothèque nationale de France, 2003, p. 418-422), aucun ne correspond à un ouvrage conservé. Fouquet a dû naître vers 1420, sans doute à Tours. Deux témoignages italiens contemporains rapportent qu'il peignit à Rome le portrait, célèbre en son temps et aujourd'hui perdu, du pape Eugène IV (entre 1444 et 1446). Il semble ensuite avoir fait toute sa carrière à Tours, où il est mort entre 1478 et 1481. Il est toujours désigné comme peintre, sauf une fois comme enlumineur. À côté de ses activités à destination de la ville de Tours, on sait qu'il était mêlé aux milieux officiels dès le règne de Charles VII, dont il peint le portrait (Paris, Louvre), ainsi que celui de son trésorier 'Étienne Chevalier présenté par saint Étienne' (Berlin, Gemäldegalerie) devant 'La Vierge à l'Enfant entourée d'anges' (Anvers, Musée royal des Beaux-Arts), diptyque démembré connu sous l'appellation moderne de 'Diptyque de Melun' : l'autoportrait sur émail du Louvre, portant le nom calligraphié de l'artiste, en ornait le cadre en guise de signature. Il peindra plus tard le portrait du chancelier de France 'Guillaume Jouvenel des Ursins' (Paris, Louvre). Fouquet est mentionné lors des obsèques de Charles VII en 1461. Pour Louis XI, il peint en 1470 des panneaux d'armoiries pour les chevaliers de l'ordre de Saint-Michel et exécute en 1474 un modèle en parchemin pour le futur tombeau du roi à Notre-Dame de Cléry. En 1475 un extrait de compte le désigne comme « peintre du roi ». On sait qu'il peint en 1466 un retable perdu de 'l'Assomption' pour l'archevêque de Tours Jean Bernard ; mais le donateur du retable de la 'Pietà de Nouans' (église de Nouans-les-Fontaines) demeure inconnu. Trois portraits dessinés lui sont reconnus ('Homme au chapeau', Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage ; 'Légat du pape', New York, Metropolitan Museum of Art ; 'Guillaume Jouvenel des Ursins', Berlin, Kupferstichkabinett, dessin préparatoire pour le portrait du Louvre). On conserve de Fouquet moins d'une dizaine de manuscrits à peintures. Trois livres d'heures sont, tout ou partiellement, de sa main : les 'Heures d'Étienne Chevalier', aujourd'hui démembrées (Chantilly, musée Condé, et passim, voir cat. 86 et 87), les 'Heures de Simon de Varye' (Los Angeles, The J. Paul Getty Museum, ms. 7, et La Haye, Koninklijke Bibliotheek, ms. 74 G 37 et 37a), les 'Heures Raguier (?)-Robertet' (New York, Pierpont Morgan Library, M. 834). Dans le domaine de l'illustration historique, Fouquet peint vers 1458 les 'Grandes Chroniques de France' (Paris, BnF, Fr. 6465), et le grand frontispice du 'Boccace de Munich' (Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Cod. gall. 6) ; il peint pour Louis XI en 1470 les 'Statuts de l'ordre de Saint-Michel' (Paris, BnF, Fr. 19819). Les 'Antiquités judaïques' (Paris, BnF, Fr. 247), quoique portant l'inscription de la fin du XVe siècle qui nous a transmis le nom de Fouquet, sont aujourd'hui attribuées par François Avril à un très proche collaborateur de Fouquet, sans doute l'un de ses fils, dit le Maître du Boccace de Munich en tant qu'auteur des petites miniatures qui suivent le grand frontispice cité (F. Avril, op. cit., 2003, p. 8-28, 310-314). Je partage l'avis de F. Avril pour la mise en place des personnages et l'exécution technique des miniatures, mais garde à Fouquet la paternité de l'invention de plusieurs des compositions. Enfin, quatre feuillets enlevés d'un exemplaire de la compilation historique dite 'Histoire ancienne jusqu'à César et Faits des Romains' (cat. 88 à 91) sont considérés comme le dernier ouvrage connu de Fouquet' (Nicole Reynaud, dans 'Les enluminures du Louvre, moyen âge et Renaissance', catalogue raisonné sous la direction scientifique de François Avril, Nicole Reynaud et Dominique Cordellier, assistés de Laura Angelucci et Roberta Serra, Paris, 2011, p. 167).
Surnommé par Vasari, Foccora.
SYNONYMES :
Foccora